Rubber - Quentin Dupieux (2010)
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Re: Rubber - Quentin Dupieux (2010)
les spectateurs n'ont visiblement pas mis la gomme pour voir Rubber. 8 000 entrées sur Paris périphérie et à peine 3 fois plus au global sur la France (et chute sévère dès hier). le bouche à oreille ne semble pas vraiment fonctionner.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Re: Rubber - Quentin Dupieux (2010)
La mise en abyme du spectacle cinématographique n'illustre pas tant l'avidité (intellectuelle? liée au voyeurisme?) du spectateur ici caricaturé que sa bêtise supposée. De fait, le réalisateur exprime le désir de s'affranchir, non pas du public dit "passionné", ni même des critiques (en vrai "chouchou" des Cahiers) mais davantage de son pendant populaire (entre autres symbolisé par Hollywood). "Rubber" est un film extrêmement méchant, prétentieux et s'assume comme tel.savoy1 a écrit :Partout, il n’y en a que pour le pneu. Alors qu’à mon avis l’autre grand intérêt du film est dans le dispositif de recréation surréaliste de la séance de cinéma en extérieur, avec un échantillon savoureux de spectateurs bien représentatif de nos salles, qui suivent, aux jumelles, le cours des événements concernant notre personnage en gomme. Mais une séance qui deviendrait la vie, du matin au soir, du fait de spectateurs (nous, les passionnés ?) sans cesse en demande. Une séance sans fin qui interfèrerait sur le cours de l’œuvre, quitte à ce que celle-ci, en quête d’indépendance, fasse appel à un démiurge (la scène de la dinde) afin de pouvoir cesser sa fuite en avant (matérialisée par notre pneu), ici dans le gore. Alors seulement le film pourrait vivre de lui-même, sans l’apport du regard extérieur. Ne reste plus qu’à partir à l’assaut du bastion hollywoodien, et l’indépendance de l’artiste sera totalement acquise. Quoique, quid des journalistes et critiques, monsieur Dupieux ?
Le postulat de départ - comme dans la vie, la fiction accuse maints éléments qui ne peuvent être justifiés - annihile d'ailleurs toute réelle possibilité d'interprétation puisque les événements narrés n'ont pas "de raison d'être" (redéfinition quelque peu grossière de l'absurde). Développé via un prologue complètement dispensable - le spectateur n'est pas si stupide! - ce parti pris gouverne ainsi une oeuvre qui, comprenant quelques bons gags, quelques bons plans (dont certains très poétiques), quelques bonnes idées (humanisation parfois très réussie du pneu), se regarde non sans plaisir.
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Re: Rubber - Quentin Dupieux (2010)
Un film qui aurait pu être fun si il n'était pas filmé par un réalisateur paresseux et sur que quoi qu'il fasse, il aura les grâces des journalistes. Filmé platement au 5D alors que l'appareil permet beaucoup de choses sur une musique à chier, le film se paie le luxe de voir plusieurs bonnes idées totalement avortées en cours de route comme si le réal se fichait de son film où comment étirer une idée de moyen métrage en long en ne sachant pas comment remplir son film. Les scènes avec les spectateurs sont étirés pour tourner en rond, les scènes avec les pneus s'enchainent sans réelle cohérence, les acteurs étant balancés dans l'action n'importe comment histoire de faire avance le semblant d'histoire.
De bonnes idées dans un océan de paresse.
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Re: Rubber - Quentin Dupieux (2010)
Je te trouve dur avec la BO de Gaspar Augier et Mr Oizo. J'écoute pas mal le CD en ce moment, et je la trouve excellente avec son petit côté baroque/François de Roubaix. C'est très riche mélodiquement.Superfly a écrit :sur une musique à chier
Bon après je n'ai pas encore vu le film, donc je ne sais pas comment elle est exploitée...
Re: Rubber - Quentin Dupieux (2010)
D'accord avec toi.Superfly a écrit : sur que quoi qu'il fasse, il aura les grâces des journalistes.
Ah? Un point intéressant qui ne m'a pas choquée, n'ayant pas les connaissances techniques adéquates.Superfly a écrit :Filmé platement au 5D alors que l'appareil permet beaucoup de choses
Mais c'est toute la "subtilité"du film, "subtilité" très lourdement expliquée au spectateur lors du prologue. Le "no reason" détermine un film par définition dénué de cohérence... J'ai également trouvé ce parti pris "facile" (et mal justifié, d'ailleurs, le réalisateur ayant une conception de l'absurde quelque peu réductrice). Toutefois, le métrage n'est pas aussi raté que tu le laisses entendre. L'humanisation du pneu fonctionne, les pseudo spectateurs restent relativement bien présentés, ect... L'attirance de notre pneu pour la jeune femme, le rôle des flics/acteurs et l'intervention du tricycle nous laissent en revanche sur notre faim.Superfly a écrit : les scènes avec les pneus s'enchainent sans réelle cohérence, les acteurs étant balancés dans l'action n'importe comment histoire de faire avance le semblant d'histoire.
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Re: Rubber - Quentin Dupieux (2010)
Faut m'en dire plus sur l'humanisation du pneu parce que justement j'ai trouvé que ce n'était pas le cas un instant. Il roule, tue, roule et prend une douche.
Le manque de cohérence peut s'expliquer mais comme toi, j'ai plutôt trouvé ça facile et je pense sincèrement que rien n'étais vraiment écris avant vu la pauvreté des dialogues et leur inutilité. Voir Roxane Mesquida qui parle au micro avec le pneu.

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Re: Rubber - Quentin Dupieux (2010)
En fait "Rubber" aurait pu être un épisode sympa des "Masters of Horror". 


oui,pauvre Wings Hauser qui n'a rien à faire...Superfly a écrit :je pense sincèrement que rien n'étais vraiment écris avant vu la pauvreté des dialogues et leur inutilité. Voir Roxane Mesquida qui parle au micro avec le pneu.

Re: Rubber - Quentin Dupieux (2010)
Vu hier soir.... un sacré dynamitage de l'objet filmique
, et ce à partir de deux prédicats de base. Le premier étant la glorification du "no reason", c'est à dire la venue d'évènements sans aucune raison valable, très bien expliqué en début de film. Et le deuxième étant de faire entrer les spectateurs dans le film. Tout cela donnant lieu à des scènes d'un surréalisme assez inédit et intéressant... après, j'ai quand même eu par moments l'impression que le film tournait en rond (bah comme un pneu finalement
) et que le concept aurait pu être poussé plus loin... mais le film a le mérite de proposer quelque chose de différent et apporte un peu de fraicheur dans ce monde rempli de reboots, remakes et autres transformers 3..... c'est d'ailleurs un peu comme ça que j'ai interprété la fin, comme une destruction en bonne et due forme de tous les clichés véhiculés par Hollywood, un peu fainéante certes....


Re: Rubber - Quentin Dupieux (2010)
une idée de court-métrage / clip, étirée laborieusement sur 1h30... Pénible.
Il y a un p'tit détail qui me chiffonne
Re: Rubber - Quentin Dupieux (2010)
J'ai aussi eu ce sentiment par moments, même si beaucoup de passages m'ont captivé. Un étrange mélange captivant/chiant
.... Après, je ne pense pas que je le reverrai un jour, contrairement à Steak, que j'adore et qui est beaucoup plus écrit et plus riche de thématiques.

Re: Rubber - Quentin Dupieux (2010)
Ah bah tiens, un dernier avis qui est tout à fait similaire à mon ressenti devant ce "Rubber" découvert hier soir. J'aime beaucoup "Steak", barré au possible et vraiment décalé et drôle, mais brassant pas mal de thèmes liés essentiellement à l'adolescence.orco a écrit :J'ai aussi eu ce sentiment par moments, même si beaucoup de passages m'ont captivé. Un étrange mélange captivant/chiant.... Après, je ne pense pas que je le reverrai un jour, contrairement à Steak, que j'adore et qui est beaucoup plus écrit et plus riche de thématiques.
Mais là, j'ai beaucoup plus de mal... C'est quand même assez chiant, très vide de sens et je trouve hyper casse-gueule les mise en abîmes du film: SPOILER - les acteurs conscients pour certains de faire un film, accomplissant certaines scènes par obligation - gore, action, explosion avec le mannequin, parce que la pression des spectateurs débiles (donc avides de blockbusters calibrés) est là, et par extension le business d'Hollywood qui aseptise tout. OK, mais au fond, rien de neuf. Reste au cinéma à renaître (métaphore du vieux pneu qui renaît en tricycle) et à faire la peau des oeuvres mainstream.
Sauf qu'on s'emmerde pas mal et qu'il manque une bonne dose d'humour (du moins qui fonctionne...).
Et puis, vouloir faire différent et original, c'est louable, si le film est réussi, le simple fait de prendre plaisir à sa vision est une dénonciation du système des majors.
En revanche, avoir la démarche de clamer haut et fort la même chose au sein du film est je trouve hyper prétentieux, parce que ça veut quand même dire qu'on se prend pas pour de la merde, ça place aussi le spectateur dans le camp des décérébrés (et j'aime pas qu'on m'explique que je suis con - comme Haneke dans l'horripilant "Funny games") et surtout ça oblige à tenir la distance quand au résultat pour rester crédible.
Et là, ben franchement, je préfère revoir "Fast and furious 5" que "Rubber"...
Re: Rubber - Quentin Dupieux (2010)
Bon ben j'ai vu Rubber, comment dire... Mon chat a beaucoup apprécié.
Re: Rubber - Quentin Dupieux (2010)

Les miens roupillent devant Robin des bois, comme quoi!

Re: Rubber - Quentin Dupieux (2010)
Oui, 5mn, pas plus. Comme moi quoi.Flytag a écrit :Bon ben j'ai vu Rubber, comment dire... Mon chat a beaucoup apprécié.

Il y a un p'tit détail qui me chiffonne
Re: Rubber - Quentin Dupieux (2010)
découvert au pif d'une discussion de forums sur les films d'horreur et ovnis..
puisqu'on vous dit qu'il n'y a pas de raison
faut le prendre comme un film ou pas, un hommage ou une réincarnation de Henri ou pas... ah mais les mouvements du pneu, ses hésitations, sa nonchalance, j'ai trouvé ça vraiment fun. et les décors wasteland ça marche souvent pour moi donc bingo.
puisqu'on vous dit qu'il n'y a pas de raison


faut le prendre comme un film ou pas, un hommage ou une réincarnation de Henri ou pas... ah mais les mouvements du pneu, ses hésitations, sa nonchalance, j'ai trouvé ça vraiment fun. et les décors wasteland ça marche souvent pour moi donc bingo.