Interstellar - Christopher Nolan (2014)

[Superwonderscope]

Argentique vs Numérique :

http://www.devildead.com/forum/viewtopi ... cp#p372952

[dario carpenter]

"Voilà un film que les fantômes de Stanley Kubrick (2001 : L'Odyssée de l'espace) et d'Andreï Tarkovski (Solaris) devraient voir, histoire de se consoler d'être morts à temps... Imaginez un gloubi-boulga de deux heures cinquante, un bazar métaphysique navrant, un fourre-tout spiritualiste débile. Deux heures cinquante d'un dialogue à périr d'ennui, à la fois scientifique ( ?) et fumeux, ânonné par des comédiens congelés (forcément, ils ne comprennent pas un mot de ce qu'ils disent)... Tout est nul dans Interstellar qui rejoint, au musée de la prétention, la bouillie philosophique de Matrix et l'insignifiance existentielle de Gravity... Qu'est-il arrivé au génial cinéaste de Memento ? Le voilà auteur d'un nanar au QI de dinosaure (plus c'est grand, plus c'est bête !) qui aura du succès, deviendra « culte », avant de faire beaucoup rire."

Pierre Murat

[arioch]

C'est qui Pierre Murat ?

C'est la question que je me suis posé, ensuite, j'ai cherché sur Google...

[Drac]

Il me semble bien avoir déjà vu cette tête de con quelque part

[dario carpenter]

Les autres "cons" qui n'ont pas aimé en France se font rares, selon Allo Ciné:
Ecran Large/Simon Riaux, Le Monde/Jacques Mandelbaum, Le Nouvel Observateur/Pascal Mérigeau et Jean-Baptiste Thoret/Charlie Hebdo...et peut-être moi, qui sait!
A noter quand même que Télérama outre l'avis de Pierre Murat a publié aussi un avis "Pour".

[Drac]

C'est pas le fait qu'il n'aime pas le problème, il insulte le public qui aime ces films.

[DPG]

Voir que Telerama n'aime pas, c'est plutôt rassurant, non ?

[Lord Taki]

J'aime le cinéma et j'ai adoré Interstellar.
Faut croire que je suis très réceptif à la façon de faire de Nolan.

J'étais avec un ami qui a chialé autant que moi.

Gravity et 2001 ? Aucun rapport, fils unique (et accessoirement je suis loin d'être à genoux devant ces 2 films).

Presque 3h sur un film qui parle du temps qui passe et pourtant... le temps passe vite.

Moi j'y retourne dès que possible en regrettant l'absence de projection argentique mais c'est un autre débat.

[arioch]

Si tu vas au PIFFF à la fin du mois, tu pourras en profiter pour aller voir le film sur pellicule en zappant la projection de AVALON !

[Lord Taki]

Surtout qu'Avalon je l'ai déjà vu au cinéma, je l'ai en DVD mais j'ai regardé que les bonus, jamais eu le courage de le revoir.
Malheureusement mon dos me fait annuler ma venue au PIFFF cette année alors que c'était prévu. Je ne peux plus marcher beaucoup depuis presqu'un an.

Pour en revenir à Interstellar j'ai du mal à comprendre le monsieur avec la photo en haut dans cette page.

J'ai pas l'impression qu'on me prend pour un idiot avec ce genre de film.

[Superwonderscope]

Vu en 70mm vo stf à Elbeuf hier soir. Avec la Rolls des projecteurs : un Philips DP70!
Pas de son magnétique 6 pistes mais du DTS compressé


1 : la projection. Assez folklorique. Ca a commencé par un show du patron du cinéma puis... le film démarre. Aucun son . Puis après une minute, la piste angaise se lance. Sans sous-titres. Après quelques minutes, ça switche en version française. Je sors une fois "on est dessus". puis 10 minutes passent. je sors une deuxième fois. C'est le patron qui m'accueille. Ils ont "perdu" les sous-titres. Gné? Ils font tout pour les réucpréer car "ca marchait cet après-midi". mais ce sera VF car ils n'annulent pas. J'ai juste fait le déplacement spécialement pour ça, hein, comme le sgens dans la salle. Il me propose de me rembourser.... bref je rtourne dans la salle.
Après environ 1 heure, les stf apparaissent sur la VF et quelques secondes après, on a droit enfin à la Vostf.
Je crois que jamais dans ma vie je n'avais eu cette avalanche de DTS sans son, de Vo, vostf, vfstf et vostf

La copie 70mm est assez curieuse. les 69 minutes tournées en 35mm se voient clairement. les plans en extérieur sur Terre ne sont pas optimaux au niveau du gonflage. Ca fait clairement la différence sur les 100 minutes tournées en 70. Les plans tournés en Islande et dans l'Espace sont magnifiques! C'est charnel en diable. En fait, on en oublie presque à quoi ressemble du cinéma avant le tout-numérique. Une sensation presqu'oubliée. Une précision remarquable. Ne serait-ce que le plan du générique ou apparait les simples lettres du titre, c'est à couper le souffle. Dommage pour le son d'avoir seulement une piste DTS (compressé). Mais même, c'était quand même assez bluffant. Et Selon le patron du cinéma, Christopher Nolan vient en france dans 15 jours et viendrait au cinéma pour voir la projo en 70. Sauf si bien sur le film s'écroule - car il ne démarre pas très bien et la Warner est très décue des résultats publics.

2. le film. A ma grande surprise, j'ai été immergé pendant les 169 minutes. pas une seconde d'ennui. Une magnifique trajectoire humaine, tournée vers l'intérieur. J'ai trouvé le film très ambitieux, avec un visuel très 'réaliste' pour un film de SF. refusant un certain spectaculaire (genre les décollages de navettes à la Armagueddon) pour se consacrer à l'intime de la relation entre l'infini et l'humain. Un problème : Matthew McConaughey, que j'ai trouvé hors de propos avec sa couleur de cheveux qui tranche grave (en 70mm, c'est criant de pas naturel) et son jeu très focalisé sur lui-même. Il pleure bien mais, bon, ses crises m'ont sorti du film. Il y a un panel de seconds rôles bien croqués (Casey Affleck, Matt Damon...), insérés naturellement dans le récit. C'est un anti-Gravity, définitivement. Le problème étant aussi pour moi que les scènes du début m'ont fait de suite tiquer et j'avais hélas pigé depuis le début. Donc adieu suspense. En fait, je savais pas si j'avais aimé ou pas hier soir en sortant. Maintenant je sais.

En fait, j'ai envie de le revoir car je pense que quelques détails m'ont échappé.

Mais ne serait que pour des scènes où j'étais vissé à l'écran -l'arrimage à Endurance en perdition, entre autres-, j'aimerais revivre ces moments où j'ai justement perdu la notion du temps dans une salle de cinéma. Heureuse conjonction avec un film qui joue avec cette notion du temps qui passe contre lequel on ne peut rien.

[Superwonderscope]

PS : le fait que le personnage d'Anne Hathaway s'appelle Amelia m'a tout de suite fait penser à la pionnière de l'aviation Amelia Hearhat qui tenta de faire un tour du monde dans les années 30

Spoiler : :

avant de disparaitre corps et bien

. Je pense qu'il ne s'agit pas d'un hasard, comme beaucoup de noms et d'événements dans le film.

[arioch]

Ca me surprend que tu ais aimé le film car il contient absolument tout ce que tu fustiges habituellement dans ce type de cinéma : la famille au centre de tout, le sacrifice...

[Superwonderscope]

Je dis pas que j'ai tout apprécié en bloc. Il y a en effet quelques points qui m'ont fait tiquer.
Maintenant, je n'ai jamais dit que je détestais absolument TOUT ce qui pouvait contenir de famille au centre d'un film. En ce sesn, Interstellar redistribue les cartes de la notion de famille - une notion hyper élastique ici, au sens propre comme au figuré.
C'est marrant (enfin non, mais bon, c'est l'expression ) que tu parles de sacrifice. Mais je ne l'ai pas ressenti comme cela.

[arioch]

Le personnage principal se sacrifie à deux reprises. La première étant à relativiser vis à vis de son égo mais cela reste un sacrifice. Et c'est d'autant plus un sacrifice qu'on le contraste avec le parcours d'un personnage qui ne serait pas prêt à le faire.