A la demande de certains, je remet en ligne mes threads sur les nazisploitations que j'avais fait sur l'ancien forum. Deux ce soir, le reste dans quelques jours...
POUR AVERTIS!!!
Lisa retourne au camp où quelques années auparavant elle fut enfermée. Elle y retrouve l'ancien commandant SS qui a échappé à sa condamnation pour les crimes qu'il a perpertré. Ensemble, ils se souviennent de l'horreur...
Dans le vaste filon du nazisploitation, Bourreaux SS / Les orgies du 3eme reich fait sans nul doute partie des films les plus intéressants du genre non pas pour ses séquences qui comme souvent dans ce type de productions peuvent être dérangeantes aux yeux de certains mais pour son propos.
Canevari propose en effet un film sombre, noyé dans les terribles souvenirs d'une ancienne détenue, retournée sur les lieux où elle a vécu l'enfer des camps. S'ensuit toute une série de séquences plus abjectes les unes que les autres dont la première sera le viol collectif des détenues juives battues et humiliées par un groupe de soldats testant ainsi leur virilité.
Images sordides où le sang se mèlent au stupre et aux hurlements des femmes deflorées sous les tentures ornées de croix gammées. Si Canevari est plus raffiné dans ses tortures que ses confrères, les scènes de supplice raviront les amateurs du genre: un doberman dévore une détenue, une autre est plongée dans de la chaux vive, supplice du rat...
Mais le summum de l'abomination revient à la longue séquence du repas dit cannibale où une juive est flambée vivante au cognac dans un immense plat pendant que toute l'assistance s'adonne à une orgie avant de la manger

L'initiateur de cette monstuosité s'appuie sur la théorie de Goering comme quoi les juifs, moins dignes que de la viande animale, sont faits pour nourrir la race aryenne.
Une des grandes forces du film aussi provient d'une de ses kapos, une des plus féroces qu'ait connu le genre, interpretée par la trés mature Maristella Greco, véritable louve sadique qui se vante d'arracher la bouche des nouveaux-nés afin qu'ils ne pleurent pas et de faire de leur peau si douce des sous vêtements d'un érotisme rare




Hormis ces séquences toutes plus scabreuses les unes que les autres, le principal intéret du film de Canevari est l'histoire qu'il developpe entre l'héroine et son ancien bourreau, de loin une des meilleures depuis Portier de nuit dont il s'inspire visiblement même si L'ultima orgia.. se déroule pour sa part en long flashes-back que Lise revit aux abords du camp désaffecté.
Filmé prés du lac de Come, terre désolée, le film est tout empreint de cette tristesse des lieux renforcée par une photographie froide et sombre. L'ultima orgia... n'a donc pas le coté choc des oeuvres de Garrone ou de Batzella pour Holocaust nazi même s'il ne manque pas de scènes particulièrement marquante et audacieuses.
Plus que dans d'autres éros-svastica, il règne ici un antiséministe constamment mis en filigrane, présent dans les dialogues qui bien souvent sont tout aussi agressifs que les scènes chocs en elles mêmes. Canevari s'est souvenu que parfois les mots sont tout aussi forts voire peuvent dépasser l'horreur d'une situation ou d'une simple image. Sont ainsi savoureux ou même équivoques, les longues tirades des officiers allemands ou les horreurs prononcées par la commandante SS, monument de sadisme.
Contrairement aux autres nazisploitations, la conclusion du film est plutôt déconcertante, à mi-chemin entre la reflexion et la moralisation mais tout aussi désespérée. La relation sadienne existant entre Lisa et son ex-tortionnaire ne trouvera une issue que dans la mort. Elle le poignardera dans le camp à l'abandon, exorcisant ainsi tout son atroce passé.
Jouant la carte de la vérité historique, Bourreaux SS bénéficie d'une mise en scène plutot efficace et d'une interprétation solide notamment celle de la Poggi dans le rôle de Lisa et Marc Loud alias Adriano Micantoni dans la peau du commandant SS.
On y retrouve également la Nemour déjà présente dans Salo, ici plongée dans un bain de chaux. On notera que l'acteur Fulvio Ricciardi qu'on retrouvera en 1982 dans le giallo Delitto carnale du même réalisateur, a co-écrit le scénario avec Canevari.
L'ultima orgia del terzo reich est de loin le meilleur film de la carrière de Canevari. Ambitieux il y avait mis tous ses espoirs et pas mal d'argent. L'échec du film en Italie lors de sa sortie en 77 et le total désinteret du public l'avait alors fortement affecté.

Le corbeau veritable bourreau.. des coeurs!
