The Woodsman (Cannes 2004)

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david1112
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Message par david1112 »

oui et c'est One Plus One qui le sort . :D
Superfly
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Message par Superfly »

mouais ... bof bof bof bof.

SPOILERS

Déjà comme on parle de pédophilie, le réal ne veut pas trop choquer et donne des têtes de zombie à tout le monde. Histoire de bien faire comprendre que son histoire est grave. Mais surtout le message est presque ambigu tout le long du film et (pour ma part) se retourne un peu contre l'idée de départ qui est de montrer que l'homme est une personne complexe et faible et que même si il sort de taule pour la pire des raisons, il peut (il doit ?) avoir une seconde chance dans la vie.

Bacon sent encore en lui des pulsions ... tiraillé entre elles et sa volonté d'être "normal" il avance dans un monde qui ne veut plus de lui, accablé par la chose qu'il a faite. Le problème est qu'en voulant faire comprendre aux gens que tout le monde a le droit à une seconde chance, le réal dit aussi ... que les pédophiles ne sont pas soignés en prison et se baladent dans nos villes en mattant les culs des jeunes filles. :shock: Et même si dans une scène à la fin, Bacon explose un pédophile pour tenter de nous rallier à sa cause et oublier que pendant 1h il aurait bien aimé être à la place de celui çi pour mettre un petit doigt dans le cul du blondinet. Donc on peut penser que pas mal de gens ne vont pas comprendre la vraie problématique sous jacente au film mais surtout penser que les pédos ne devraient pas être dans la rue après 12 ans de taule parce que les mecs ne sont pas guéris. En plus le psy lui dit souvent qu'il va arriver à régler ses problèmes mais qu'il faudra du temps.
Donc Bacon devient un mec qu'il faut enfermer le plus vite possible. Un peu le contraire du sujet en somme.

Après y'a quelques petites scènes que perso j'ai trouvé un peu manichéenes comme les ouvriers qui lui font comprendre qu'ils l'ont dans le colimateur. Ils sont montrés comme de belles ordures et en même temps je les comprends. Je préfere avoir près de chez moi un braqueur de banque qu'un pédo. Parce que je sais que sa cible sera peut être mon gamin... Donc c'est normal que des parents s'inquiètent pour ce genre de crimes ... surtout quand au même moment la réal nous montre un Bacon qui a du mal à contrôler ses pulsions :D :D

Pour finir le pédophile blond est une belle caricature et avec son paquet de 1kilos d'haribo il est pas mal ridicule. C'est limite si il avait pas un panneau "viens là que je t'encule" sur la tronche.

Donc une oeuvre sincère et touchante (le couple est bien traité, les relations avec sa soeur pas vraiment), des personnages touchants, une belle et discrete réalisation mais un scénario un peu bizarre et bancal qui laisse un goût un peu amer dans la bouche.

Par contre j'étais content de revoir Kyra Sedgwick que je trouve très belle. Même si le réal lui file un bon paquet de défauts (je ne parle même pas de l'idée d'inceste parfaitement ridicule et qui ne sert à rien)

A découvrir malgré tout ...
kit
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The Woodsman de Nicole Kassell

Message par kit »

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Comme un malaise

Dans cette adaptation d'une pièce de Stephen Fechter, Nicole Kassell sonde l'âme d'un pédophile et y trouve une part de lumière. Je ne crois pas qu'il y ait sujet plus casse-gueule, à moins qu'un iconoclaste ne décide de faire une comédie musicale sur les jeunesses hitlériennes. Vraiment, avec une telle histoire, il fallait que la réalisatrice affiche une assurance et une sénérité à toute épreuve : Trop de compassion pour le pédophile ou une approche scabreuse risquaient de provoquer chez le spectateur un sentiment de rejet. Elle s'en sort en nous décochant un violent coup de poing dans l'estomac.

Walter vient de purger une peine de douze ans de prison. Il tente de commencer une nouvelle vie après avoir décroché un travail dans une scierie. Mais son refus de communiquer, ses occupations extra-professionnelles et ses séances chez un psychologue mettent en exergue une plaie vive et profonde. Walter touchait des petites filles. Il sait qu'il est malade. La société le lui a fait comprendre et continue de le faire. Il craint de ne jamais guérir. On ne pourra jamais lui pardonner parce que ce qu'il a fait est strictement inqualifiable. D'ailleurs, peut-être la secrétaire Mary Kay et l’inspecteur Lucas ont-ils raison de se méfier de lui. Peut-être aussi que sa collègue Vickie ne devrait pas tomber amoureuse de lui...

Le résultat donne mal au ventre. Sans doute une conséquence du coup de poing évoqué plus haut. Kevin Bacon est bouleversant dans le rôle de cet homme méprisé (et méprisable pour ses actes passés) en quête de dignité et de reconstruction personnelle. Il est difficile de ne pas être saisi par le malaise en suivant le parcours d'un homme qui a payé sa dette mais pour qui la rédemption n'est pas envisageable. Tout juste peut-il espérer guérir du mal qui le ronge. Le plus douloureux pour moi fut de me rendre compte que j'éprouvais de la compassion pour Walter. Malgré ses démons, le personnage reste un être humain conscient de ce qu'il a pu perdre sans comprendre réellement la nature de la douleur qu'il a jadis imposée et infligée à ses victimes et à ses proches. Et comme la vie n'est pas aussi simple que dans les fables, quand Walter croise le petit chaperon rouge, en lui s'affrontent le grand méchant loup et le brave bûcheron. Quant à savoir qui triomphe...

Mais si le film est poignant, il n'est pas sans lourdeurs, la plus évidente se manifestant dans le pathos des personnages. Dans The Woodsman, tout le monde tire la gueule, les grands frères passent sur leur petite soeur mais restent de chics types, les pédophiles rôdent devant les écoles avec des paquets de bonbons dans les poches et les petites filles abordées dans les parcs par des inconnus ont de fortes chances d'avoir été tripotées par papa. Bienvenue dans les ténèbres.
Story of Ricky est le film le plus émouvant du XXième siècle.
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