Les Chiens de Paille (Straw Dogs, Peckinpah)
Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team
Un des meilleurs Peckinpah. Je suis d'accord pour dire que certains de ces films alternent fulgurances et langueurs, mais je ne trouve pas que ce soit le cas pour "Les chiens de paille" qui ménage très bien sa progression de la tension jusqu'à son final apocalyptique et sa démonstration impitoyable. Rien ne sert de fuir, de se cacher loin de la civilisation : le mal et la violence vous rattrape toujours. Il n'y a pas de paradis terrestre...
Un texte avait été fait sur le site il y a longtemps, pour le vieux disque anchor bay...
http://www.devildead.com/indexfilm.php3 ... FilmID=399
Un texte avait été fait sur le site il y a longtemps, pour le vieux disque anchor bay...
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- DeVilDead Team
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vu sur le dvd Z1 MGM
1,85:1, Dolby 2.0 mono, st français, transfert 16/9
Copie impeccable.
Belle découverte. je sui globalment d'accord pour abonder dans le sens du bon voire très bon film. j'ai été assez dérangé par la scène du viol de Susan George. Non pas par sa violence (on a vu bien pire) mais de par la nature même du comportement d'Amy, ou de toute autre représentation féminine , d'ailleurs. Susan est "soumise" : dans le couple, dans la nature de sa relation attirance/répulsion avec Charlie et dans le viol final. Même quand elle prend la décision de partir, c'est encore raté. Elle reste. C'est ce viol où elle ne semble pas vraiment se débattre qui est génant. deux baffes, une menace , un ou deux "noooo" et hop. Je sais pas, j'ai pas trouvé cela très crédible. Aussi, qu'elle ne dise rien àson mari, je sais pas... là aussi, c'est l'incomprhéension, même au regard du reste du film.
Les ralentis, aussi. On voit bien qu'ils sont là pour appuyer le propos. Ca m'avait déjà géné sur Killer Elite, c'est un peu le même problème ici. je trouve que cerla n'apporte pas grand chose aux scènes. Quand Brian de Palam fait sa scène de poursuite au ralenti dans The Fury, il y a une logique dans la conception de la scène (et quelque chose de magistral dans le sens même de la scène, dans l'antagonisme des thèmes Poursuite= urgence et dans la cas de Fury, le suspense est créé par le ralenti). ici, je ne trouve pas. ce n'est pas une volonté de suspense, certes, mais cette volonté de toujours appuyer cela, comme si il était dans un western moderne, je n'y trouve aucun intéret.
Les autre femmes sont un peu au diapason de cette soumission féminine. Incapable d'éveiller le désir chez david, Janice se tourne vers le simplet du village (avec le résultat qu'on sait)/ Enfin, la femme du pasteur est tout bonnement invisible.
On est donc dans un monde d'homme, comme si l'apanage de la violence était leure. ceci dit, l'ensemble des massacres, guerres, holocaustes à travers l'histoire ont été provoqués par des hommes ce qui semble toute logique
Bref, hormis ces scories, une mise en scène coup de poing, une réalisation fixée sur les visages bien dégénérés du fin fond de l'Angleterre (ah! ces bouseux bourrés aux gueules déviantes!) font de ce Chiens de Paille un Peckinpah bon cru et accrocheur. Mais je dois dire que plus je découvre l'oeuvre du bonhomme, si je ne nie pas un indéniable talent pour la montée en puissance du film, je suis loin d'apprécier à 100% le spectacle offert.
1,85:1, Dolby 2.0 mono, st français, transfert 16/9
Copie impeccable.
Belle découverte. je sui globalment d'accord pour abonder dans le sens du bon voire très bon film. j'ai été assez dérangé par la scène du viol de Susan George. Non pas par sa violence (on a vu bien pire) mais de par la nature même du comportement d'Amy, ou de toute autre représentation féminine , d'ailleurs. Susan est "soumise" : dans le couple, dans la nature de sa relation attirance/répulsion avec Charlie et dans le viol final. Même quand elle prend la décision de partir, c'est encore raté. Elle reste. C'est ce viol où elle ne semble pas vraiment se débattre qui est génant. deux baffes, une menace , un ou deux "noooo" et hop. Je sais pas, j'ai pas trouvé cela très crédible. Aussi, qu'elle ne dise rien àson mari, je sais pas... là aussi, c'est l'incomprhéension, même au regard du reste du film.
Les ralentis, aussi. On voit bien qu'ils sont là pour appuyer le propos. Ca m'avait déjà géné sur Killer Elite, c'est un peu le même problème ici. je trouve que cerla n'apporte pas grand chose aux scènes. Quand Brian de Palam fait sa scène de poursuite au ralenti dans The Fury, il y a une logique dans la conception de la scène (et quelque chose de magistral dans le sens même de la scène, dans l'antagonisme des thèmes Poursuite= urgence et dans la cas de Fury, le suspense est créé par le ralenti). ici, je ne trouve pas. ce n'est pas une volonté de suspense, certes, mais cette volonté de toujours appuyer cela, comme si il était dans un western moderne, je n'y trouve aucun intéret.
Les autre femmes sont un peu au diapason de cette soumission féminine. Incapable d'éveiller le désir chez david, Janice se tourne vers le simplet du village (avec le résultat qu'on sait)/ Enfin, la femme du pasteur est tout bonnement invisible.
On est donc dans un monde d'homme, comme si l'apanage de la violence était leure. ceci dit, l'ensemble des massacres, guerres, holocaustes à travers l'histoire ont été provoqués par des hommes ce qui semble toute logique

Bref, hormis ces scories, une mise en scène coup de poing, une réalisation fixée sur les visages bien dégénérés du fin fond de l'Angleterre (ah! ces bouseux bourrés aux gueules déviantes!) font de ce Chiens de Paille un Peckinpah bon cru et accrocheur. Mais je dois dire que plus je découvre l'oeuvre du bonhomme, si je ne nie pas un indéniable talent pour la montée en puissance du film, je suis loin d'apprécier à 100% le spectacle offert.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Straw dogs je l'ai conseillé à un pote cet été qui l'a regardé avec se petite copine chinoise, il m'a dit avoir été trés choqué par la dureté du film et sa moeuf lui en a beaucoup voulu de lui avoir montré ça. Ce sont des gens qui ont un peu plus de la vingtaine, ce qui montre qu'il n'a absolument rien perdu de son impact, trente cinq ans plus tard.
C'est aussi mon Peckinpah favori ( après Alfredo Garcia, quand même, faut pas déconner : Why ? Because it feels good !
)
C'est aussi mon Peckinpah favori ( après Alfredo Garcia, quand même, faut pas déconner : Why ? Because it feels good !

Ceci est un P.38, le flingue le moins puissant du monde. Si je te touche avec, c'est même pas dit que je te fasse un troisième téton.


drummonde a écrit :Straw dogs je l'ai conseillé à un pote cet été qui l'a regardé avec se petite copine chinoise, il m'a dit avoir été trés choqué par la dureté du film et sa moeuf lui en a beaucoup voulu de lui avoir montré ça. Ce sont des gens qui ont un peu plus de la vingtaine, ce qui montre qu'il n'a absolument rien perdu de son impact, trente cinq ans plus tard.

J'ai été témoin d'exactement la même chose, un pote avec un copine asiatique également, même tranche d'âge, celle-ci lui a reproché d'aimer un film où Susan George se fait "violer" avec un certain consentement. Malaise chez eux, incompréhension, dispute homérique. séparation de quelques jours même.
Définitivement un grand film.

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Moi je pense qu'il faut offrir ce DVD à tous nos potes dont on aime pas la femme ou la copine.
(Le féminisme prend un sacré coup de tatane dans la tronche avec cette scène - que l'on retrouve aussi dans Alfredo Garcia - C'est sans doute pour ça... tandis que tu montres des "femmes scorpion" avec des femmes molestées qui se vengent ensuite à latter des couilles à n'en plus finir, bizarrement là, je suis sur que ça passe.
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(Le féminisme prend un sacré coup de tatane dans la tronche avec cette scène - que l'on retrouve aussi dans Alfredo Garcia - C'est sans doute pour ça... tandis que tu montres des "femmes scorpion" avec des femmes molestées qui se vengent ensuite à latter des couilles à n'en plus finir, bizarrement là, je suis sur que ça passe.

Dragonball a écrit :Et je parle même pas des films japonais !

Dans Alfredo Garcia, c'est la violée qui mène la danse. En acceptant le viol, c'est elle qui prend le pas sur eux. C'est d'ailleurs très bien analysé dans le commentaire audio du Z1.
Dans Straw dogs, le consentement est plus ambigu...
"Que sert-il à un homme de gagner le monde s'il perd son âme?"
Marc 8:36
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Ma femme est taiwanaise, je lui montre StrawDogs ...et bien, je n 'aurai pas fini d'en entendre parler !
Il y a des erreurs à ne pas commettre, des limites à ne pas franchir, des frontiéres à ne pas traverser ...
On ne franchit pas le 38 parrallele sans avoir une guerre avec la Corée, on ne traverse pas le delta du Tonkin sans la guerre du Vietnam et bien, on ne montre pas Chiens de Paille à sa copine, femme ou maitresse asiatique surtout si on veut avoir la paix !
On evite les films coréens à la Sympathy for Mister Vengeance surtout si on veut dormir dans le même lit ...
On se contente des films coréens à l'eau de rose avec demoiselle atteinte de maladie incurable , et prétendants qui n'en finissent de pleurer sous des torrents de violons sirupeux !
Faut aimer le sucre ...
Il y a des erreurs à ne pas commettre, des limites à ne pas franchir, des frontiéres à ne pas traverser ...
On ne franchit pas le 38 parrallele sans avoir une guerre avec la Corée, on ne traverse pas le delta du Tonkin sans la guerre du Vietnam et bien, on ne montre pas Chiens de Paille à sa copine, femme ou maitresse asiatique surtout si on veut avoir la paix !
On evite les films coréens à la Sympathy for Mister Vengeance surtout si on veut dormir dans le même lit ...
On se contente des films coréens à l'eau de rose avec demoiselle atteinte de maladie incurable , et prétendants qui n'en finissent de pleurer sous des torrents de violons sirupeux !
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Re:
Le premier homme qui la violente est en fait un ex ; elle résiste, cependant on a l'impression que c'est seulement la "morale" qui la retient, mais pas trop. Par contre, la deuxième agression est toute différente puisque complètement rejetée.gnome a écrit :Dans Straw dogs, le consentement est plus ambigu...
Re: Re:
Ben oui, c'est pour ça que je parle de consentement plus ambigu. Le fait que ça soit un ex ne change rien à l'affaire, c'est un viol et force est de constater comme tu le fait bien que sa résistance est très "limite" et probablement liée à une certaine morale ou conscience (elle est en couple quand même et ce même si ce couple bat déjà de l'aile). Comme tu le dis, la deuxième agression est plus nettement rejetée... Mais elle a joué avec le feu... En laissant entrer son ex, en "jouant" avec lui... Puis faut bien reconnaitre qu'elle les allume sérieusement depuis le début...Shinji a écrit :Le premier homme qui la violente est en fait un ex ; elle résiste, cependant on a l'impression que c'est seulement la "morale" qui la retient, mais pas trop. Par contre, la deuxième agression est toute différente puisque complètement rejetée.

"Que sert-il à un homme de gagner le monde s'il perd son âme?"
Marc 8:36
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Re: Les Chiens de Paille (Straw Dogs, Peckinpah)
Revu sur le dvd anglais. La scène du premier viol est effectivement inacceptable et reflète le machisme légendaire - aussi bien dans son oeuvre que dans sa vie privée - de Peckinpah. Susan George cède sous la menace physique et les coups, la peur, puis elle est reconnaissante et dit "hold me, hold me" au violeur. Ca ne tient pas la route. Dans "Alfredo Garcia", on est dans un contexte plus abstrait et expérimental ; ici, pour un film qui se veut un portrait réaliste d'un couple - pourtant réussi et cohérent pour le reste - ça ne passe pas.
Passé cela, "Les chiens de paille" reste un film assez extraordinaire, avec son ambiance rustique anglaise remarquablement domestiquée par Peckinpah, un travail sur le montage époustouflant, une photo aride. La première heure est particulièrement soufflante, il ne se passe rien ou pas grand chose, mais chaque geste, chaque parole, chaque cadre apporte quelque chose, dit quelque chose, ajoute de la menace, du malaise... Un montage passionnant, une maestria évidente pour un réalisateur à l'apogée de son talent. C'est vrai que le final devient moins subtil que le reste du métrage, mais la Peckinpah touch est là et cela reste une séquence assez unique, pour un film globalement toujours très bon.
Vu sur le dvd anglais fremantle sorti en 2002. Ce n'est pas un dvd anodin car c'est la première fois que le film est sorti en Angleterre en plus de dix ans. La censure anglaise voulait imposer des coupes que les ayants-droits ont toujours refusé, si bien qu'il a fallu attendre que le BBFC se calme au début des années 2000 pour que ce film célèbre du cinéma anglais sorte enfin en version intégrale dans ce pays !
Et encore, je pense qu'il y a eu indulgence sur la scène du viol parce qu'il s'agit du film d'un "grand réalisateur", un peu comme pour Salo de Pasolini. La censure anglaise laisse maintenant tout passer en gore, mais reste vigilante sur tout ce qui est violence sexuelle.
Copie 1.85 16/9 avec des faiblesses. La copie est globalement propre, mais peut laisser voir des poinçons de fin de bobine ou des recollages voyants. La définition est un peu grossière, on peut repérer quelques halos de edge enhancement bien visibles, certains noirs sont bouchés (en particulier vers la fin). Côté couleur, contraste et lumière, ça va globalement bien, mais on pouvait s'attendre à mieux. En contrepartie, le dvd est blindé de bonus en tous genres sur le film (interviews, docs d'époque, commentaires audios de collabrateurs de Peckinpah, musique du film, etc...). Bande son mono anglaise 2.0 correcte, mais pas toujours évidente à comprendre pour les dialogues des personnages les plus rustiques ! Pas de ST.
Fremantle a annoncé la sortie des "Chiens de paille" en bluray pour octobre 2010.
Passé cela, "Les chiens de paille" reste un film assez extraordinaire, avec son ambiance rustique anglaise remarquablement domestiquée par Peckinpah, un travail sur le montage époustouflant, une photo aride. La première heure est particulièrement soufflante, il ne se passe rien ou pas grand chose, mais chaque geste, chaque parole, chaque cadre apporte quelque chose, dit quelque chose, ajoute de la menace, du malaise... Un montage passionnant, une maestria évidente pour un réalisateur à l'apogée de son talent. C'est vrai que le final devient moins subtil que le reste du métrage, mais la Peckinpah touch est là et cela reste une séquence assez unique, pour un film globalement toujours très bon.
Vu sur le dvd anglais fremantle sorti en 2002. Ce n'est pas un dvd anodin car c'est la première fois que le film est sorti en Angleterre en plus de dix ans. La censure anglaise voulait imposer des coupes que les ayants-droits ont toujours refusé, si bien qu'il a fallu attendre que le BBFC se calme au début des années 2000 pour que ce film célèbre du cinéma anglais sorte enfin en version intégrale dans ce pays !
Et encore, je pense qu'il y a eu indulgence sur la scène du viol parce qu'il s'agit du film d'un "grand réalisateur", un peu comme pour Salo de Pasolini. La censure anglaise laisse maintenant tout passer en gore, mais reste vigilante sur tout ce qui est violence sexuelle.
Copie 1.85 16/9 avec des faiblesses. La copie est globalement propre, mais peut laisser voir des poinçons de fin de bobine ou des recollages voyants. La définition est un peu grossière, on peut repérer quelques halos de edge enhancement bien visibles, certains noirs sont bouchés (en particulier vers la fin). Côté couleur, contraste et lumière, ça va globalement bien, mais on pouvait s'attendre à mieux. En contrepartie, le dvd est blindé de bonus en tous genres sur le film (interviews, docs d'époque, commentaires audios de collabrateurs de Peckinpah, musique du film, etc...). Bande son mono anglaise 2.0 correcte, mais pas toujours évidente à comprendre pour les dialogues des personnages les plus rustiques ! Pas de ST.
Fremantle a annoncé la sortie des "Chiens de paille" en bluray pour octobre 2010.