Scream - Wes Craven (1996)

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dario carpenter
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Re: Scream - Wes Craven (1996)

Message par dario carpenter »

Je viens de le revoir en BR
Manolito a écrit : jeu. août 04, 2011 8:04 am Je n'avais pas du tout aimé à l'époque, j'avais trouvé la démarche franchement antipathique, tournant en dérision un style de film qu'on ne faisait alors déjà presque plus depuis dix années (le slasher 80s) et qui, déjà n'est pas très à mon goût. Et de façon que, oui, je trouve très méprisante, le cinéma d'horreur ("Horror movies") est ramené à sa plus simple expression du slasher à la con dans les discussions entre les personnages. Le personnage de Jamie Kennedy est à baffer, le suspens absent, Neve Campbell est gnangnan... Il est exact qu'à l'époque, le cinéma d'horreur était un genre en coma dépassé, mais franchement, les suiveurs de "Scream" ne m'ont jamais paru intéressants, les "Urban Legends", "Souviens toi l'été dernier", H20"... Rien de bien excitant là-dedans... Craven a pourtant encore une vraie patte dans la réalisation, la mise en scène des séquences d'horreur, avec en particulier une ouverture intéressante et un dénouement quand même assez sanglant et méchant, faisant que l'interdiction au moins de 16 ans de "Scream" n'était pas si abusée. Mais pour moi, "Scream" et cie, ça n'a vraiment pas marché... Vraiment pas mon idée du cinéma fantastique...
Toujours un film bien fichu pour moi (réalisation et casting) mais ça ne me "parle" plus comme à l'époque.
Le côté postmoderne cynique décérébré et référentiel petit malin (pédant?) de la plupart des jeunes personnages (et/ou du scénario) me fatigue un peu, j'ai de la distance (émotionnelle) par rapport aux personnages et au décalage voulu par le script, et le final certes sauvage me laisse encore plus mitigé qu'à l'époque, un climax longuet tout de même avec ses twists gore qui n'en finissent plus. Je préfère l'approche "innocente" des premiers "Halloween" et "Freddy", leur création d'un climat d'angoisse soutenu, plutôt que les effets de sursaut, même si je ne nie pas la réussite technique le savoir-faire de Craven sur ce premier "Scream".
Teurk le Sicaire
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Re: Scream - Wes Craven (1996)

Message par Teurk le Sicaire »

Renouveau du slasher dont l'évolution préfixée néo sera rapidement conspuée par tous les gardiens du temple de la première vague (pas totalement à tort mais bon, y'avait déjà des merdes dans les 80's), Scream n'en demeure pas moins un film très efficace aux appuis encore solides en 2024. Quelle séquence d'intro mémorable, rudement bien écrite et montée, qui te prend d'emblée par le colbac pour te mettre dans l'ambiance téléphone sans fil, auto-citations horrifiques et boogeyman goofy mais violent. Si les autres scènes de meurtre ne font pas autant dans la tripaille à l'air libre, la montée en puissance de la folie sanguinaire de la conclusion est toujours aussi impactante.

Entre deux plaisirs splatter, le scénario s'amuse à titiller le spectateur en brouillant les pistes du coupable et dynamite la petite ville BCBG tout de blanc habitée où la pudibonderie moralisatrice règne en maître. Regardez la gueule des dessus-de-lit à fleurs des filles ! C'est dans cette veine tradi-cucul qu'apparait le personnage de Neve Campbell (petit crush à l'époque pour son charme mutin), présentée comme une nunuche se coltinant un copain transpirant la toxicité, mais qui s'avérera progressivement le personnage fort, seule capable de confronter le tueur en s'extrayant des clichés comportementaux des victimes.

L'approche frontalement méta de Scream avait en son temps marqué par son originalité. La démarche apparait toujours sincère aujourd'hui mais elle peut donner un sentiment d'excès (même si l'apparition éclair du janitor Fred et son pull rouge et vert m'a fait marrer), surtout que ce procédé a depuis été exploité jusqu'à la nausée. Cela délivre également un message ambigu sur les liens entre cinéma d'horreur et violence réelle, même si on peut y voir une mise en abyme des plus abréactives. Tout ça pour dire que c'était bien, malgré un générique de fin aussi moche que datée, et une VF très imparfaite à la revoyure.
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