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Helmut Berger nous a quitté !
Catholique autrichien élevé dans une famille d"hôteliers, il rentre dans le monde du cinéma repéré par Luchino Visconti dont il devient le compagnon, et qui lui donne son premier rôle mémorable, et peut-être encore aujourd'hui le plus connu, dans "Les damnés", où il impose un personnage d'hypersensible se vautrant dans l'inceste, la pédophilie, le matricide et le nazisme. Il connaît ensuite deux autres grands rôles, évidemment dans "Ludwig", biopic d'un Louis II de Bavière notamment tourmenté par son homosexualité mal assumée; et comme un jeune rejeton quasi-angélique de la riche famille juive du "Jardin des Finzi Continni" de De Sica.
Si on le voit chez d'autres "grand" cinéastes (chez Losey par exemple), il se prête aussi au jeu du cinéma bis à l'italienne, abordant des genres comme le giallo ("Cran d'arrêt" De Duccio Tessari), le polar ("Ultime violence" de Sergio Grieco), le film de guerre ("La grande bataille" de Lenzi), la nazisploitation ("Salon Kitty" de Brass)... Il fraie bien sûr avec Jesus Franco en dominant le casting délirant des "prédateurs de la nuit"à la fin des années 80. Il se fait plus rare, puis réapparaît dans les années 2010 notamment dans "Saint-Laurent" de Bonello, réalisateur définitivement marqué par Visconti, ou "Liberté" d'Albert Serra.
Comme David Bowie dans les 70s, il affiche sans complexe sa bisexualité dans sa vie privée et publique, en fait un élément souvent clé dans sa personnalité au cinéma, à une époque où cela pouvait encore couler une carrière. Peut-être est-ce d'ailleurs pour cela qu'il n'a jamais vraiment percé aux USA malgré quelques tentatives dans les années 70. Mais comme Bowie, cela lui a permis de revenir sur la scène ses dernières années et auprès d'un jeune public, comme une personnalité au fond très en avance sur son époque.