Loupé en salle, séance rattrapage en dvd.
Bon passons sur la première séquence avec Sossamon qui se fait déflorer et gerber dessus dans la même soirée (et en même temps, ca s'appelle un viol même si pas traité comme tel d'ailleurs) à ce stade je m'attendais à voir un énième pseudo trash movie débile pour eau précieuse, mais se prenant au sérieux par caution d'auteur interposé, le rendant d'autant plus insupportable.
Et bah non c'est pas ca heureusement !
C'est typiquement le genre de film qui s'impose aux coups et non par KO, on en parlait avec F qui a recu le film comme ca aussi. Parce qu'Avary maîtrise la rupture de ton, parce qu'il s'empare des codes de représentations d'une certaine jeunesse tocarde américaine pour mieux la capter et la rendre humaine avec un beau talent, parce qu'il cultive une fausse esbrouffe visuelle au profit d'un vrai propos fort ce qui fait tout à fait écho au style et à l'esprit de l'auteur de départ. (Le voyage de Victor, sommet de cet art.)
[spoiler] Il sait nous concerner au suicide avec un vrai malaise, en nous implicant totalement dans son mécanisme. (celui d'une fille que nous même spectateurs n'avions pas calculé) [/spoiler]
A l'arrivée on perçoit même un regard bienveillant sur tous ces personnages tortillés par le vide de leur existence et le point d'interrogation qui se posent entre eux et leur avenir. La final touch Avary qui reprends ses droits sur Ellis ?
Beau film.
4/6










