Il n'est pas étonnant que ce film n'ait pas du tout marché. Il s'agit clairement d'un film pour enfants, mais en même temps, il est d'une telle cruauté et d'un tel sadisme qu'on voit mal Télérama envoyé des familles le voir !

Bref, un projet tout à fait kamikaze dans sa démarche, ce qui force déjà le respect...
Je ne comprends pas trop pourquoi on râle pour le côté "famille bourgeoise" : c'est surtout le cadre féérique du château qui est important et qui donne un côté "conte de fées" très noir au film, aspect revendiqué dès le début du film par la citation de "La psychanalyse des contes de fées". Je trouve ça cohérent, le garçon est un petit prince d'aujourd'hui en quelque sorte. De toutes façons, même si on le trouve agaçant au début, il en prend tellement plein la gueule durant tout le film que, finalement, on lui pardonne !
Manzor joue d'ailleurs habilement sur notre irritation face à la mièvrerie de la situation, en la désamorçant toujours au moment où ça fait plus mal ; l'arrivée du père noel par la cheminée est vraiment le moment le plus caractéristique du film. Par ailleurs, j'ai aussi apprécié la diversité et l'énergie de la mise en scène, il y a une vraie volonté de faire mieux que ce dont se contentait alors un cinéma français en pleine agonie.
Par contre, il transpire tout de même de ce "3615 père noël" un certain amateurisme. Pas dans le jeu des acteurs, qui sont très bien, mais plutôt dans une intrigue peu, voire pas cohérente (le vagabond qui répond au courrier du site "3615 père Noël" : pourquoi, comment ??), dans des éclairages bâclés, des décors peu crédibles, une musique horrible (la chanson !) ou encore des raccords foireux en pagaille...
Donc, une curiosité intéressante que ce Zaroff chez le père Noël, vraiment original, mais son impact est considérablement réduit par sa facture très moyenne...
Toujours pas de DVD à l'horizon, mais il passe fréquemment sur le câble (en ce moment sur ciné cinéma Famiz, 1.85 et stéréo d'origine)...