Réalisé en 1977 par Alberto Cavallone, L'Uomo la donna la bestia est à l'instar de ses précecents films une oeuvre extremiste et marginale dont il est très difficile de parler.
Incroyable suite de tableaux plus extrêmes les uns que les autres, préface de son diarrhèique et nihiliste Blue movie, Spell est un voyage vertigineux dans un univers où se mélangent quasi obsessionnellement l'attirance pour les orifices humains et animaux, le sexe et la viande morte, la naissance et la reproduction. L'animal est d'ailleurs omni-présent sous forme de viande ou bien vivant, la tête affreuse d'un coq servant de transition à chaque tableau.
Ouevre surréaliste à part entière, chaque scène est truffée de symboles renvoyant à la religion. Cavallone oscille entre une normalité rigide de la vie campagnarde et l'anarchie engendrée par la liberation des moeurs. Spell balance donc sans cesse entre horreur et repulsion.
Le film s'ouvre de facon quasi-irréelle, à la façon d'un film de Bunuel, un fossoyeur sort d'une tombe sous l'oeil d'un poulet et rejoint ses ouvriers entrain de manger des oeufs durs, premier symbole christique évident.
La mort, un cimetierre, l'oeuf autant de references bibliques qu'on retrouve dés la séquence suivante, celle où on fait connaissance avec un artiste communiste obsédé par les vagins recouverts de vers ou putrescents, accroupi au pied d'une croix où il voit une femme uriner. Sa fille Luciana, dérangée mentale, aime boire l'eau des toilettes en mangeant des oiseaux avant de tenter de couper les seins de sa mère au ciseau.
A partir de là, Cavallone nous entraine dans un hypnotique voyage au coeur de l'incroyable.
Le petit village se prépare à la fête locale mais par delà les flons flons, tout n'est que tristesse. Chacune des têtes representatives de ce bourg vit ses frustrations, ses obsessions. On citera comme mise en bouche:
-Alfonso le boucher fait l'amour avec un morceau de viande, lèche ce boeuf dépecé avant d'atteindre l'orgasme.
-Une femme devient folle, exaspérée par les ronflements de son mari.. ce couple donnant au film une des scènes les plus oniriques, tournée dans un étouffant ralenti..
Le mari poursuit sa femme jusqu'au sommet d'une colline pour la violer . Elle trouve refuge dans les bras du prêtre et font l'amour, nus, sous un arbre où se balance un pendu leur servant de porte manteau... pendu qui n'est autre que le mari!
-Une jeune fille sert de billard humain et se fait rentrer une boule de billard dans le vagin- plan répugnant de son sexe servant de receptacle.
Spell est emminement une oeuvre érotique, le sexe y est omni-présent, sous ses formes les plus étonnantes et perverses. On y découvre de torrides scènes comme celle où Monica fait l'amour au jeune garcon.
Cavalone insiste febrilement sur les langues qui s'embrassent avant de se faire phalliques, se melangeant aux images de Luciana faisant l'amour à son propre portrait dans le miroir, véritable kaleidoscope s'enchainant dans un tourbillon de frenésie lubrique avant que les plans où tout le village danse en transe s'y interferent.
C'est dans un climat paroxysmique que se concluera ce Doux abattoir, véritable montée dans l'inimaginable et l'effroyable.
Cavallone sombre dans un délire fantasmagorqique rappelant une fois de plus Bunuel, Russel ou Bataille voire Sade dans l'hallucinante scène où alors qu'Alfonso viole une femme sur de la viande dans une chambre froide, la malheureuse arrache un globe occulaire et se le met dans le vagin. Voilà un terrible symbole trivial que cet oeil enfoncé dans son nouvel orifice, véritable oeil de Cain regardant de sa pupille torve et vide Alfonso effaré, symbole d'une sexualité feminine constamment surveillée, dictée, dirigée..
C'est dans son ultime plan que Spell trouvera le comble de l'horreur, dépassant en répulsion et ignominie tout ce que le cinéma euro-trash avait pu imaginer, laissant loin derrière le repas coprophage de Salo ou la diarrhée étouffante de Blue movie.
Un jeune homme rossé trouve refuge chez Luciana à qui il fait l'amour. Lors d'un analingus, la jeune femme déféque alors sur son visage avant de ramasser ses excrements et lui en remplir la bouche et le nez, hysterique et déchainée, sous les cris d'horreur du garcon qui finira étouffer.
Incroyablement dérangeant, d'une force que les mots ne peuvent décrire, cette seule scene tournée en gros plan et d'une terrible audace- Cavallone montre en gros plan l'anus se délivrant de ses feces ss trucage


Longue parabole philosophico-délirante- le mot délirant étant à prendre dans son sens le plus pathologique- Spell est un film sur l'homme et l'animal, les interdits de l'un, la liberté de l'autre, un film sur la vie et le sexe qui justement donne cette vie qu'on régira selon nos régles obsolètes et destrutrices, une vie qui finira inexorablement par la mort.
Tous ses tableaux surréalistes sont auréolés par la religion, terrible oeil de Cain... les croix sont omni-présentes comme les symboles bibliques et cette procession qui se prépare.
Qu'on aime ou non Cavallone, on ne peut nier l'intelligence de ses oeuvres même si on juge ses films amateurs, laids sans mise en scene ni esthétisme.
Cavallone n'était pas un homme de caméra, juste un visionnaire qui en une semaine mettait ses idées et sa philosophie sur pellicule.
Niveau casting, un parterre d'acteurs délicieux: Jane avril épouse d'alors de Cavallone, la Montenero qui défeque si joliment dans la bouche de son jeune amant, la Doria, Giovanni De Angelis, la Zanchi qui a les scenes de sex les plus chaudes dont celle du billard où on aura jamais autant vu les détails de son intimité.

Et surtout O joie la plus glaciale des kapos de nazi movie- Holocaust nazi




Un doute subsiste: la Montenero a t'elle tournée la scène scato elle même ou s'est elle faite doublée?????


Le ciné trash transalpin comme Eric aime, extreme surrealiste, repulsif.
J'adore!!!!!



Eric qui ne fait jamais caca dans la bouche de ses amants!!
