Pur thriller dans la lignée des meilleurs films du genre inaugurant sous les meilleurs auspices l'ère du giallo dont il est un des plus interessants précurseurs.
Malgré ses origines 100% italiennes, Libido se rapproche beaucoup des thrillers à l'anglaise puisqu' on y retrouve ces ambiances si chères à un certain cinéma gothique repris par la suite par Mario Bava et Antonio Margheriti.
Le film lui emprunte la plupart de ses élèments en les transposant de nos jours. Libido est en fait un huis-clos entre quatre personnages pris au piège dans cette demeure inquiètante où semblent resurgir les terribles fantômes d'un tout aussi terrible passé.
La caméra de Gastaldi parcourt les couloirs alors que l'orage gronde et qu'apparaissent d'inquiètantes silhouettes encapuchonnées, les portes s'entrouvrent la nuit effrayant les demoiselles en nuisette, le rocking chair se balance seul tandis que la poupée mécanique que possédait Christian étant enfant semble prendre vie comme animée par une mystèrieuse force avant qu'une main gantée n'assassine les protagonistes, Christian semblant sombrer lentement dans la folie.
Gastaldi met tranquillement en place son histoire, terrible machination on s'en doute destinée à faire perdre la raison au pauvre Christian et qui trouvera son point culminant lors de la dernière partie du film particulièrement excellente où s'abattent les cartes du ou des coupables jusqu'au tellement cruel mais si ironique final.
Jouant plus sur l'ambiance et la psychologie de ses personnages que sur les effets sanglants ou la violence dont Libido est quasiment dépourvu, le film tire sa principale force du machiavélisme ô combien démoniaque de ses protagonistes, machiavélisme bien dissimulé tous autant qu'ils sont derrière ces apparences si sympathiques et joviales tant et si bien que comme Christian, on se laisse prendre à leur jeu, Gastaldi prenant un malin plaisir à brouiller les pistes.
Outre l'interet psychologique que semble porter le réalisateur à ses protagionistes, Libido pourrait être considéré également comme une oeuvre freudienne tant le célèbre psychanaliste est présent ici, tout le film reposant d'ailleurs sur une citation de ce dernier. Libido peut donc sans honte être vu comme l'ancêtre des futurs psycho gialli dont Umberto Lenzi sera friand dés 1969.
Gastaldi ajoute à tout cela un zeste d'érotisme par le biais des charmes poitrinaires de la Boschero et de la Meryl, ravissante nigaude et vaporeuse blonde à large cul, absolumment délicieuse et haute en couleur nous offrant une danse du ventre et son si coquin bikini.
Libido se terminera d'une bien cruelle façon, Gastaldi ne cédant pas au traditionnel happy end.
Piégé par cette folie qu'il a lui même provoqué et ses propres manigances, le coupable est voué à la pire des morts, longue souffrance que rien ne pourra empêcher, folie qui n'épargnera personne pas même le principal interessé que la mer emportera sous l'ultime salut de cette hideuse poupée mécanique tirant sa révérence à Mort.
SWS, j'ai une copie en VO italienne qui semble etre plus ou moins au format, en tout cas pas plein écran.. si ca te dit...
et toute l'histoire du giallo dans un dossier spécial c'est ici:
http://www.zonebis.com/ZB_mainBoard.php?idComment=974