Le diabolique docteur Z - 1966 - Jesus Franco

[Manolito]

Titre espagnol : Miss Muerte
Titre français alternatif : Dans les griffes du maniaque

Le docteur Zimmer mène des recherches sur les rayons Z, qui permettent de moduler à volonté l'agressévité des individus. A un congrès scientifique, il demande l'autorisation de faire des expériences sur des êtres humains. Ces confrères le traitent de fou et Zimmer, déjà très malade, périt d'une crise cardiaque. Dans son dernier souffle, il demande à sa fille Irma Zimmer de prendre le relais de ses recherches...



Serge Silberman et Jean-Claude carrière, alors respectivement producteur et scénariste des films de Bunuel, collaborent avec Franco pour ce mélange de SF et de film policier dans la tradition des Yeux sans visage, des Mabuse des 60s et de son docteur Orloff. On est d'abord frappé par la qualité de la mise en scène et le rafinement de la superbe photographie en noir et blanc.


Apparition de Jesus Franco et Daniel White en policiers dans le film...

On fait référence à Orloff (Howard Vernon joue dans le film, mais c'est pour incarner un autre savant), on fait un clin d'oeil à Bresson, on adresse un coup de chapeau à Orson Welles, tout ça sur une musique Bizzaro-Jazzy de Daniel White. Malheureusement, j'avoue ne pas avoir du tout accroché à ce récit, histoire de vengeance et de savant fou très lente, n'apportant rien de bien neuf et m'ayant fort ennuyé. Restent quelques séquiences réellement envoutantes (le train, la poursuite dans le théâtre) et de très belles images...

Vu sur Cine FX dans une belle copie en noir blanc 1.66, vf mono (production franco-espagnole). Malheureusement signalétique -12 empiétant sur l'image.



Test du DVD Mondo Macabro sur le site :

http://www.devildead.com/indexfilm.php3 ... FilmID=625

[manuma]

Un excellent Franco quand même ce Diabolique docteur Z, ne serait-ce que pour son ambiance fantastique très accrocheuse, son superbe noir et blanc savamment exploité par le cinéaste. Et même s’il est vrai que l’intrigue, bien que signé Jean-Claude Carrière, s’avère relativement anodine après une première demi-heure pleine de rythme et de promesses.

[Heinrich]

@venir en bleu chez Kino/redemption dans sa collection Franco

[Superwonderscope]

Et sortie effectuée en France en Blu ray chez Gaumont...

[japi]

Pour moi, l'un des meilleurs films du prolifique Jess Franco.
Je trouve même la première partie assez admirable, et si le film baisse un peu, après l'arrivée des policiers, il n'en demeure pas moins captivant et fascinant par moment. La mise en scène est recherchée, les acteurs sont bons, la photographie de qualité.

Le blu ray de Gaumont enterre le précédent DVD.

Dans les suppléments, l'interview de Jean-Claude Carrière, le scénariste, est la moins bonne. Il ne se souvient pas du film.
Beaucoup plus intéressantes, les deux autres de Lucas Balbo et de Stéphane du Mesnildot.

[Superwonderscope]

Vus sur la chaine Gaumont.

Une vraie réussite pop bizarre. Franco fait en effet l'un de ses tous meilleurs films, qui servira de canevas a pas mal d'autres de ses films. Je pensais notamment a Vampiros Lesbos, entre autres, qui est un remake plus ou moins avoué. Estella Blain y est fascinante avec son costume erotico-mysterieux, mais je trouve que c'est Mabel Karr (lq femme de Fernando Rey!) qui emporte la palme de la séduction vengeresse. le numero macabre-erotique de cabaret trouve son correspondant d'ailleurs avec celui de Soledad Miranda dans V:L - voire un même traitement stylistique dans Succubus la même année.

Un noir et blanc expert, une camera très mobile qui fonce dans l'expressionnisme et les jeux d'ombres.
Amusant titre car il s'agit en fait dune sorte de McGuffin, le dr Z mourant assez rapidement. Le film navigue entre des expériences de bazar avec un très beau bras mécanique articule, des ponctions chirurgicales, des fugues musicales jazzy (avec une surréaliste scène avec Franco en policier et une femme jouant de la trompette en arrière plan). Franco pompe toujours allègrement Les yeux sans Visage . Honnêtement la scène de la voiture ou elle rabat sa première victime renvoie au générique du film de Franju avec Alida Valli conduisant la voiture, aussi. La scène d'opération du visage, etc... tout en cédant a des facilites presqu'obligatoires pour l'époque. Le final est gratuit et précipité avec l'arrivée inopinée de la cavalerie, deux ex machina en mode full force.

Mais au fond, ce mélange foutraque de savant fou, de repousser les limites du savoir, de noir et blanc spectaculaire, de cartoon par instants et de jazz feutre fonctionne. Stylé et élégant. Très bien!


125 738 entrees françaises sur 10 années-ci d'exploitation, avec a peine 36000 a Issa première année. une misère.