
Sujet : L'ascension sociale fulgurante d'un joueur de tennis raté au sein d'une famille de la haute bourgeoisie d'affaires londonienne.
Le Woody Allen nouveau est arrivé et, surprise, c'est bien un nouveau cinéaste qui vient de naître. Délaissant son New-York natal, Woody décide de se rendre à Londres pour tourner cette très sombre histoire tchékovienne d'ambition. Les amateurs habituels d'Allen seront surpris et ceux qui ne supportent pas son cinéma devraient quand même tenter l'aventure le temps de ce métrage. On est ici plus proche du cinéma de Chabrol ou du cinéma anglais. Déjà, parce que les acteurs parlent tous avec l'accent anglais et que le réalisateur les a laissé jouer à l'anglaise, de manière assez froide et détachée. Les dialogues restent nombreux, mais ne sont pas aussi volubiles que d'habitude. La grosse différence vient aussi du traitement de l'histoire qui commence comme une comédie romantique, puis continue quelques temps comme une étude de moeurs (avec histoires de couples : thème très cher au cinéaste), avant de glisser vers le film policier et même le film fantastique le temps d'une séquence très Bergmanienne (et très belle). Finalement, le film emporte l'adhésion grâce à une fin peu morale qui enrichit considérablement le propos du cinéaste sur les différences de classes sociales. Pas de dogmatisme dans un film finalement très fin et, comme toujours chez Woody Allen, très malin et manipulateur.
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