Nommé "Le tueur" par Prism video, le film nous est donc présenté pour 2 euros au format 4/3 1.33.
Le scénario prétexte à toutes les folies
En vibrant hommage au cinéma muet, "le tueur" débute gentillement par une succession de combats totalement dénués de paroles (pourquoi parler quand on peut latter)... On ne comprend rien mais à vrai dire, on s'en fout, jusqu'à ce que 12 minutes plus tard, le silence ne soit rompu par une pute à la voix de Rambo et une banderole indiquant un vieux flashback des familles: "2 ans plus tôt".
Mais que se passe t'il donc 2 ans plus tôt qui puisse justifier cette intro hors norme et cette débauche de violence (arf) ? Et bien parlons-en...
Masahiro Kai (acteur sympa que j'ai vu pour la dernière fois dans "Fist of Legend" avec Jet Lee) est un entraineur de karate burné dont les élèves sont des loubards morveux et mauvais acteurs (triste constat mais je préfère être honnete, quitte à le blesser). L'entraineur looseur accepte cet état de fait peu glorieux jusqu'à ce que ces mêmes couilles de loup s'attaquent à Ryu et sa copine à la taille de guêpe doublée par une chèvre.
Kai ne peut pas tolérer ça, intervient et voit en Ryu un potentiel champion (le mec a une super vue parce que moi j'ai juste reconnu là un gros nul). Il décide donc de le prendre sous son aile et d'en faire son élève unique. Le but étant bien sûr (comment a t'on pu douter) de participer au championnat du monde de "on s'frappe sur le blair" pour y détroner le vraiment trop fort Bolo Yeung (qui s'appelle Chong Lee dans cette péloche)...
J'arrête là mon sysnopsis, préférant ne pas spoiler la suite qui m'a personnellement fait péter les neurones en guirlandes. Sachez juste que j'avais (encore) raison et que le héros, c'est bien un gros nul. Trop fort le Xav.
Que penser de la chose...
Ne nous voilons pas la face, ce film est (encore et encore) un erzatz de Bloodsport et encore une fois, c'est vraiment très très inférieur à son illustre modèle.
La présence de Bolo Yeung qui joue exactement le même rôle ne change malheureusement pas grand chose même si, en grand acteur qu'il est, il nous offre une performance d'"homme bourré" qui m'a personnellement bluffée (mais peut être étais-je bourré moi-même) et ému (j'ai pleuré).
L'acteur Yasuaki Kurata qui joue Kai est, lui, plutôt réjouissant et ce même si je préfèrerai le retrouver dans de bons films. Mais pas de bol, il a aussi besoin de manger et pour jouer dans Bloodfight, j'imagine qu'il avait très faim.
Pour continuer sur la lignée des acteurs, je précise que le film mérite d'être vu pour la simple performance des ex-étudiants de Kia qui jouent ici des punk pas gentils. Hallucinants, drôles, grotesques et à vrai dire, les mots me manquent pour qualifier l'anti-perfection de leur jeu. Prix spécial à celui qui a une mini-crête rouge et qui parle comme s'il s'était échappé de la VF de Ken le Survivant (pas le live, l'animé).
Le scénario, quant à lui, est donc très convenu mais, ô suprise, survient au bout de 50 minutes le truc qui m'a retourné. Une pirouette réellement inattendue qui m'a tout simplement réveillée, rien que ça. Donc une originalité qui fait du bien. Cool, ça m'a permi de rester alerte jusqu'à la fin...
Mais alerte pour quoi ? Les combats ? Pas vraiment. Ils sont chiant et très mal filmés même si le mec chargé du casting a bien compris en voyant Bloodsport qu'il fallait des combattants charismatiques et aux styles variés. En fait, y'en a 4. C'est maigre mais on a que ça... Faudra s'en contenter...
Et bien non. Je refuse de m'en contenter. C'est trop facile et c'est la porte ouverte à tous les débordements. Je suis pas d'accord et, une fois n'est pas coutume, je tire la sonnette l'alarme et vous demande de ne pas matter ce film (rendu toutefois comique par sa VF désastreuse) auquel je colle un honnete 1.5/6.
Bloodfight (1989) Shuji Goto
Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team