Bon, commençons tout d'abord par préciser que mon avis est plus proche de celui de Riddick que de celui de Zecreep.
Tout comme Riddick, j'attendais bien évidemment énormément ce Mann en espérant qu'il renvoie Collateral à l'état de brouillon mais en redoutant en même temps que non... La réponse est entre les deux.
L'histoire tout d'abord, garantie spoiler free :
Sonny Crocket (Colin Farrell), Riccardo Tubbs (Jamie Foxx) et leur équipe sont dans une boite de nuit pour une opération de surveillance... Mais la mission est avortée et Sonny reçoit un appel d'un indic qui ne les avait pas contactés depuis six mois et qui semble tout à fait paniqué. Pendant ce temps, sur les quais, un échange a lieu entre un trafiquant de drogue nazi et son client. L'échange effectué, le trafiquant ouvre le feu (et quel feu !) sur le client sous prétexte qu'il est de la police. Ce qui est vrai, c'était un agent du FBI. Les affaires de l'indic et le mec du FBI coïncidant, Castillo (que c'est bon de retrouver ces noms !) charge ses deux meilleurs agents (devinez c'est qui ?

) d'infiltrer le réseau de trafiquant et d'essayer de débusquer la taupe au FBI...
Alors ça commence sur les chapeaux de roues, sans présentation de personnages, on est plongé immédiatement dans l'histoire digne des meilleurs épisodes de la série. Sauf que, dans la série, l'intrigue s'étalait sur la moitié d'une saison, alors que là c'est torché en 2H30.
D'ailleurs, blockbuster oblige (?), Michael Mann se permet beaucoup moins de digressions que précédemment, ces plans d'ambiance qui sont sa signature et qui contribuaient à donner une âme à ses films. Là, on ne lâche pas d'une semelle Crocket et Tubbs (enfin surtout Crockett en fait...) et les plans d'ambiance sont en fait à chercher directement dans les images de l'intrigue principale. Je m'explique : grâce à l'image numérique, Mann délivre des plans hallucinants d'information, le travail sur les arrières plans est en tout point remarquable, et le numérique est employé encore un cran plus haut que dans Collateral (certaines scènes sont travaillées pour avoir du grain tandis que d'autre sont d'une luminosité et d'un piqué parfaits !). Pour moi, la meilleure utilisation du numérique dans une mise en scène à ce jour !
Voila, ça c'est pour la mise en scène, qui n'est pas dénuée non plus de ces quelques éclairs de génie qui viennent de ci de là agrémenter le métrage. Mais ce ne sont que de très courtes fulgurances, n'attendez pas à voir LA scène qui déchire, tout simplement parce qu'il n'y en a pas.
Et c'est là que pointe la déception : le meilleur de Mann semble être déja derrière lui. Le spectacle est de qualité, mais Mann nous a tellement habitué à franchir un nouveau cran à chaque film qu'un gout de déception se fait sentir à la fin.
Et puis le film, là aussi blockbuster oblige, ne bénéficie que d'une lecture unique, totalement premier degré contrairement à, au hasard, Heat. Le film n'est donc en aucun point comparable à Heat, car Miami Vice ne peut souffrir la comparaison de la richesse thématique, de la densité des personnages et des séquences never seen before vues dans Heat.
Pour vous dire la banalité, lors de la séquence finale (qui déchire quand même, mais bon... enfin vous verrez...), je me suis pris à penser à 36, Quai des Orfèvres... Un comble, non ?
Voilà, maintenant je préfère Miami Vice à Collateral, car le film est plus complet, plus abouti et le scénar, même basique, n'est pas un scénar de série B.
Enfin, les quelques images qui me restent :
-Colin Farell et Jamie Foxx : j'avais peur que ça tourne au concours de plus grosses bites (le début fait assez peur en cela...) mais en fait non, ils sont presque parfaits.
-Gong Li

On est loin de L'Oréal. Une révélation pour ma part...
-quelques plans ou séquences très inspirés (très Mann...) où les regards (ou même un dos !) sont plus éloquents que de longs dialogues.
-les deux scènes de cul assez novatrices sans chercher la surenchère, ça fait du bien.
-Enfin, j'avais pas entendu de tels sons de flingues (et de sulfateuses) depuis... bah Heat en fait !
Voila, j'espère que j'ai pas été trop long, mais bon j'avais le temps ce soir...
