Puis bon, le fait de voir Milos Forman faire un film c'est en soi une grande nouvelle qui se suffirait ! Mais je crache pas dessus si on a Portman en bonus !
"J'ai essayé de me suicider en sautant du haut de mon égo. J'ai pas encore atteri... "
....le film se traine une réputation assez puante
M'en fou, moi Forman c'est comme Polanski, ce nom sur une affiche, c'est le deplacement obligé de mon auguste popotin jusqu'au velour rapé de la salle de cinéma qui l'accueillera (brievement j'imagine=)
"...Le cache-soleil en place et la ville frappée de terreur, j'étais vraiment aux anges!"
"Monty" Burns
"...JERRY GOLDSMITH EST MORT????"
Milton Arbogast, Posted: Fri Mar 07, 2008 12:13 pm
Une métrage qui vaut largement qu'on lui donne sa chance, le scénario de Carrière et les acteurs sont vraiment brillants... Comme l'œuvre de Goya dénonce les lâchetés et faux semblants de ses contemporains, le film se sert de cette inspiration artistique pour bâtir une sorte de fable historique et picaresque qui se révèle assez intemporelle et encore d'actualité, la fluidité du cinéaste étant toujours de mise. Graphiquement Forman ne cherche pas à reproduire un style pictural associé au peintre, il fait du film une sorte d''à côté qui rend d'autant plus saisissant l'exposition d'œuvres en générique de fin. "Les fantômes" fait montre d'un certain mélange des tonalités qui peut rebuter visiblement, mais à mon sens c'est d'une grande maîtrise entre le rire et le malaise de certaines séquences. Acteurs parfaits même si Stellan Skarsgaard est un peut-être un peu en deça.
Et ben, Natalie Portman nue, torturée puis violée par un moine lubrique, ça ne branche pas plus de monde que ça ! Attention les gars (et filles), il en va de la réputation du forum ! Surtout que pour le même prix on a quand même droit à un très bon film, le meilleur à Milos depuis Valmont.
Je m’attendais en fait à un classique biopic comme les 2 derniers Forman, alors qu’en fait Goya n’est ici qu’un personnage secondaire, acteur / témoin d’une histoire de fou prétexte à une peinture de l’Espagne au tournant du 19eme. Un portrait en biais qui sort de l’ordinaire donc, et un récit qui s’avère souvent imprévisible dans son développement et ses multiples rebondissements (cf. la scène du repas chez les parents d’Ines, qui prend une tournure pour le moins inattendue).
Quant à la tonalité de l’œuvre, elle a aussi de quoi surprendre dans son mélange de truculence et d’extrême noirceur, dans sa façon de cultiver le grotesque et le ridicule (tiens, un peu à l’image des estampes de Goya que l’on aperçoit dans le film). C’était casse-gueule dans l’approche, mais ça fonctionne rudement bien. Le propos dénonciateur, les dialogues tranchants, l’interprétation impeccable (avec pour les bisseux comme moi le plaisir de retrouver Simon Andreu, dans une petit rôle certes, mais suffisamment bien écrit pour vous marquer) et la mise en scène imposante, souvent tranchante, plus rarement lyrique, avec dans ce dernier registre au moins une scène poignante : celle de la sortie d’Ines de geôles de l’inquisition, font de l'ensemble une belle réussite injustement passée inaperçue selon moi.
Grosse et bonne surprise pour moi qui ne suit pas spécialement client du cinéma de Milos Forman (je lui préfère celui de son compatriote Ivan Passer).