Cosmodog a écrit : sam. nov. 08, 2025 7:04 pm
Je te trouve TRÈS indulgent.
Je me suis effectivement aperçu que mon avis était loin d'être partagé, et j'avoue m'être interrogé car les critiques faites au film correspondent pourtant à ce qui me déplait habituellement. Mais plus j'y repense et plus je trouve le concept proposé cohérent.
Trachtenberg a prouvé qu'il pouvait faire du Predator canal historique avec Prey, auquel on a pu reprocher d'être une redite de qu'on avait déjà eu avant, juste dans un nouvel environnement. J'avais bien aimé sa proposition, mais elle reposait encore une fois sur la présentation du Yautja comme l'antagoniste, une créature fonction qui n'a pas besoin de complexité, comme celle du 1er opus. De là, comment réussir à faire un film intéressant avec ce renversement en protagoniste, sauf à devoir introduire des nuances, de la personnalité, de la conflictualité, bref des enjeux ? Aurait-il fallu se contenter d'un chasseur qui roule sur toutes les créatures vivantes de la planète, rencontre un peu de difficulté avec une plus grosse bestiole et finalement lui arrache les tripes et revienne en héros dans son clan ? N'aurait-on pas trouvé ça vain voire chiant ? Je pense qu'à moins d'être un super réalisateur ou d'être parti sur un truc désespéré genre "la guerre c'est l'horreur" (qui aurait sans doute déçu tout autant), ç'aurait fait une bouse de plus à la longue liste de la saga.
Le choix de nous monter un paria voué à l'élimination dans une société aux coutumes ultra-violentes permet de respecter le canon tout en explorant d'autres voies, via le choc des cultures que permet ce buddy movie. L'emploi de l'humour, dont je comprends qu'il puisse rebuter, me parait fonctionner car contrairement à d'autres films où il sert à désamorcer le sérieux des enjeux ou la tension de la scène en mode on s'en branle, il sert ici de ressort à la remise en question des traditions qui s'imposent au personnage et l'enferment dans une quête fondamentalement débile (mourir dans une lutte impossible juste pour espérer avoir une miette de reconnaissance paternelle). Ça sert le propos, je n'y vois pas la main infantilisante de Disney. Et surtout, c'est un humour qui ne se moque par de la mythologie prédatorienne mais qui joue avec ses codes, et qui ne retire finalement rien à l'essence bourrine des Yautjas (il détruit tout ce qui n'est pas sa nouvelle team, et ça reste somme toute violent au point que vous exagérez en évoquant le public des moins de 10 ans : jamais ma fille de 11 ne peut mater ça).
Après, je reconnais que le film vire parfois au bis (les jambes de Thia qui se battent toutes seules ou effectivement l'anguille laser)... mais perso ça me plait. ^^
Je comprends quand même bien que le film est déroutant quand on s'attendait à un truc bourrin sérieux, mais je trouve qu'on peut reconnaitre à Trachtenberg d'avoir osé proposer une approche vraiment nouvelle du concept.
Et si l'écriture est du même niveau, je prends Predator X Men in Black. ^^