
Rob Zombie peut donc s'intéresser à son cas

Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team
Amusant de constater que ce que je redoutais préalablement s’est finalement concrétisé pour toi. Expliquer le Mal via quelque conditionnement sociologique, et par élargissement psychologique, me paraissait complètement stérile, voire opposé à la nature même du personnage créé par Carpenter. La dimension surnaturelle de Myers s’effaçait a priori au bénéfice d’une lecture exclusivement psychiatrique du phénomène. Contrairement à toi, mes craintes se sont dissipées durant la première partie. Certes, le réalisateur nous dresse le tableau, au demeurant fort classique, d’une famille “à problèmes”, composée des incontournables nymphomane, père violent, mère irresponsable. L’image est “sale”, la caméra mobile... une certaine stylistique réaliste corrobore ce premier parti pris... pour mieux le renverser. La perspective naturaliste et les codes adjuvants alimentent les dites scènes en étant tout de même transcendés par une verve (jeu des comédiens, dynamisme du montage, ect...) qui confère à l’ensemble une aura sinon surnaturelle du moins extrêmement lyrique (donc irréaliste). En bref, ce n’est pas du Ken Loach. Ingénieux, le procédé permet à l’artiste de conserver la vraisemblance inhérente au cliché social en instaurant parallèlement les germes du mythe. Tu évoquais par exemple l’absence malheureuse de la famille classique, traditionnelle. J’estime pour ma part que ce dernier stéréotype n’avait guère sa place ici car n’étant plus du tout crédible. Idéalisation du conformisme ou anticonformisme social, notre époque tend à accorder davantage de vraisemblance (réalisme cinématographique, non celui de notre quotidien) au dernier terme.MadXav a écrit : Bref, on perd à mon sens ce qui faisait les bases du film de Carpenter en tentant d'expliquer le pourquoi du comment. J'ai donc trouvé cette portion tout simplement minable
La seconde partie est surtout moins brillante en comparaison avec le film de Carpenter. Parce que ca reste tout de meme tres type "Rob Zombie".Manolito a écrit :Je pense que le souci du film est justement que la première partie, très "Rob Zombie", cohabite mal avec la suite, plus carpenter, plus lisse, plus froide.
Ben faut mettre de la moutarde, ca fera une bonne vinaigrette !!Manolito a écrit :L'huile et le vinaigre refusent de se mélanger, et ça donne ce résultat batard, disjoint...
Je ne vois pas vraiment où tu places la notion de crédibilité. Parce que pour moi, elle n'entre même pas en jeu. Au cinéma, une famille "bien sous tous rapports" n'est pas moins ou plus crédible qu'une famille de dégénérés. Dans les deux cas, le cinéma de divertissement opte pour une caricature généralement grossière.mercredi a écrit :Tu évoquais par exemple l’absence malheureuse de la famille classique, traditionnelle. J’estime pour ma part que ce dernier stéréotype n’avait guère sa place ici car n’étant plus du tout crédible.
La représentation des gens "normaux" a, selon moi, bien évolué au sein du cinéma de genre. Ces fameuses figures (famille classique) ont tellement été malmenées par le Septième Art que leur simple présence à l'écran implique presque une certaine monstruosité (différent d'une norme qui a changé) ou, du moins, reste d'emblée suspecte. Je crois vraiment le parti pris du cinéaste correspond à un renversement de valeurs plus général. Tu évoques d'ailleurs une "mode"; moi je parlerais d'une (nouvelle) norme...MadXav a écrit : Par ailleurs, le choix de Carpenter n'était sans doute pas dicté par la "mode du moment" mais par le constrate évident que représentait un monstre parmi les gens normaux. Dans le Zombie, on a un monstre parmi les monstres. Où est le choc ? Quel est l'impact ? Il n'y en a pas, le bonhomme opte pour une phychologie de contoir en nous disant que voilà, si Myers est méchant c'est parce que sa famille est pas top. Digne d'une publicité pour Orangina rouge.
!!! Spoilers !!!tuco a écrit :Quels sont les changements entre la version ciné et le director's cut ?