Zak a écrit :je reposte l'avis de mad :
Zak a écrit :
[...]
Ici, point de patriotisme (même si on dénote deux plans de drapeaux américains, mais tourné en dérision puisque annonciateur de catastrophe),
[...]
Ouf ! Seulement
DEUX drapeaux amerloques dans le film !
On a eu peur que le méchant patriote Roland Emmerich (d'origine allemande, dites-vous ? vous êtes sûr ?) ne repointe le bout de son nez...
Mais non, pas possible, vous voyez bien qu'il
tourne cela en dérision...
Sans rire, que se passe-t-il dans la première scène avec le premier drapeau ? - le mouvement de caméra révèle ce qu'il y a
derrière, et ce que l'on voit, ce sont des scientifiques américains effectuant des prélèvements dans la glace polaire. Leur chef, Dennis Quaid, est celui qui sauvera la moitié de la population américaine.
OK, ensuite, à l'endroit du forage, la glace se brise en deux, devenant une faille gigantesque : stupeur, incompréhension (la catastrophe n'est certes pas provoquée par ce vulgaire petit forage).
Par la suite, on apprend que c'est l'irresponsabilité du gouvernement américain, vis-à-vis de l'environnement, qui est à l'origine du dérèglement climatique.
Je vois deux choses en une, derrière ce premier drapeau : la
science, qui peut produire le
Bien (Dennis Quaid) et le
Mal (en gros, l'exploitation aveugle de l'environnement, de la
Nature car uniquement tournée vers le profit immédiat). Un schéma très prisé par le cinéma populaire hollywoodien.
Le Jour d'Après est un film édifiant sur ce combat du Bien contre le Mal (ce dernier un peu faiblard, du genre "nous ne mesurions pas les conséquences de nos actes").
Qui sort glorifié au final ? Les
Américains bien sûr, parce qu'en eux le Bien triomphe toujours, ils portent en eux la possibilité de leur rachat (ressortez vos Bibles) ; ils évitent le pire, et ils auront droit à
une seconde chance.
Le Mexique est bien gentil d' "accueillir" le peuple
élu, en fait il n'a pas le choix. En cas de refus, on aurait bien vu l'armée américaine préparer le terrain pour l'exode.
Quand au deuxième drapeau, celui qui gèle instantannément, je le rangerais aux côtés de l'enseigne "H O L L Y W O O D" ravagée par une tornade : c'est le rêve (un des fondements de l'Amérique) qui part en l'air, ou qui est figé sur place, drapeau gelé bien en vue au-dessus de la mer de glace, désignant une
terre autrefois conquise.
Ce drapeau, on le devine déjà prêt à se déployer à nouveau, sur les bases militaires qu'on aperçoit à la fin au Mexique.
Par rapport à tout ça, Roland Emmerich a mis le bémol, j'avance une hypothèse : il surfe sur le ressentiment anti-américain global et plaide coupable, mais
en apparence. Le Mea Culpa envers les pays du Tiers-Monde est ridicule dans sa formalité, expédié en deux répliques, les Mexicains ne sont filmés
à aucun moment (de même pour le reste du monde, à croire qu'ils ont fait l'affiche avec la Tour Effel et Londres uniquement pour l'Europe).
Non, en fait, l'Amérique s'excuse d'avoir
péché, mais devant DIEU.
"Film humaniste au message écolo" ou "grosse propagande puante de l’Amérique triomphante" ? Je dirais surtout que, au fond, l'Amérique reste fidèle à elle-même (à ses croyances)... à chacun son avis là-dessus...
Bon, cette histoire de drapeaux m'a emmené un peu plus loin que prévu, je ne sais pas ce que vous en pensez...
Sinon, j'ai bien aimé le film, qui n'est jamais aussi réussi que dans ses effets spéciaux (superbe image du pilote britannique ouvrant la porte de l'hélicoptère, et pétrifié par le froid) !