Le film fonctionne littéralement par projections/interactions mutuels entre l'intérieur et l'extérieur, et certains des plus beaux plans du films sont d'ailleurs vus à travers des fenêtres et les vitres, avec toujours ce très beau sens du cadre du cinéaste, sa manière d'utiliser le zoom. Idem pour la dynamique de longue scènes en intérieur entre seulement deux personnages, c'est assez impressionnant: la chambre à coucher, le bureau de Summer et son tableau noir. Un film ou l'action direct et la folie mentale se fondent littéralement l'un dans l'autre, s'exprimant mutuellement dans un dispositif qui se met en place assez subtilement. La scène du "viol" est absolument incroyable et je la considère vraiment comme le morceau de bravoure du film, dans justement toute cette féroce ambiguité.
Malheureusement, je suis bien moins convaincu par la dernière partie de pure sauvagerie. C'est un aboutissement certain, mais je trouve la séquence trop longue, que le style devient beaucoup plus voyant dans ses effets même si c'est souvent incroyable... j'ai eu le sentiment d'une coupure nette entre le reste du film et cette scène qui m'a géné. J'avoue que je me suis même mis fortement à penser à "Home Alone" ou "Fear" qui de manière différente reprennent finalement bien des schémas de ce film!
Enfin dans l'ensemble on sort quand même de là avec le sentiment d'avoir vu un film important.
