
The Final Cut (Omar Naïm - 2005)
Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team
L'idée de départ est en tout point fascinante, d'une richesse d'interprétation exceptionnelle. Comme un ultime sursaut voyeuriste d'une société du spectacle ou les émotions ne peuvent passer que par la mise en scène du réel.
Final cut rappelle les meilleurs récits anticipationistes et se pose comme spécimen d'un science fiction divertissante et intelligente (Gattaca anyone ?). Robin williams, dune austérité de croque mort, s'amuse à (re)créer la vie des morts, éliminant tout éléments subversifs ou inacceptables. Dès lors, le film peut être vu comme une subtile mise en abîme d'un système hollywoodien dont le grand dessein semble souvent être d'expurger la réalité de ses composantes les plus troublantes.
Instillant le suspens à petite dose, Final cut risque toutefois de se heurter au mécontentement de spectateurs en mal de sensation forte. Il faudra d'ailleurs attendre la fin pour que le rythme s'accélère réellement. Auteur du scénario, Omar Naim livre une mise en scène sobre, mais trop souvent démonstrative. Si la fin renvoie directement aux vertiges paranoiaques d'un K. Dick, on songe également à Marker et Resnais, grands cinéastes de la mémoire.
xxx
Final cut rappelle les meilleurs récits anticipationistes et se pose comme spécimen d'un science fiction divertissante et intelligente (Gattaca anyone ?). Robin williams, dune austérité de croque mort, s'amuse à (re)créer la vie des morts, éliminant tout éléments subversifs ou inacceptables. Dès lors, le film peut être vu comme une subtile mise en abîme d'un système hollywoodien dont le grand dessein semble souvent être d'expurger la réalité de ses composantes les plus troublantes.
Instillant le suspens à petite dose, Final cut risque toutefois de se heurter au mécontentement de spectateurs en mal de sensation forte. Il faudra d'ailleurs attendre la fin pour que le rythme s'accélère réellement. Auteur du scénario, Omar Naim livre une mise en scène sobre, mais trop souvent démonstrative. Si la fin renvoie directement aux vertiges paranoiaques d'un K. Dick, on songe également à Marker et Resnais, grands cinéastes de la mémoire.
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Bizarre ce film, on dirait qu'il lui manque une demi-heure.
On a à peine le temps de s'intéresser à l'histoire et aux personnages qu'il est déjà fini. On aimerait en savoir plus sur le personnage de Caviezel, par exemple, qui est à peine esquissé.
Dommage aussi que finalement les enjeux du film soient au ras des pâquerettes, le sujet méritait quelque chose de plus ambitieux que cette petite culpabilité qui ronge le personnage principal. Tout ce qui tourne autour du flicage total des personnes, qui plus est avec leur consentement (difficile de ne pas penser au Patriot Act), n'est qu'effleuré.
C'est rageant tout ça, parce que le film est plaisant. Il baigne dans une atmosphère mélancolique soulignée par la tronche de chien battu de Robin Williams, qui continue dans son nouveau registre qui moi me plaît bien. Caviezel, même si c'est un illuminé fini, est un excellent acteur et il le prouve encore, même si on le voit peu.
Dommage, dommage ...
3/6
On a à peine le temps de s'intéresser à l'histoire et aux personnages qu'il est déjà fini. On aimerait en savoir plus sur le personnage de Caviezel, par exemple, qui est à peine esquissé.
Dommage aussi que finalement les enjeux du film soient au ras des pâquerettes, le sujet méritait quelque chose de plus ambitieux que cette petite culpabilité qui ronge le personnage principal. Tout ce qui tourne autour du flicage total des personnes, qui plus est avec leur consentement (difficile de ne pas penser au Patriot Act), n'est qu'effleuré.
C'est rageant tout ça, parce que le film est plaisant. Il baigne dans une atmosphère mélancolique soulignée par la tronche de chien battu de Robin Williams, qui continue dans son nouveau registre qui moi me plaît bien. Caviezel, même si c'est un illuminé fini, est un excellent acteur et il le prouve encore, même si on le voit peu.
Dommage, dommage ...
3/6
Et moi je dis : "Le meilleur Millénaire depuis le début du film".Hrundi V. Bakshi a écrit :Non. "L'un des meilleurs films depuis le début du millénaire".tomfincher a écrit :Attention, il a dit "le meilleur film depuis le début du millénaire".
Et je

Le Cancre qui rivalise enfin avec les escargots.
La maxime du mois :
"Les ordinateurs, plus on s'en sert moins, moins ça a de chance de mal marcher."
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Vu cet aprèm', et pour moi c'est une grosse déception.
Sur la longueur le rythme lent commençait à m'endormir un peu...
Et comme il est dit plus haut, "il manque 30mn au film", le film se finit avec un sentiment de pas abouti.
Le concept était intéressant mais j'ai trouvé que l'histoire n'approfondissait pas assez le potentiel, surfant sur la vague pour faire un produit tout juste correct. Et encore, avec la fin un peu expédiée, pour moi le film est limite correct (je n'oublie pas que j'ai apprécié au moins la 1ère moitié!)
Sur la longueur le rythme lent commençait à m'endormir un peu...
Et comme il est dit plus haut, "il manque 30mn au film", le film se finit avec un sentiment de pas abouti.
Le concept était intéressant mais j'ai trouvé que l'histoire n'approfondissait pas assez le potentiel, surfant sur la vague pour faire un produit tout juste correct. Et encore, avec la fin un peu expédiée, pour moi le film est limite correct (je n'oublie pas que j'ai apprécié au moins la 1ère moitié!)
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Tout pareil ! J'ai failli m'endormir à plusieurs reprises. Cette histoire aurait finalement était mieux adaptée pour un roman mais en l'état, ça reste trop superficiel (il manque éffectivement une bonne demi heure pour développer cette histoire, à condition que cette demi jeure soit moins chiante que le reste
).
La fin arrive un peu comme un cheveux dans la soupe et le trauma de Robin Williams fait doucement rigoler.
Et ça manque un peu d'émotion (à titre comparatif, puisqu'il a été cité, Gattaca (dans le registre sf minimaliste et froide) est bcp plus émouvant).
Mais soyons indulgent pour ce premier film d'un réal qui semble ambitieux (et qui a bon gout puisqu'il aime Minority Report
)
Reste une bonne interprétation, une photo et quelques cadres intéressants et une belle partition de Tyler.

La fin arrive un peu comme un cheveux dans la soupe et le trauma de Robin Williams fait doucement rigoler.

Mais soyons indulgent pour ce premier film d'un réal qui semble ambitieux (et qui a bon gout puisqu'il aime Minority Report

Reste une bonne interprétation, une photo et quelques cadres intéressants et une belle partition de Tyler.
Contrairement à certains, j'ai été captivé par l'histoire et l'ambiance (sonore et esthétique) du début jusqu'à la fin. Seul bémol, cette fin justement, un peu abrupte même si elle sert le propos du réalisateur.
De la SF un peu plus adulte que ce qu'on nous sert habituellement, un thème intéressant, sans effets roublards, je suis client
De la SF un peu plus adulte que ce qu'on nous sert habituellement, un thème intéressant, sans effets roublards, je suis client

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Omar Naim s'est peut-être attaqué d'emblée à un sujet trop dense, trop complexe pour un premier film: c'est particulièrement frustrant car ce à quoi l'on assiste, c'est à un récit tour à tour très didactique et subtil, qui ne trouve malheureusement pas un réel équilibre. Ainsi, le scénario recrache de manière très basique quelques formules qui semblent sortir de séminaires pour étudiants et s'avère assez souvent bien transparent. Son théorème autour du trauma de Williams est bien vu mais un peu léger et l'instrumentalisation assez superficielle qu'il fait de ses personnages secondaires est parfois désolant, Mira Sorvino étant la victime principale mais aussi tous les autres à des degrès divers. Williams lui même joue le renfermé de manière un peu trop stigmatisée, on est assez loin de sa prestation dans "One Hour Photo" même s'il devient de plus en plus convaincant au fur et à mesure.
Du point de vue de la mise en scène, Omar Naim se trimballe ici entre diverses influences et si son film se tient bien formellement il faudra attendre pour cerner sa véritable personnalité, car "The Final Cut" semble tel quel un parfait produit d'une certaine esthétique de son époque mais rien de plus; on songe au Shyamalan de "Sixième Sens", la photo de Fujimoto y aidant pas mal mais pas seulement, il y a tout un tempo et toute une réflexion sur le hors champs qui s'y rattache beaucoup. D'ailleurs c'est l'aspect le plus réussis du film, en particulier tout ce qui tourne autour du personnage de la fille Bannister, Isabel, entre les silences ménagés dans la maison, et les coupes exercées par le monteur dont le spectateur est privé jusqu'à la fin. Comment le monteur se sert de la vie de quelqu'un d'autre pour servir sa propre subjectivité, sa propre existence devient le thème traité ici avec le plus d'intelligence. On songe aussi à "Minority Report" en moins frénétique, mais dont la façon de penser une société exempte de tout péché est très proche... Il y a une embiance de puritanisme malsain renforcé par la présence étrange de Caviezel/Jésus. Enfin, Andrew Niccol et sa S.F un peu clinique et réaliste à visée réflexive vient aussi souvent à l'esprit, sans compter "Strange Days" dans les scènes de vue subjective.
Il y a pourtant quelque chose qui habite ce film, ce hors champs qu'il s'est assez intelligemment conservé et qui est sa plus belle promesse de cinéma. Pour le sujet du souvenir en lui même en général et post mortem en particulier, "After Life" de Kore Eda reste la référence...
Du point de vue de la mise en scène, Omar Naim se trimballe ici entre diverses influences et si son film se tient bien formellement il faudra attendre pour cerner sa véritable personnalité, car "The Final Cut" semble tel quel un parfait produit d'une certaine esthétique de son époque mais rien de plus; on songe au Shyamalan de "Sixième Sens", la photo de Fujimoto y aidant pas mal mais pas seulement, il y a tout un tempo et toute une réflexion sur le hors champs qui s'y rattache beaucoup. D'ailleurs c'est l'aspect le plus réussis du film, en particulier tout ce qui tourne autour du personnage de la fille Bannister, Isabel, entre les silences ménagés dans la maison, et les coupes exercées par le monteur dont le spectateur est privé jusqu'à la fin. Comment le monteur se sert de la vie de quelqu'un d'autre pour servir sa propre subjectivité, sa propre existence devient le thème traité ici avec le plus d'intelligence. On songe aussi à "Minority Report" en moins frénétique, mais dont la façon de penser une société exempte de tout péché est très proche... Il y a une embiance de puritanisme malsain renforcé par la présence étrange de Caviezel/Jésus. Enfin, Andrew Niccol et sa S.F un peu clinique et réaliste à visée réflexive vient aussi souvent à l'esprit, sans compter "Strange Days" dans les scènes de vue subjective.
Il y a pourtant quelque chose qui habite ce film, ce hors champs qu'il s'est assez intelligemment conservé et qui est sa plus belle promesse de cinéma. Pour le sujet du souvenir en lui même en général et post mortem en particulier, "After Life" de Kore Eda reste la référence...
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Personelment, je trouve que pour un premier film, TFC tiens bien la route et mérite un minimum de respect.
(rien que pour le banc de montage, inspiré des bancs de montages raditionnels, gros nostalgique que je suis.)
Mais bon, je ne m'en souviens guère, je l'ai vu il y a deux ans...sans pour avoir autant envie de me précipiter le revoir.
Une fois ça va je pense.
(rien que pour le banc de montage, inspiré des bancs de montages raditionnels, gros nostalgique que je suis.)
Mais bon, je ne m'en souviens guère, je l'ai vu il y a deux ans...sans pour avoir autant envie de me précipiter le revoir.
Une fois ça va je pense.

Michel Serrault était-il optimiste/positif ?Prodigy a écrit :Le train de tes injures roule sur les rails de son indifférence, car on l'appelle Hugo fret !
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Deauville, septembre 2003, ça fait 2 ans.White Snake a écrit :Au festival de Berlin (1an et demi donc) ? parce qu'autrement cela ne fait qu'un an...Hugo a écrit :je l'ai vu il y a deux ans...![]()
Le temps est important dans ce film...

Michel Serrault était-il optimiste/positif ?Prodigy a écrit :Le train de tes injures roule sur les rails de son indifférence, car on l'appelle Hugo fret !