
Je rentre de tournage et je vous fais un peu partager l’expérience parce que je suis comme (presque !) tous ici un grand fan de big John !
On a tourné 4 après-midi avec lui, dans sa voiture, dans un studio d’enregistrement, dans un vieux théâtre de Los Angeles et sur la colline de Hollywood.
C’était la première fois que je le voyais et deux choses m’ont frappé ; la première c’est qu’il est ultra intelligent, super vif d’esprit, avec un sens de l’humour très anglais, très ironique et pince-sans-rire.
La deuxième chose par contre, c’est qu’il est vraiment extrêmement fatigué et très faible physiquement. Je ne m’imaginais pas qu’il était à ce point détruit par la cigarette. Il crache ses poumons toutes les 10 minutes, et au bout d’une heure d’interview il est épuisé. Sur la colline il s’arrêtait tout les 10 mètres pour souffler… Il fait vraiment 80 ans alors qu’il est encore jeune…

Clairement on a une vision erronée de lui en France. Ici il est souvent perçu comme un cinéaste intellectuel résistant, à fond contre le système, alors que franchement, pas du tout. Il est lui-même étonné de son image en France. Lui dit qu’il ne cherche qu’à faire des bons films, avec des bonnes histoires à l’ancienne. C’est tout. S’il y a un message tant mieux, mais il ne le recherche pas du tout.
C’est très difficile de le faire parler en profondeur de ses films justement parce qu’il n’est pas du tout un intellectuel. C’est un instinctif qui fonctionne à l’émotion. Il a pris du recul par rapport à ses déboires après « Jack Burton » et « The Thing », et franchement, aujourd’hui il s’en fout qu’ils n’aient pas marché. Il s’est vachement calmé par rapport à tout ça.
On lui a donné carte blanche pour parler de ce qu’il veut où il veut, parce qu’il est fatigué de répondre toujours aux mêmes questions. Ca le saoule. Donc il a longuement parlé des Etats-Unis, du cinéma américain, du système Hollywoodien, de Bush, de la guerre en Irak, de Michael Moore, du Festival d’Avoriaz, de Claude Lelouch (si, si !) et de Roman Polanski. L’idée c’était de créer une intimité avec lui.
De toute façon s’il se fait chier il s’arrête et rentre chez lui. Donc il fallait vraiment trouver un concept qu’il l’intéressait. Là il me semble qu’il s’est bien amusé et ça devrait faire (j’espère) un doc pas trop mal. Un peu dans l’esprit de celui sur Arte où il était dans une limousine avec Fanka Potente. Sauf que là c’est juste axé sur lui et ses films.
On a aussi chopé Larry Franco, Peter Jason, Adrienne Barbeau, Alan Howarth, Debra Hill (avant son décès), Austin Stocker, Keith Gordon, Gary Kibbe.
Et maintenant au boulot !
