Libido de Ernesto Gastaldi et Vittorio Salerno (1965)

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Dragonball
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Libido de Ernesto Gastaldi et Vittorio Salerno (1965)

Message par Dragonball »

"Libido"



Image


Christian, un jeune homme traumatisé depuis l'enfance après avoir surpris son père en train d'assassiner une jeune fille dans la maison familiale, retourne, après une longue thérapie, sur les lieux du drame, en compagnie de sa femme, ainsi que de son tuteur et de ses petite amie. L'atmosphère est très tendue car Christian doit bientôt hériter de l'immense fortune de son père. Très vite, des évenements étranges vont se produire et la tension va devenir de plus en plus importante.
Un excellent thriller teinté de fantastique, par le futur réalisteur de "2019 après la chute de New York" et annoçant l'ambiance de futur Giallo ("Libido" fait d'ailleurs par moment penser à "La baie sanglante").
Le film est très astucieux et si toute les 5 minutes, on croit fièrement avoir deviner la suite des événements, on est constament surpris de voir comment ceux ci évoluent finalement.

Le film est légèrement érotique, et voir Image en petite chemise de nuit est une expérience magnifique ! :)
Détail amusant, la petit amie de Paul, le tutuer de Christian, une jeune fille assez extravertie aux airs de ravissante idiote est joué par Mara Maryl, un sosie de Brigitte Bardot qui n'a visiblement pas connu une grande carrière (pourtant, elle avait un fort capital à exploiter !), cette charmante jeune fille s'appelle d'ailleurs dans le film ...... Brigitte !


Un excellent petit thriller.



Vu sur un copy absolument déguelasse ou il devait manqué au moins 1/4 de l'image sur les bord ! :?

Le film n'est visiblement dispo en bootleg.




ImageImage
Superwonderscope
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Message par Superwonderscope »

Un de mes vieux rêves : voir Libido dans une version complète et au format. c'est pas encore demain la veille, je refuse de voir les copies de copies plein cadre qui trainent sur le net!

Sinon, Ernesto Gastaldi n'est pas le futur réalisateur de 2019 (qui est en fait signé Sergio Martino) il n'en a écrit que co-écrit le scénario, comme par ailleurs une foulitude de gialli et autres westerns,etc... un des piliers du cinéma de genre transalpin.

Par contre, Vittorio Salerno à la co-réalisation de Libido...je ne sais quel peut etre son apport?
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
igorfx
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Message par igorfx »

j'ai vu (et acheté :oops: :D ) une de ces fameuses copies coupées au 1/4 mais je voulais vraiment voir ce film... qui ne m'a pas déçu... très cheap mais très inventif même si l'intrigue est un peu téléphonée...
Dragonball
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Message par Dragonball »

igorfx a écrit :j'ai vu (et acheté :oops: :D ) une de ces fameuses copies coupées au 1/4 mais je voulais vraiment voir ce film... qui ne m'a pas déçu... très cheap mais très inventif même si l'intrigue est un peu téléphonée...
Cette version là ?

Image
igorfx
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Message par igorfx »

Dragonball a écrit :
igorfx a écrit :j'ai vu (et acheté :oops: :D ) une de ces fameuses copies coupées au 1/4 mais je voulais vraiment voir ce film... qui ne m'a pas déçu... très cheap mais très inventif même si l'intrigue est un peu téléphonée...
Cette version là ?

Image
tout à fait...
eric draven
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Message par eric draven »

Pur thriller dans la lignée des meilleurs films du genre inaugurant sous les meilleurs auspices l'ère du giallo dont il est un des plus interessants précurseurs.

Malgré ses origines 100% italiennes, Libido se rapproche beaucoup des thrillers à l'anglaise puisqu' on y retrouve ces ambiances si chères à un certain cinéma gothique repris par la suite par Mario Bava et Antonio Margheriti.
Le film lui emprunte la plupart de ses élèments en les transposant de nos jours. Libido est en fait un huis-clos entre quatre personnages pris au piège dans cette demeure inquiètante où semblent resurgir les terribles fantômes d'un tout aussi terrible passé.

La caméra de Gastaldi parcourt les couloirs alors que l'orage gronde et qu'apparaissent d'inquiètantes silhouettes encapuchonnées, les portes s'entrouvrent la nuit effrayant les demoiselles en nuisette, le rocking chair se balance seul tandis que la poupée mécanique que possédait Christian étant enfant semble prendre vie comme animée par une mystèrieuse force avant qu'une main gantée n'assassine les protagonistes, Christian semblant sombrer lentement dans la folie.

Gastaldi met tranquillement en place son histoire, terrible machination on s'en doute destinée à faire perdre la raison au pauvre Christian et qui trouvera son point culminant lors de la dernière partie du film particulièrement excellente où s'abattent les cartes du ou des coupables jusqu'au tellement cruel mais si ironique final.

Jouant plus sur l'ambiance et la psychologie de ses personnages que sur les effets sanglants ou la violence dont Libido est quasiment dépourvu, le film tire sa principale force du machiavélisme ô combien démoniaque de ses protagonistes, machiavélisme bien dissimulé tous autant qu'ils sont derrière ces apparences si sympathiques et joviales tant et si bien que comme Christian, on se laisse prendre à leur jeu, Gastaldi prenant un malin plaisir à brouiller les pistes.

Outre l'interet psychologique que semble porter le réalisateur à ses protagionistes, Libido pourrait être considéré également comme une oeuvre freudienne tant le célèbre psychanaliste est présent ici, tout le film reposant d'ailleurs sur une citation de ce dernier. Libido peut donc sans honte être vu comme l'ancêtre des futurs psycho gialli dont Umberto Lenzi sera friand dés 1969.

Gastaldi ajoute à tout cela un zeste d'érotisme par le biais des charmes poitrinaires de la Boschero et de la Meryl, ravissante nigaude et vaporeuse blonde à large cul, absolumment délicieuse et haute en couleur nous offrant une danse du ventre et son si coquin bikini.

Libido se terminera d'une bien cruelle façon, Gastaldi ne cédant pas au traditionnel happy end.
Piégé par cette folie qu'il a lui même provoqué et ses propres manigances, le coupable est voué à la pire des morts, longue souffrance que rien ne pourra empêcher, folie qui n'épargnera personne pas même le principal interessé que la mer emportera sous l'ultime salut de cette hideuse poupée mécanique tirant sa révérence à Mort.

SWS, j'ai une copie en VO italienne qui semble etre plus ou moins au format, en tout cas pas plein écran.. si ca te dit... :wink:

et toute l'histoire du giallo dans un dossier spécial c'est ici:

http://www.zonebis.com/ZB_mainBoard.php?idComment=974
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

MES FILMS: http://sd-1.archive-host.com/membres/up ... lms_56.rtf
Superwonderscope
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Re: Libido de Ernesto Gastaldi et Vittorio Salerno (1965)

Message par Superwonderscope »

En effet, Libido est une énorme matrice pour les sexy-gialli qui suivront dès l'année suivante : Si Douces si perverses, Il dolce corpo di Deborah, Paranoia, Orgasmo... cela impose la "patte" Gastaldi.

Ici, on sent le petit budget noir et blanc tourné avec les moyens du bord. Sorte de relais entre le cinéma gothique italien en train de finir (Chateau lugubre, orages, longs couloirs menaçant, ombres, etc) et des thématiques centrées sur le suspens (qui fait quoi?), les manipulations psychologiques et toute la décade "Giallo" qui arrive. Un peu comme pouvait l'etre le Liz et Helen de Riccardo freda. Il faut quand même noter la différence spectaculaire entre un Libido traine-savate et un oiseau au plumage de Cristal un an plus tard. il y a un gouffre!

Visuellement, c'est assez primaire. Des travellings avant dans un couloir qui reviennent toutes les dix minutes (c'est le même plan réutilisé à chaque fois). plans de coupes sur la tour du château dans la pénombre... clichés habituels du film d’épouvante gothique. Rine de bien neuf. Hormis la chambre aux miroirs, habilement utilisée. Hormis Dominique Boschero (mais qu'est-elle devenue??) et Alan Collins/Luciano Pingozzi, les deux autres jouent très mal. Surjouent très mal, en fait. Le film met bien 40 minutes à démarrer après moult palabres et blablas inutiles. La fin est bien mieux, ajoutant des rebondissements certes attendus et prévisibles, mais parfois bien troussés. C'est un brin pervers mais au final très moral (comme toujours chez Gastaldi, ceci dit...).
On pourra le comparer également aux suspens post-Diaboliques de la Hammer du début des années 60 qui restent en tous points supérieurs à ce-libido-là.

Pas un incunable, loin s'en faut, mais une œuvre essentielle dans la compréhension de l'évolution du suspense à l'italienne. Très en deça d’œuvres majeures comme La fille qui en savait trop et -(bien sûr) 6 femmes pour l'assassin.

Vu dans une version TV italienne de 83 mn, en 1.85:1
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