Mais non Manolito, ne t'offusques pas. Je n'ai pas voulu dire que tu schematisais car finalement, toujours selon moi, tu ne fais que reprendre à ton compte le schémarisme que j'ai perçu dans le film lui-même et dont nous n'avons ni toi, ni moi, ni Madxav, la même perception. (Ce qui n'est pas grave du tout, bien au contraire, je ne suis pas fana des consensus, dans un sens positif ou non).
Manolito a écrit :Pour le film, on va dire qu'il y a deux perceptions : Mallox dirait "Eastwood nie les problèmes de l'Afrique du Sud actuel car il ne prend pas en compte ce qui se passe après" et un autre côté qui dirait "Eastwood ne parle pas des problèmes de l'Afrique du Sud se déroulant après le film parce 1 - ça se passe après le mot "fin" de son film et 2 - que ce n'est pas le sujet".
Ah non. Tu peux reprendre mes posts et là c'est peut-être à ton tour de schématiser. Alors soit, je dis que la fin laisse penser que tout va pour le mieux dans le merveilleux pays d'Afrique du Sud, mais surtout et avant tout que l'histoire racontée (donc au présent dans le film) est expurgée de tout détails allant à contre-sens de la démonstration voulue, qui est, on l'a déjà dit, de vouloir montrer que la politique de Mandela via cette coupe du monde dont il s'est servi (mais de manière intelligente selon Eastwood, pas de manière purement manipulatrice, car il s'agit de sport, et la façon dont c'est montré, on a l'impression que Mandela tient sans jamais défaillir son domaine purement pacifique pour résoudre un problème belliqueux, ce qui le rapprocherait presque d'un Gandhi) fût un succès.
Manolito a écrit : La fin du film, c'est la foule mixte en liesse dans la rue et Mandela qui dit que "rien ne presse, maintenant nous avons le temps". Et puis, c'est la fin du film. La suite n'est pas le propos du métrage.
Justement, c'est parce qu'il sait qu'il a gagné sa première bataille. Sans nuance aucune. (Je ne dis pas pour autant qu'il a gagné la guerre).
Manolito a écrit :Pour moi, le sujet du film, c'est un homme qui choisit la réconciliation et le pardon contre l'avis de tous, alors qu'il serait le premier à avoir droit à réclamer la justice. Parce qu'il pense que c'est l'intérêt de son pays. Je ne dis pas que c'est forcément l'intérêt de son pays, mais c'est son intuition et sa volonté. Qu'Eastwood trouve admirables.
C'est aussi un homme qui sait qu'il n'obtiendra rien par la violence et que l'image donnée par les noirs est très importante pour la suite de leur histoire au sein du pays et pour une placé légitime qu'ils pourraient reprendre.
Eastwood trouve cela tellement admirable qu'il en perd tout esprit critique. Et c'est bien ce que je lui reproche. Je ne trouve pas que le personnage de Mandela soit décrit en demi-teintes comme tu le dis. Il est selon moi, carrément glorifié, quasi statufié.
Les problèmes de communication avec sa fille me paraissent bien en retrait par rapport au pays qu'il se doit de faire avancer, et cette sainte mission qu'il s'est donné à accomplir. D'ailleurs, on le comprend.
Après et pour finir (non parce que je ne pensais pas trainer mes savates aussi longtemps dans ce sujet !

), je ne veux pas tout mettre sur le dos de Eastwood. La réflexion que je m'étais faite en voyant le film au ciné, c'était que Eastwood est un cinéaste classique qui d'une manière générale reste fidèle aux romans qu'il adapte. En l'occurrence, si je ne m'abuse, il adapte ici un roman de John Carlin. Et ce que je m'étais dit alors c'était qu'il n'avait pas adapté le bon roman pour le coup.
Et puis après c'est un jugement personnel, qui m'appartient, car j'ai très bien compris ce que disait le film, inutile de me l'expliquer, il est assez explicite à cet égard. Je suis assez peu friand en général de ce genre de films édifiants, glorifiants. Donc, ça reste du domaine du goût perso. Y a peut-être pas forcément matière à débat même si discuter de nos perceptions est en effet sympa.
Bon, c'est pas tout, mais là, j'étais sur un boulot, faut que j'y retourne !
