Pour faire écho de mon thread sur « Le festin chinois » d’hier, je vais aujourd’hui blablater sur le semblable « God of Cookery » de Stephen Chow réalisé tout juste 1an plus tard.
Ze story
Stephen Chow (joué par Stephen Chow donc !) est un mec lambda qui critique chaque plat qu'il consomme, le dissèque, l'analyse jusqu'à humilier le cuistot qui en est responsable. Tout ça, il le fait parce qu'il est aigri, malheureux et déchu. En effet, avant d'être une buse errante, Chow a été le graaaaaand GOD OF COOKERY !!! Diplômé de l'école culinaire de France (yes!), l'homme a bâtit sa renommée et son empire sur les compétences indiscutables qu'il a eu par le passé. Mais, alors que la gloire lui est montée à la tête, il est trahit par son second/souffre douleur qui révèle au monde le laisser-aller du maître (il utilise de la viande britannique dans ses plats!!!) et prend sa place en temps que God of Cookery...
Chow est donc au plus bas lorsqu'il assiste à une querelle de petits cuisiniers de quartier. Cette altercation lui donne l'idée de mixer 2 plats pour inventer la "pissing beef ball", une petite boule de viande de laquelle jaillit un liquide blanc quand on la mâche. Non contente d'être foutrement bonne, cette véritable perle redonne péchon et confiance à ceux qui la consomme et, comble du pratique, elle peut aussi servir de balle de ping pong.
Grâce à cette invention, Chow a bien l'intention de reconquérir le coeur de ses fans et le titre tant convoité de "God of Cookery". Mais pour cela, il devra bien sûr faire ses preuves lors d'un grand tournoi qu'il ne saurait remporter sans se lier à Buddha via un Moine Shaolin nommé "rêve humide"...
Kekçavaut
Sur une idée de départ très similaire (film culinaire à tendance Kung Fu), Chow se démarque très franchement de Hark en nous proposant un film encore plus fou, au ton totalement décalé, fortement annonciateur de son « Shaolin Soccer ».
Ainsi, alors que Hark joue la carte d’un certain réalisme, nous montrant des cuisiniers certes experts mais pouvant rester crédibles, créant des plats somptueux filmés avec talent, Chow lui semble se désintéresser totalement de la confection de ses mets et de leur apparence. D’ailleurs, la plupart des plats montrés à l’écran sont moches et ne donnent aucune envie d’être consommé, à l’image de la « découverte » de Chow, cette boulette aux allures de testicule qui peut servir de balle de ping pong… Non, Chow mise encore une fois sur un comique délirant, totalement extravagant à base d’entraînement Shaolin et de « super-pouvoirs ». Ainsi, les combattants/cuisiniers hurlent le nom des « prises » qu’ils utilisent à la manière des attaques d’un « Ken le survivant » : Celle permettant de faire cuir un œuf sur sa main, celle qui booste les flammes pour faire cuir un plat en 2 minutes au lieu de 49 etc…
Chaque plat confectionné est donc l’occasion d’un gros délire visuel plutôt bien foutu palliant amplement au manque de crédibilité de l’entreprise.
Mais « God of Cookery », c’est seulement 5 ou 6 plats confectionnés en 15 à 20 minutes. Le reste du métrage nous dresse une trame scénaristique très proche de celle de Shaolin Soccer avec son « génie » déchu, la fille moche qui cuisine dans la rue et s’avère être une artiste accomplit, une scène de chant terrifiante, une danse ridiculement drôle etc… Bref, beaucoup de tics qui font aujourd’hui le succès du réalisateur par chez nous.
Pour qui adhère à l’esprit Chow, le film est donc réellement drôle et contient son lot de coups de pieds surréalistes (voir la/le fan qui vient se jeter dans les bras de Chow et se prend un méga shoot), de réflexions stupides, de scènes totalement déphasées (le flashback des années collège de Chow, la scène où la juge goûte le plat qu’il a confectionné) etc…
Bref, de véritables éclats de rire avec, comme toujours, un certain nombre de référence au cinéma de Hong Kong avec notamment les moines Shaolin qui lui font subir un entraînement à base de lattage de tronche, communiquent avec lui via « supersonic chatting », prennent des poses à la « dragon ball » etc…
Une très bonne comédie, un poil inférieur à « Shaolin Soccer »… A ne pas manquer.
God of Cookery - Sik san (1996) de Stephen Chow
Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team