Sergio garrone déjà responsable de Horreurs nazies tourna simultanement ce Camp SS 5 dans les memes décors et avec quasiment la même équipe.
Cette 2eme incursion de Garrone dans l'éros svastica s'il n'est pas le meilleur du genre artistiquement parlant, il est celui qui se rapproche le plus du cinéma d'horreur justifiant ainsi ses longues scènes de torture.
Plutôt lent dans sa première partie consacrée à l'arrivée au camp et à quelques séquences érotiques dont les inévitables douches communes et surtout la fameuse danse de la banane executée par l'heroine principale ( haute en couleur et totalement anachronique, celle ci danser un jerk endiablé sous les yeux fascinés du SS sur fond de musique psychédelique montée sur platform-shoes fluo, uniquement vêtue d'une.. banane!!

Garrone nous offre une galerie de supplices tous plus raffinés les uns que les autres qui assurément ravira l'amateur:
Crâne explosé dans un carcan de métal, abdomen défoncé, ongles arrachés à la tenaille allumettes insérées sous les ongles afin de brûler la main de sa victime, une langue arrachée rappelant Mark of the devil sont ainsi au programme lors d'une longue séquence que la critique jadis qualifia de dantesque.
Elle se cloturera par ce qui était alors encore inédit dans ce sous genre, véritable apothéose dans l'ignoble, les cadavres des suppliciées entassés sur un chariot sont jetés dans un four crématoire que la caméra infiltre pour mieux nous les montrer en train de brûler.

Le photomontage assez maladroit désamorce malheureusement beaucoup l'intensité de la scène notamment lorsque les cadavres pris de spasmes se mettent à bouger comme des marionettes dans les flammes.
Horreurs nazies reprendra de façon plus convaincante cette séquence.
Il est aussi important de souligner que SS camp 5 est le premier film du genre à avoir traité des expérimentations faites sur des cobayes humains dans les camps de la mort.
Ce sont ici des détenues dont on brûle la peau sous leurs cris de douleur à des fins de greffes, scènes trés efficaces et réalistes qui accentuent l'horreur du propos.
Le thème sera repris par la suite par KZ9 camp d'extermination et Les déportées de la section spéciale SS.
Pour apporter un coté encore plus réell, Garrone insère quelques images maladives prises des archives montrant des charniers humains nettoyés à la pelleteuse.
Original le film l'est sur un point: il est le seul à avoir comme protagoniste principale une actrice de couleur, à savoir la Manna, découverte dans le sublime et raciste Emanuelle bianca e nera, jeune universitaire érythréenne fiancée alors au producteur Alabiso.
Moins bien articulé que Horreurs nazies, un peu moins noir également, SS camp 5 ne cache pas sa pauvreté et le manque d'enthousiasme des acteurs ne joue guère en sa faveur.
Outre la Manna, on y retrouve l'inévitable Giorgio Cerioni en officier allemand, Serafino Profumo en bourreau libidineux et une vraie garce la Melega en kapo sadique.
Parmi les détenues on reconnaitra un gentil lot d'adorables putasses, la Corazzi délicieusement violée ici, la Simonetti, la D'Egidio et la Kalpagos.
Le corbeau qui adore faire de la vie des autres un enfer!!
