Occhiali Neri / Lunettes noires - Dario Argento (2022)

[dario carpenter]

Merci du retour !

Autres chroniques:

https://www.courte-focale.fr/cinema/fes ... 022-bilan/

https://www.culturopoing.com/cinema/hal ... Dls_AgK4L8

https://lecranfrantastique.substack.com ... 0rimXx8my8

[dario carpenter]

A défaut d'avoir une sortie cinéma en France, "Occhiali Neri" est disponible en vinyle et CD:

https://www.diggersfactory.com/fr/vinyl ... hiali-neri

[Stilleben]

A défaut d'avoir une sortie cinéma en France, "Occhiali Neri" est disponible en vinyle et CD:

https://www.diggersfactory.com/fr/vinyl ... hiali-neri

Euh, soyons honnête :
"Sans oublier, last but not least, une bande-son phénoménale que l’on doit à notre frenchy Arnaud Rebotini (120 Battements par minute), directement inspirée des fameux scores musicaux des Goblin, le fameux groupe "rock progressif" qui a accompagné la plupart des chefs-d’œuvre du maître." (Source : https://lecranfrantastique.substack.com ... 0rimXx8my8]
M'ouais... Ça ressemble plus aux sonorités de la BO de The Card Player que de la grande époque de Profondo rosso ou de Ténèbres voire de Non ho sonno.
En tout cas, je devrais pouvoir découvrir les images qui vont avec le son d'ici fin septembre, et j'ai hâte.

[dario carpenter]

M'ouais... Ça ressemble plus aux sonorités de la BO de The Card Player que de la grande époque de Profondo rosso ou de Ténèbres voire de Non ho sonno.

A part le thème principal, je trouve que la musique est plutôt atmosphérique dans "Occhiali Neri", sous influence Carpenter notamment peut-être plus que du Goblin des films cités en effet...on pense parfois à un titre d'Opera" et le Simonetti d'"Il Cartaio" oui (béo que j'aime bien pour ma part) Je trouve que le travail de Rebotini est un des points forts du film, en tout cas.

[Superwonderscope]

La critique du Blu Ray italien est sur le site depuis ce matin:

http://www.devildead.com/news/11489/cri ... hiali-neri

[dario carpenter]

Merci pour cette chronique Francis!

Une meilleure version d’elle-même, passant comme toujours chez le maître par une série d’épreuves sanglantes, d’épouvantes et de tortures - pour finir apaisée.

Spoiler : :

Je n'ai pas forcément ressenti un apaisement à la fin du film, enfin disons que le personnage me semble se résigner à une solitude inéluctable. Par exemple ce plan très beau en plongée qui l'isole dans la foule indifférente à l'aéroport - plan qui renvoie je crois au plan en plongée de SUSPIRIA quand l'aveugle cherche sa canne jetée à terre par la directrice?- , quand elle rejette la proposition pourtant bienveillante des policiers de la raccompagner et sa dernière phrase. C'est très proche de la conclusion de PHENOMENA mais en moins optimiste, doux amer. Mais à chacun sa perception.

Erotisme quelque peu gratuit et éléphantesque

Il y a un plan (celui qui illustre ta chronique ) que j'ai trouvé quelque peu gratuit en effet pour le reste cela dit j'ai bien aimé dans la première partie les scènes qui décrivent le quotidien le métier de Diana, il y a une certaine pudeur, et de la tristesse aussi (la brutalité du client, le jugement de la femme de ménage croyante). Le dialogue par exemple avec le client qui se croit ingrat est assez inattendu et touchant.


les motivations du tueur dans l’air du temps

Spoiler : :

Dans l'article sur le film paru dans la revue Nocturno, Argento dit s'être inspiré d'un meurtrier de la région de Brescia qui avait tué il y a quelques années des prostituées après avoir été repoussé par l''une d'entre elles...l'assassin et ses motivations dans le script du début des années 2000 étaient différentes (et il tuait avec un instrument de musique me semble-t-il) Argento et Ferrini ont apparemment pas mal réécrit leur scénario d'origine (peut-être aussi sous influence de l'affaire Weinstein/"Me Too"...dans laquelle Asia Argento est impliquée?)

Sans parler de la pauvreté de l’élément racial

Ce n'est pas un sujet abordé dans le film en effet, il reste juste le détail du personnage de Chin qui ne maitrise pas parfaitement la langue italienne.
C'est un aspect qui semble avoir été évacué du scénario parce qu'Argento semblait vouloir évoquer initialement le sujet de la communauté chinoise à Rome..:

https://thefilmstage.com/dark-glasses-f ... -a-decade/

En fait, un élément saute aux yeux, hormis une durée inhabituelle (86mn), Argento et ses collaborateurs habituels ont quelque peu épuré la narration, le ton et le rythme.

C'est le film le plus court d'Argento non, avec GIALLO et L'OISEAU AU PLUMAGE DE CRISTAL?

Pour ma part pour le côté épuré du récit et de la forme, je le rapprocherai d" IL CARTAIO:

la solitude du personnage féminin, le côté intimiste et mélancolique centré sur le duo de protagonistes, la lumière naturelle et bleutée, la musique électro/techno..

La privation des sens

Il y a une scène/détail que j'ai aimé

Spoiler : :

Diana a certes perdu la vue mais son odorat semble décuplé car elle reconnait et anticipe grâce à ce sens l'arrivée du tueur, avant d'être kidnappée

Spoiler : :

La scène avec les serpents, sortie de nulle part. Pourquoi ? Ben… pourquoi pas, tiens.

Spoiler : :

Si mes souvenirs sont bons, ce passage n'était pas présent dans le scénario. Le genre d'attaques animales un peu gratuites qu'on retrouve dans d'autres Argento: les chats et les rats d'"INFERNO, le chien de TENEBRES, j'ai même pensé aux "serpents" métalliques qui s'enroulent autour de Stefania Casini dans SUSPIRIA...

la scène initiale de l’éclipse solaire qui louche vers PRINCE DES TENEBRES bordée d’un hommage à Michelangelo Antonioni.

Je n'avais pas fait le lien avec le Carpenter mais pourquoi pas...sachant que Carpenter a déclaré que PRINCE DES TENEBRES était son hommage à Argento et notamment INFERNO...et la scène de l'éclipse d'OCCHIALI NERI peut renvoyer à la scène de Central Park d'INFERNO..


Et pour quelques chroniques de plus..:


https://blog.starfix.fr/2022/07/08/occh ... o-argento/

https://faispasgenre.com/2022/08/occhia ... -critique/

https://www.chaosreign.fr/critique-blac ... w-attendu/

[savoy1]

En complément à la news de notre site (http://devildead.com/news/11489/critique-occhiali-neri), précisons que la projection d'Occhiali neri à la Cinémathèque Française début juillet 2022 faisait l'objet d'une séance privée, donc uniquement accessible à quelques heureux élus sur invitation (et quelques tirages au sort parmi les adhérents inscrits au préalable).
Il est d'ailleurs étonnant que ce genre de séance figure dans les calendriers "publics", de l'Officiel des Spectacles à Allociné, induisant de ce fait l'éventuel spectateur en erreur quant à la possibilité de voir le film...

[dario carpenter]

Le film sera projeté au cinéma Utopia de Montpellier le 28 Octobre:

http://www.cinemas-utopia.org/montpelli ... &mode=film

[DPG]

Belle programmation, avec notamment aussi le "Dellamorte dellamore" de Soavi !

C'est ds le cadre du Festival du cinéma méditerranéen de Montpellier, qui propose chaque année une "Nuit en enfer" avec 5 films de genre. A l'époque où j'y allais, c'était le 31 octobre, et il y a toujours eu de très beaux choix de classiques du genre

[DPG]

Le film passe actuellement sur Canal +, sous le titre VF "Lunettes noires", avant une sortie vidéo annoncée chez Extralucid

J'ai profité de la diff télé pour le découvrir donc. J'avoue que mes attentes étaient assez basses, n'ayant aimé aucun film d'Argento depuis "Le sang des innocents" (qui a quand même plus de 20 ans). Et au final, le film est une relativement bonne surprise. Car c'est justement le meilleur Argento depuis "Le sang des innocents" ! Est-ce pour autant une réussite ? Le bilan est mitigé.
Formellement, c'est plutôt une bonne surprise. C'est en scope, et malgré un budget qu'on devine restreint le film a un minimum de tenue. A côté de croutes comme "Card player" ou "Giallo", c'est le jour et la nuit, on a vraiment un film face à nous, et c'est agréable ! Sur le fond, ça recycle les éléments habituels du genre. Sans grande originalité, le tueur est clairement pas une réussite

Spoiler : :

(on pense plus à Jason qu'à un psychopathe de giallo)

, le déroulement des évènements n'a rien de mémorable, un certain nombre d'éléments sont un peu tirés par les cheveux. Je ne vais pas être trop sévère car ça fait un peu partie des conventions du genre, et le film offre au moins une belle idée avec ce duo improbable entre l'héroïne et le gamin, un peu bancal à la base, mais qui fonctionne plutôt bien au final.
La BO est plutôt cool. Je l'avais écouté à part, car j'adore Rebotini, et j'étais moyennement convaincu. Au final, elle s'insère plutôt bien dans le film. On repense parfois à des Argento passés, mais le score finit par trouver sa voie. Pr le reste, on alterne le bon et le moins bon. Quelques séquences efficaces compensent des ratées, de belles idées graphiques remontent parfois le niveau du tout venant. Petite déception qd même sur les meurtres, assez expédiés, violents, gore, mais jamais virtuoses ou vraiment stylisés.
Bref, un film un peu anachronique, bourré de défauts, mais avec quand même un certain charme. Si on me l'avait montré sans rien me dire, je l'aurais sans doute vu et oublié dans la foulée, sans rien en dire de particulier, ni en bien ni en mal. Là, c'est un Argento, je ne peux pas en faire abstraction. Et du coup, vu le niveau cataclysismique (à mes yeux) de ses derniers films, j'en sors qd même avec l'envie de voir le verre à moitié plein. Ce n'est pas un grand film, mais ça se regarde sans mal, ça tient la route, il y a des sursauts, une BO sympa. C'est déjà pas mal !

[dario carpenter]

Spoiler : :

(on pense plus à Jason qu'à un psychopathe de giallo)

Justement c'est la question, est-ce vraiment un giallo? parce qu'Argento ici ne met pas en scène les ingrédients de la plupart de ses précédents gialli, à savoir

Spoiler : :

l'identité du tueur est dévoilée avant la fin, les personnages principaux n'enquêtent pas, pas de fétichisme -à part l'attachement de Diana à ses lunettes noires à la limite!-, pas de traumatisme d'enfance enfoui, même les meurtres, le meurtrier et ses motivations passent au second plan

Dans sa structure à ce niveau, et le resserrement autour des personnages principaux qui passe avant le côté policier/procédural, je le trouve proche du "Syndrome de Stendhal" et de..."Giallo"!

Formellement, c'est plutôt une bonne surprise. C'est en scope, et malgré un budget qu'on devine restreint le film a un minimum de tenue. A côté de croutes comme "Card player" ou "Giallo", c'est le jour et la nuit

Je suis d'accord la forme est bien plus attrayante que celle de "Giallo", mais la photo m'a rappellé parfois celle de Benoit Debie sur "The Card Player" justement (film que j'apprécie aussi je précise ), aussi un rappel dans le visuel du Argento des années 80, celui de "Ténèbres" et "Phenomena", avec les teintes bleutées, l'éclairage des scènes nocturnes, la lumière naturelle de Rome.

La BO est plutôt cool. Je l'avais écouté à part, car j'adore Rebotini, et j'étais moyennement convaincu. Au final, elle s'insère plutôt bien dans le film. On repense parfois à des Argento passés, mais le score finit par trouver sa voie.

Il y a un truc que j'avais trouvé curieux, tu confirmeras ou pas, mais il me semble que le thème princpal , en dehors de sa variation sur le générique d'ouverture, n'est pas dans le film?

https://www.youtube.com/watch?v=5PK03FI ... iallopedia

Souvent le thème principal est récurrent dans ses films..



quote=DPG post_id=432918 time=1680858682 user_id=87]Petite déception qd même sur les meurtres, assez expédiés, violents, gore, mais jamais virtuoses ou vraiment stylisés.[/quote]

Oui le côté ritualisé fétichiste, la préparation parfois exténuante des meurtres ne semble pas/plus l"intéresser

Spoiler : :

on délaisse même l'arme blanche habituelle pour deux agressions par véhicule

...

[Manolito]

Après le nadir "Dracula 3D", Argento revient à une genre où il est plus à l'aise avec "Lunettes noires", giallo minimaliste, concis, resseré, brillant notamment par une ambiance de cauchemar urbain, onirique, particulièrement réussie. On n'est pas perdu avec ce prologue bizarre de l'éclipse, où les forces ténébreuses de la nature semblent à l'oeuvre (cf le vent de "Phenomena") et où Argento exploite un grand espace urbain pour le rendre fantastique (comme la place des musées de Munich dans "Suspiria" ou la mort de John Saxon dans "Ténèbres").

Nous retrouvons l'empathie d'Argento pour les personnages marginaux, son regard sur la société, sur ses personnages, qui circule de film en film (aspect de son cinéma terriblement négligé par les "fans" de cinéma fantastique) et qui fait toute la différence entre ses Giallos et 98% de la production du genre. La figure du tueur est cohérente, sombre, effrayante, bien qu'assez peu présente. L'interprétation est vraiment bonne, en particulier de la part d'Ilenia Pastorelli. La photo et la musique marchent très bien, "Lunettes noires" forme vraiment un film cohérent, homogène.

Et pourtant, cette réussite n'est qu'une petite réussite quand même, la faute pour moi à la fuite dans la campagne qui tourne vite en rond et tire des ficelles un brin trop classiques et déjà vues en mieux dans "Terreur aveugle" par exemple. Le film perd alors de son allant. "Lunettes noires" ne s'intéresse pas vraiment à sa partie enquête, on exploite bien plus la partie thriller du Giallo. Mais le métrage manque alors de punch et de scènes fortes.

Nous restons en territoire connu,

Spoiler : :

les enfants et jeunes gens sont des innocents persécutés par le monde effrayant des adultes, mais ils sont protégés et aimés par les animaux, cf "Phenomena", jusqu'à la dernière phrase du métrage qui est un écho de celle de "Terreur à l'opéra"

On devine effectivement sans peine un budget très réduit, bien inférieur à ceux dont Argento disposait quand ses films brassaient des millions d'entrées dans son pays. Mais un petit film honorable à l'ambiance réussie et aux personnages vivants.

Vu sur Mycanal.

[dario carpenter]

On devine effectivement sans peine un budget très réduit, bien inférieur à ceux dont Argento disposait quand ses films brassaient des millions d'entrées dans son pays.

Il me semble avoir lu que le budget a été équivalent à 2 millions d'euros (le budget d'"Il Cartaio", alors plus petit budget d'Argento à l'époque, il y a 20 ans) mais le film ne me semble pas en souffrir pour ce qu'il raconte, contrairement à certains des précédents petits budgets d'Argento dont les effets numériques par exemple étaient variablement aboutis. Par contre je me demande si d'autres scènes de meurtre ont été filmées? il y a deux (ou trois?) morts évoqués au début dans le dialogue mais pas montrés à l'écran...choix de scénario ou scènes coupées? Dans la version définitive (76 pages) du scénario il y avait apparemment plus de scènes avec le tueur roulant dans Rome et la scène

Spoiler : :

des serpents/anguilles

n'était pas présente.


Le film a fini sur Canal + ici, mais vient de sortir au cinéma au Japon:

[dario carpenter]

Le blu ray Extralucid Films testé sur:

https://regard-critique.fr/home-cinema/lunettes-noires/