J'avoue que j'avais qques appréhensions au moment de revoir ce film sur ma télé. J'avais trouvé ça excellent en salle, j'étais totalement immergé, mais c'était typiquement le genre de film où j'avais peur de me faire chier dans mon salon ! Et heureusement, ça n'a pas été le cas.
Reprenons donc. L'histoire :
"Bud Clay fait des courses de motos. Il essaie en vain d'oublier Daisy, l'amour de sa vie. Après sa dernière course dans le New Hampshire, il se rend en Californie où se déroule la prochaine course. C'est le début d'un voyage à travers l'Amérique."
On a un peu lu tout et n'importe quoi sur ce film. D'une presse cannoise horrifiée, soit par la scène de fellation, soit par le rythme ultra-lent du film, soit par l'egocentrisme hors du commun de son metteur en scène (et accessoirement scenariste, producteur, monteur, chef op', cadreur....) à des louanges de divers journaux (Top 10 de l'année des Cahiers par exemple). Le mieux est donc comme toujours de voir le film pour se faire son avis.
Le rythme est lent, ça c'est un fait. Gallo s'aime (mais se deteste surement autant) ce n'est pas une nouveauté. Il a meme un jour déclaré : ""Les meilleurs articles sur Vincent Gallo ont été écrits par Vincent Gallo, les meilleures performances d’acteur de Vincent Gallo ont été filmées […] par Vincent Gallo, même les meilleures photos de Vincent Gallo ont été prises par Vincent Gallo." En tout cas, il est dans quasiment tous les plans et mieux vaut ne pas être allergique au bonhomme. Il est certain que le déroulement des évènements a de quoi dérouter, et pour peu qu'on ne rentre pas dans le trip qu'offre le film (ce que je peux comprendre aisément) on aura aucun mal à le caricaturer : Gallo fait de la moto, Gallo conduit son camion, Gallo s'arrete faire le plein... Dit comme ça, ça prete à sourire. Mais au final on a le portrait d'un homme qui souffre, d'un amour déçu, après lequel il court sans vraiment trop y croire. Il cherche à se rattacher à ses femmes qu'il rencontre en cours de route, qui lui rappellent chacune qque chose de Daisy. Et qu'il s'empresse de quitter à peine après les avoir rencontrées.
Sorte de road-movie au ralenti, le film est envoutant. On prend son temps, on se laisse bercer par ces grandes etendues et ces paysages typiquement américains, on a le temps de penser à autre chose, on est tout sauf assommé. Au final on a un portrait d'homme touchant, dans la lignée de son 1er film "Buffalo 66", toujours aussi sensible, même si les deux films sont assez différents. Moi j'aime.
A noter que le DVD Jap est de bonne qualité, et propose notamment un comm'audio de Gallo (que je n'ai pas encore ecouté) mais la scène de fellation est floutée.
Allez hop, un petit plaisir pr les fans, qques declarations de Gallo sur le film !
Le mauvais accueil de votre film, jugé narcissique et prétentieux, n’a pas gâché votre plaisir ?
Non, car je m’y attendais. Les gens ont commencé à huer dans la salle dès qu’ils ont vu mon nom au générique. On me déteste. Je me suis fait à cette idée. La seule chose qui les intéressait était de savoir si c’est vraiment ma bite qu’on voit dans la scène de fellation.
Et alors... ?
Que croyez-vous ? Nous n’avions pas un sou et ne pouvions nous offrir les services d’un coiffeur ou d’un maquilleur... On n’allait tout de même pas se mettre à fabriquer une prothèse. Je ne suis pas comme Mark Wahlberg qui garde le faux sexe de Boogie Nights chez lui.
Et en parlant de Roger Ebert qui avait déclaré que le film était "le plus mauvais jamais presenté à Cannes" et d'un magazine qui avait affirmé que Gallo s'était excusé pr le film : " "Je ne me suis jamais excusé dans ma vie. J'aime le film, j'ai eu le contrôle financier et créatif sur l'oeuvre et si je ne l'avais pas aimé, je l'aurais modifié. La seule chose dont je m'excuse, c'est d'avoir 'maudit le colon' de Roger Ebert. Si un gros porc comme Roger Ebert n'aime pas mon film, et bien j'en suis désolé pour lui. Je suis désolé de ne pas être gay ou juif, car je n'ai donc pas de lobby journalistique qui me soutienne. Je suis désolé pour beaucoup de choses, mais pas d'avoir fait ce film".
Voilà, c du Gallo hein, mais bon, l'essentiel est le film. A voir.
