Plot of Fear - E tanta paura - Paolo Cavara - (1976)

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igorfx
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Plot of Fear - E tanta paura - Paolo Cavara - (1976)

Message par igorfx »

Petit dernier de Nocturno/Raro Video, par le réalisateur de la Tarentule au ventre noir....

Plot of Fear
(E tanta paura)
DVD FREE CODE PAL
1976, Italy, 90’, colour
Original Italian version with removable English subtitles and English version

CATALOGUE CODE DM18520
EUR 19,90

Directed by : Paolo Cavara
Story: Bernardino Zapponi, Paolo Cavara
Cinematography: Franco Di Giacomo
Music: Daniele Patucchi
Editino: Sergio Montanari
Cast: Michele Placido, Corinne Clery, Tom Skerritt, John Steiner, Eli Wallach, Quinto Parmeggiani, Edoardo Faceta, Jacques Herlin , Greta Vayan, Cecilia Polizzi, Sarah Ceccarini, Sarah Crespi, Enrico Oldoini
Production: G.P.E Enterprises , C.P.C. Città di Milano

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Qui peut nous en dire plus ?
eric draven
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Message par eric draven »

Eric est à pour en parler puisque je voulais justement en faire un topic sous peu...

Une série de morts violentes terrorisent Milan. Un dangereux psychopathe tuent d'horrible façon des personnes aisées appartenant toutes à une organisation contre la protection des animaux. Une étrange figurine rapellant une fable du cruel auteur Pierino Porcospino est retrouvée auprés de chaque cadavre. Toute le centre de l'enigme semble tourner autour de l'étrange villa Hoffman....

E tanta paura est un insolite thriller se déroulant à Milan qui soudainement semble abriter les pires secrets du monde.
Si E tanta paura commence comme un giallo, il prend d'autres directions assez vite, s'orientant vers le thriller donnant ainsi vie à un ingénieux mécanisme de tension narrative.

On est ici en présence d'un assassin qui tue à multiples reprises, un dangereux psychopathe qui dépose aux pieds de ses victimes une étrange figurine rapellant une terrible fable de Pierino Porcospino, auteur connu pour la cruauté de ses contes.

Chaque meurtre est construit sur un même modèle même s'ils sont tous differents. Les victimes sont étranglées, brûlées vives..., véritable escalade homicide hyper violente.
Là où Cavara change les bases de données du giallo traditionnel c'est qu'il n'y a pas un mais plusieurs assassins tuant tous de la même manière, les rendant ainsi insoupçonnables.

Les raisons en sont politiques et la vérité se trouve cachée dans l'esprit tourmentée et vindicatif d'un ancien commissaire qui choisit ses cibles parmi les marginaux de la société: prostituées, toxicomanes, maniaques.. Il met ainsi doucement en place sa vengeance. Mais cette révélation ne sera qu'une pièce de ce puzzle complexe. Dès lors, Cavara va asséner coups de théatre sur coups de théatre, suite de découvertes d'une imparable logique, s'imbriquant les unes dans les autres comme un affreux puzzle.

Le film se concluera par deux moments clé. Le premier est la séquence se déroulant dans le zoo de la fameuse villa, lieu de toutes les aberrations et perversités, lieu où la mosaïque de tous ces crimes semble se recomposer.
Les personnages y sont réunis et Cavara donne à cette scène une aura quasi surréaliste, la villa baignant dans le brouillard, aura inquiètante et malsaine au même titre que la scène où le trés ambigu Pietro Riccio dont le nom rapelle celui du fabuliste.

Le deuxième moment clé est celui où Pietro donne au commissaire sa théorie selon laquelle on peut tuer deliberemment ou faire tuer tout aussi deliberemment.

S'inscrivant dans un sous filon du giallo, le giallo politique, E tanta paura est un interessant thriller où plane l'ombre d'une Italie aux institutions corrompues. Cavara donne à son film une aura sombre et inquiètante au relans de paranoïa ponctué de meurtres violents mais sans que jamais l'ironie ne fasse défaut.

On y retrouve Eli Wallach en Pietro Riccio, sarcastique à souhait, excellente performance de cet acteur qui joue sur une ambiguité jouïssive. A ses cotés, Michele Placido, Tom Skeritt, John Steiner et cette sale de Corinne Cléry.
Modifié en dernier par eric draven le sam. oct. 29, 2005 11:55 am, modifié 1 fois.
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

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Superwonderscope
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Message par Superwonderscope »

mmmmm 8))
je viens de le recevoir. la copie a l'air pas mal.
mais pas de 16/9 :(
j'y revient bientôt!
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Superwonderscope
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Message par Superwonderscope »

Wah, c'est bien! :)
Je ne partage pas tout à fait l'analyse d'eric qui me parait un peu trop dithyrambique dans ses propos

"Cavara va asséner coups de théatre sur coups de théatre, suite de découvertes d'une imparable logique, s'imbriquant les unes dans les autres comme un affreux puzzle. "

euh, quand même, pour l'imparable logique, faudra repasser par ma femme de ménage :D

et pourquoi Corinne Cléry est-elle triatée de "sale"? je ne comprend pas! Elle est ici plutôt naturelle et joue ave conviction son rôle assez ambigu.

le plus intéressant à mon goût :

*le scénario co-ecrit par Bernardino Zapponi (Profndo Rosso) et Paolo Cavara mélant en effet adroitement une trame qui s'apparente au giallo pour la meler à la mode du poliziesco qui était en pleine mode en 1976. Mais pour en prendre le total contre-pied. Alors que les personnages joués par Maurizio Merli, Tomas MIlian & consorts se vautraient dans la justice expéditive à deux lires et faisaient le jeu d'une droite réactionnaire, c'est exactement l'inverse qui se produit ici.

*le contrepoint social et politique. Sans foncer dans un discours primaire, mais toujours nourri de l'image négative du vice qui se niche dans kes ahutes sphères de la société italienne, se repaissant du prolétariat asservi. Une certaine liberté de ton, une franchise du propos tenu par le persoannge de Michele Placido, colérique et naïf en même temps, et surtout libertin à ses heures. Un héros multifacette très loin des polizieschi à vision très dichotomique.

* la mise en scène de Paolo Cavara. :shock: c'est magnifique. un soin véritable apporté aux décors, le cadre, les perspectives lors de plans fixes...

*les acteurs, étonnants de naturels. Par contre, on se demande ce que fout Tom Skeritt dans le film. il est présent trois scènes et ne sert à rien du tout!

En tous cas, fourmillant de détails, je vais essayer de le revoir rapidement car c'est pour moi une sacrée découverte dans la film de Cavara! En tous les cas bien meilleur que sa Tarentule au ventre noir dont j'ai été très déçu.
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eric draven
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Message par eric draven »

Superwonderscope a écrit :

...et pourquoi Corinne Cléry est-elle triatée de "sale"? je ne comprend pas! Elle est ici plutôt naturelle et joue ave conviction son rôle assez ambigu.
Parce que la Clery a toujours été une vilaine sale, une tres vilaine sale! NA! :D Et j'adoooooooooooooooore les sales!! 8)

En tt cas, j'étais certain que tu aimerais ce giallo socio-politique mon cher SWS même si tu es moins dythirambique que moi sur ce coup, Eric ayant été captivé par cette ambiance, cette amosphère de bourgeoisie putrescente, theme que j'adore.
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igorfx
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Message par igorfx »

je viens de le voir et j'ai quand même été déçu... j'ai décroché rapidement car justement ce giallo/thirller part un peu dans plusieurs directions et se perd... de plus pas beaucoup de rythme sauf cette bastonnade entre l'inspecteur et le macro :D digne des meilleurs Pallardy :wink:
noar13
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Message par noar13 »

Superwonderscope a écrit : * la mise en scène de Paolo Cavara. :shock: c'est magnifique. un soin véritable apporté aux décors, le cadre, les perspectives lors de plans fixes...
mouais bof, je devais pas être en forme, mais à 2/3 exceptions près j'ai rien vu de transcendant :oops:
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infernalia
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Message par infernalia »

Pour ma part, j'ai trouvé excellent ce mix giallo et film politique à la Rosi.
Très belle réalisation, film en prise avec la réalité sociale, de très belles scènes mettant en lumière la perversité d'une bourgeoisie décadante...etc..etc...
Par contre j'étais un peu vaseux et sur la fin j'ai un peu été largué sur la résolution de l'intrigue, en particulier la manière dont E.Wallach ménage son ultime coup de théâtre et l'intervention du commissaire qu'on croit mort (ça m'a un peu échappé)...quelqu'un pour m'expliquer les conclusions de cet excellent giallo ?
Vive le fantastique italien....
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Culturopoing
eric draven
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Message par eric draven »

Ne pas avoir aimé ce film m'aurait étonné de ta part!! 8)
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Message par marchenoir »

Le Pierino Porcospino dont il est question dans le film est en fait la traduction italienne de Struwellpete qui est un personnage des Contes d'Hoffman.
"J'ai un plan, le meilleur des plans. Celui qui consiste à ne pas en avoir"
Le Caporal épinglé.
manuma
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Message par manuma »

Mélange de giallo et de polar contestataire, dérivant par instant du côté de la comédie noire à l’italienne : … e Tanta paura tire un peu à droite, à gauche et, du coup, laisse le spectateur légèrement sur sa faim, le film ne pouvant inévitablement qu’explorer superficiellement chacun des genres qu'il aborde.

Ceci étant dit, paradoxalement, cette absence d’allégeance à un seul genre fait également de ce film une oeuvre passionnante. Son programme, bien chargé, ne manque en effet ni d’action - avec une courte mais impressionnante course-poursuite à pieds entre le perso principal et un suspect dans les rues de Milan – ni de suspense, ni de chair tendre et encore moins de provoc dans son portrait d’une haute bourgeoisie bien décadente comme on l’aime. Enfin, le film se distingue également par sa volonté de réalisme perceptible dans toutes les séquences urbaines.

Et puis il va sans dire que … e Tanta paura est un petit régal côté interprétation.
bluesoul
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Re: Plot of Fear (E tanta paura) - Paolo Cavara - 1976

Message par bluesoul »

Decouvert sur Prime (Japon).

Plutot deboussole, comme pour tous les Giallo d'ailleurs. Des idees, des fulgurances, sans compter un cote time-capsule TRES marque--'y a vraiment des gens, hommes et femmes, qui portaient ces robes d'interieur dans les annees 70s :shock: )8 ????) mais un scenar qui part dans beaucoup trop de direction, laissant l'impression d'enfumage, car plein de tours et detours pour quelque chose d'au fond beaucoup plus simple.

Tout comme Manuma, donc:
Mélange de giallo et de polar contestataire, dérivant par instant du côté de la comédie noire à l’italienne : … e Tanta paura tire un peu à droite, à gauche et, du coup, laisse le spectateur légèrement sur sa faim, le film ne pouvant inévitablement qu’explorer superficiellement chacun des genres qu'il aborde.
On a effectivement des crimes giallesques, une poursuite a pieds tres poliziotesciesque (et sans doute filme a l'arrache tellement les reactions des badauds parait reelles :lol: --bienvenue a Cinecitta!), la bourgeoisie et les riches sont pervers et decadents, l'intrigue est, euh, "compliquee", donc. Ah oui, Eli Wallach est top et Corinne Clery est SUPER-mimi.

En fait, le truc tient globalement la route et marche plutot bien, car (je pense) n'essaye pas d'enfoncer (justement) le clou dans chacun des genres en questions: pas de violences policieres extreme-droitistes, pas de debauches trop "graphiques", pas de meutres trop ole-oles (meme si, certains sont quand meme gratines).Bon, le cote "patchwork" reste... :? mais c'est sans doute ce qui fait le charme du metrage/genre, donc pourquoi se priver?

A l'arrivee, un film plutot carre--sans etre un incunable, cependant--et surtout, une excellente performance de Wallach pour passer un bon moment old school.

A voir.
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
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