The last movie (Dennis Hopper, 1971)

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fiend471
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The last movie (Dennis Hopper, 1971)

Message par fiend471 »

un tournage de western bisseux prend fin au Peru quand un cascadeur fait une chute mortelle. n'ayant rien qui l'attende ailleurs, Kansas un acteur de seconde zone décide de.. glander sur place, s'amourache d'une fille, tente de trouver de l'or, rencontre qq expatriés ricains et devient part d'un nouveau film sur place mis en "bobine" virtuellement par les villageois façon snuff.

c'est un gros foutoir, des stockshots en tout sens, un montage nawak,

Mais ça se révèle bien dense, de quoi remplir 5 films au moins, contre-culturel, underground, décalé. pour un peu on croirait par moments à du Jodorowsky. un film art-house américain qui a détruit un bon moment la réputation de dennis hopper, qui devait souvent être high ces années-là...(et n'a jamais vraiment lâché ses passions, puisque reconnu comme un des plus gros collectionneurs d'art moderne aux usa)

en somme c'est assez barré baclé et j'ai apprécié :)
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Manolito
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Re: The last movie (Dennis Hopper, 1971)

Message par Manolito »

En 1969, "Easy Rider" est un triomphe, le film d'une génération, le véritable acte de naissance d'un cinéma post-soixante-huit aux US. Salué par rien de moins qu'une Palme d'Or à Cannes, pour la première réalisation de Dennis Hopper.

Et "The Last Movie" va casser tout ça.

Le film est enterré par son studio de production, moqué, démoli, et fait instantanément tomber Dennis Hopper du piédestal, brutalement (le film est pourtant récompensé au Festival de Venise).

Revu aujourd'hui, il faut dire que ce n'est pas vraiment jojo. "The last movie" est pourtant intéressant, avec son amusant casting (dont Thomas Milian en prêtre latino-américain halluciné et Samuel Fuller en vieux réalisateur de western, ainsi qu'une multitude de guest stars parfois à peine reconnaissables, comme Russ Tamblyn, Dean Stockwell...).

La partie sur le tournage du western et le dénouement du métrage, sorte de pré-écho de "The Wicker Man" sur fond de cérémonie mi-tournage de cinéma, mi-délire païen aux échos de l'art de Jodorowski, sont inégaux mais intéressants, presque cohérents, malgré leur chaos.

Je suis beaucoup plus réservé sur la partie centrale, sorte de démontage des "ugly americans", les américains qui contaminent ici les populations péruviennes par leurs richesse et leur médiocrité. Des passages pour moi particulièrement lourds et longuets.

Pièce indispensable pour comprendre le puzzle de l'Hollywood des années 70, "The Last Movie" est donc ambitieux, mais plutôt raté, plutôt long, une tentative de faire partir Hollywood dans une direction post-Godard, qui sera immédiatement tuée dans l'oeuf...

Vu à la filmothèque quartier latin où il est ressorti ce jour, superbe restauration et projection 4k.
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