Gloria Mundi: Son sexe en guise de tire-bouchon, elle s'electrocute les seins!
Difficile de parler de GLORIA MUNDI en quelques lignes, film qui à sa sortie en France en 1976 fut totalement interdit suite aux attentats à la bombe commis dans les rares salles qui le jouaient.
Gloria mundi est un film sur la torture, la torture assumée et le masochisme d'un réalisme effroyable mais pas complaisant prenant comme fond la guerre d'Algérie, une des principales causes de scandale d'alors.
Gloria Mundi c'est d'abord l'histoire d'une femme Galaï. Hamdias, son amant, réalise un film sur la torture mais qui faute d'argent doit interrompre le tournage. Il abandonne Galaï afin de s'adonner pleinement à la vie militante. Galaï va poursuivre son oeuvre et d'aller d'humiliations en humiliations pour trouver l'argent et s'infliger les pires tortures afin de trouver le véritable cri de la suppliciée, le cri ultime de la souffrance humaine, la vision définitive de l'horreur.
Papatakis prend pour modèle l'histoire de cette algérienne militante, Djamila Boupacha, qui fut torturée par les paras du général Masou. Cela lui sert de base pour la réalité et la vraisemblance des faits.
Gloria Mundi c'est quasiment deux heures de tortures et d'auto-tortures, d'humiliations aussi bien morales que physiques les plus dégradantes.
Galaï s'inflige des tortures à l'electricité, se cathodise les seins et le vagin


Mais il y a beaucoup d'autres choses dans ce film. Les thèmes se chevauchent, s'interfèrent, se croisent, se complètent, gigantesque toile à laquelle le spectateur est confronté: l'argent et le pouvoir indossciable, la libération politique et sexuelle, l'humiliation et les rapports maitre/esclave, victimes/bourreaux...
Terriblement pessimiste, oppressant, il n'y a aucune place ici pour l'humanité ou l'espoir, la compassion ou la bonté. Tout n'est que violence, seule réponse à la violence.
Papatakis livre une vision d'une clarté effrayante de notre monde et sur l'Homme, une vision brute et brutale du patriotisme qu'il assimile à la torture assumée qui mène inexorablement à la folie des autres, folie qui trouvera fin dans la mort.
Gloria Mundi c'est l'opression qui revient et reviendra sans cesse au cours de l'Histoire, la pensée interdite. Tout se fige, il n'y a plus aucune evolution mais des révolutions qui comme un cercle vicieux viennent tuer l'évolution et leur glorieux defenseurs.
Mais avant tout, Gloria Mundi c'est un film sur l'amour, l'amour absolu. D'une façon effroyablement limpide, Papatakis montre que l'amour et nos sentiments sont nos pires ennemis.
Au coeur de toutes ces tortures se trouve l'Ultime, la plus violente de toute, l'amour. Il n'y a pas pire bourreau que nous mêmes, pas d'Autres plus cruels que nous mêmes. Les tortures qu'on s'inflige sont les pires de toutes et les souffrances qu'on s'impose sont les plus insoutenables. Les victimes ne sont pas donc toujours ls innocents, on alterne dans nos vies les rôles régulièrement de façon plus ou moins consciente et quand on s'en rend compte, il est souvent trop tard.
Aimer fait endurer le pire répète sans cesse Galaï, aimer nous fait exiger le pire de l'autre démontre Papatakis. L'équation de Gloria est d'une impitoyable logique.
A travers toutes ces horreurs, Gloria Mundi n'est que le miroir glacial où se reflète la gloire de notre monde dont on est témoin et dont on subit ses misères.
D'une incroyable richesse, Gloria Mundi est difficilement supportable - sauf pour Eric


On notera l'hallucinante interprétation de nos yeux de diamants préférés, Olga Karlatos, la karlatos alors mariée à Papatakis me semble t'il qui livre ici un travail magsitrale, difficile à mille lieues des films erotiques italiens dans lesquelles elle se perdit trop souvent.
On imagine les nuits du couple!!

Le corbeau monté sur 3000 volts qui adore s'auto-torturer le bout des ailes

