
Ed Saxon se réveille en pleine nuit, inquiet : sa femme n'est pas rentrée. Il appelle ses amis, l'hôpital, puis la police ; rien n'y fait, elle a disparu. Seul chez lui, dans cette grande maison sombre, il perd petit à petit le sens du temps et des réalités et plonge dans un gouffre sans fond…
Prix du jury à Gerardmer en 2001, ce tout petit film bouclé en une trentaine de jours sait ménager ses effets avec son postulat de fait divers banal, le réalisateur parvient à instaurer une sale ambiance avec un certain talent.
L'on se mets très vite à la place du personnage principal qui vit un cauchemar éveillé de la pire espèce. L'état de délabrement physique et moral transpire par tous les pores de Jeff Daniels, totalement vidé, abattu, mort vivant déambulant dans sa petite maison à la recherche de la vérité. Dommage que la script fasse un trop la part belle au personnage d'Emily Bergl, malheuresement strictement inutile.
Les références sont un peu lourdement assénées mais elles sont quasiment inévitables, le cinéaste explorant des zones déjà investies par des mastodontes. On a bien compris que le garçon aimait David Lynch et qu'il avait bien étudié "Répulsion" mais le plus important est qu'il en fasse quelque chose et c'est à peu près le cas. La fin ne m'a, en revanche, pas totalement convaincu.
Sa mise en scène à l'économie est l'un des grands points forts du film.
A voir.
Le Z2 studio canal offre une une très belle copie, et la bande-son 5.1 se révèle joliment travaillée. Beau travail sur un environnement tendance organique, pas du niveau de sophistication d'un Lynch, mais de sa petite soeur quoi.