Angoisse - Bigas Luna (1987)

[japi]

Un film brillant, remarquable par son scénario et sa réalisation.
On sent une écriture précise et minutieuse, combinée à une mise en scène parfaite.
Bigas Luna a été très inspiré.
Angoisse est un film conceptuel fascinant, une mise en abyme remarquable, troublant aussi. C'est fort.
On est vraiment captivé et même quand la confusion (voulue) survient, on reste séduit.
Les deux principaux acteurs se distinguent : Zelda Rubinstein et Michael Lerner sont singuliers et leurs compositions très bonnes.
Un film d'horreur étrange, à part, et très réussi.

L'expérience doit être encore plus forte dans une salle de cinéma, à défaut, je l'ai revu sur le blu ray.
Image bonne avec quelques défauts, et un son (VO) convenable.

Une présentation de Fausto Fasulo valable mais courte.
L'interview de Bigas Luna est beaucoup approfondi et intéressante.

[antropophagus]

Les plus :
- Le concept du film dans le film fonctionne bien, dommage que je ne l'aie pas découvert en salles, car la mise en abyme doit être d'autant plus efficace.
- Quel plaisir de revoir Zelda Rubinstein ! Sa relation torturée avec son fils est marquante, et les séquences d'hypnose sont intenses !
- Belle mise en scène. J'ai aussi beaucoup aimé le contraste entre les couleurs froides (pour le film) et celles très giallo (pour le film dans le film), une sorte de mélange entre Tenebre et Suspiria!

Les moins :
- Un dénouement un peu décevant et une toute fin un peu facile, finalement très cliché pour un film qui se veut original.
- Pas sûr que ce soit le genre de film qui supporte bien les revisionnages, sachant qu'une grande partie de l'intérêt repose sur deviner la suite des évènements.

Un slasher, si on peut le résumer ainsi, qui sort du lot. Le mélange des décors et des acteurs espagnols et américains lui donne une saveur particulière, avec une ambiance nettement plus européenne. Bien que la fin ne m'ait pas complètement satisfait, ça reste un film solide et intéressant.

[Superwonderscope]

le film possédait une ambiance vraiment à part dans la cohorte de slashers, auquel il est raccroché sans vraiment en être un. Il utilise un format de narration idoine mais définitivement pour parler d'un autre sujet. le rapport au réel, la notion de peur irrationnelle. Ca me donne envie de le revoir.

Aussi, rien ne remplacera la vision en salle de cinéma - et en Dolby Stereo. les spectateur qui l'ont découvert en mono pot manqué un aspect crucial du film.
Angoisse a été pensé pour sa diffusion en salle. L'utilisation du son et des effets sonores spécifiquement élaborés et mixés pour l'effet de passage film / réel, ça m'avait marqué à l'époque et les mixages sonores des disques (DVD, BD) par la suite n'ont jamais retrouvé l'impact.

Rétrospectivement, il a aussi été très mal marketé et distribué. Plain Chant était plus spécialisé en films d'art et essai, ce n'était peut être pas le bon choix quant à leur diffusion, l'affiche était assez symptomatique.
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