


En 1982, dans un bois situé à 800 kilomètres au sud de Moscou, on découvre un charnier composé de jeunes femmes et d'enfants. Pour le médecin légiste Viktor Burakhov, il s'agit de l'oeuvre d'un tueur en série. Mais pour le comité supérieur ce genre de thèse est réservé à la décadence de la culture occidentale.
Entre-temps d'autres dépouilles sont trouvées
L’éprouvante traque d’un tueur en série par un médecin légiste promu inspecteur du département d’enquête sur les tueurs créé spécialement pour cette occasion.
L'enquête est longue et ne cesse de s'éterniser car Burakhov (Stephen Rea parfait avec sa gueule de chien battu) dispose de moyens quasi-inexistants et se heurte sans cesse à ses supérieurs qui ne veulent admettre que ces atrocités puissent être l’œuvre d’un honnête citoyen russe membre du parti. Le film nous montre ainsi la misère de cette Russie des années 80 où le système bureaucratique est complètement bordélique, dirigé par des gens irresponsables et orgueilleux. C'est ce qui explique alors que l'enquête ait duré pendant toutes ces années. Mais Burakov a les nerfs solides même s'il craque parfois, d'autant que le colonel Fetisov (Donald Sutherland jubilatoire) est toujours là pour l'épauler et l'aider à continuer son enquête et qu’il disposera également de l’aide, à reculons, d’un psychologue (Max Von Sydow) pour dresser un profil du tueur.
Un très bon film qui arrive à nous faire ressentir tour à tour le caractère monstrueux de ces crimes, le calvaire, surtout moral, de ce pauvre inspecteur, l’absurdité des dirigeants de ce système russe, la lenteur de cette enquête qui dura plus de huit années (et 52 victimes) ainsi que la pauvreté humaine du tueur, plus proche de Mr tout-le-monde que d’un très hollywoodien Hannibal Lecter.
5/6