La meilleure façon de marcher- C. Miller- 1976
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La meilleure façon de marcher- C. Miller- 1976
Eté 1960, Marc et Philippe sont moniteurs dans une colonie de vacances. Tout les oppose: le premier se veut viril tandis que le second est plus réservé et taciturne. Quand Marc surprend Philippe habillé en femme, il le soupçonne d'être homosexuel. Une relation ambiguë, mélange de sadisme et de vénération, s'instaure alors entre les deux moniteurs.
La meilleure... est un film d'une cruauté qui m'avait étant gamin beaucoup marqué et une cruauté qui aujourd'hui est toujours aussi poignante.
Au dela de l'image homosexuelle qu'il tente à employer ici, le film de Miller est surtout une representation de la betise et de la cruauté humaine face à la difference, cette difference qui mene à la repression.
En prenant deux héros totalement opposés, un moniteur viril qui ne pense qu'au sport et aux jeux dit d'hommes et un jeune homme à la sensibilité exacerbée qui prefère au sport le theatre et la lecture, Miller va mettre le feu aux poudres et laisser éclater les vrais sois.. ceux qu'on refoule au fond de son ame car ils font peur.
En découvrant le jeune homme un jour déguisé en femme, le moniteur n'aura de cesse de l'humilier et naitra alors une relation étrange teintée d'ambiguité.
La meilleure.. est un film sur l'oppression et la repression, une repression qui nait de la difference justement, Marc usant et abusant de sa force et de son pouvoir sur Philippe.
La repression est présente partout y compris dans le décor, une colonie perdue au coeur de l'Auvergne pluvieuse dirigée par un directeur austère et des moniteurs energiques qui se servent du sport comme outil d'aliénation.
Plus que n'importe où ailleurs, la difference n'a pas lieu d'exister ici, elle est chassée, bannie, reprimée et surtout cassée.
Si philipe se sentait déjà different et anormal, etre pris habillé en femme donc soupçonné d'homosexualité le met irremédiablement en position d'inferiorité.
Jouant de cette découverte, il devra subir les pires humiliations de la part de Marc qui profitera de ce secret pour le dominer, une domination de plus en plus insoutenable menée par une relation trouble de refoulement homosexuel. Marc est troublé mais son refoulement l'amenera à faire subir à Philippe toutes sortes de sévices moraux et physiques.
Si Philippe, épuisé, tentera de devenir comme Marc afin d'etre " normal" ce à quoi il echouera aprés avir tout de même blessé Marc au plus profond de sa chair, ce n'est qu'en s'acceptant qu'il mettra fin à cette oppression.
La difference n'est jamais mieux accepter que noyée dans la médiocrité et l'anonymat du quotidien.
Patrick Bouchitey et patrick Dewaere offrent ici une interprétation remarquable, un duel magistral d'une force remarquable avec un petit débutant qu'on reconnaitra: Michel Blanc. Poignant, intense, emouvant, exacerbé.. chef d'oeuvre du cinéma français!
Le corbeau qui deteste marcher mais adore les relations homosexuelles ambigues!
La meilleure... est un film d'une cruauté qui m'avait étant gamin beaucoup marqué et une cruauté qui aujourd'hui est toujours aussi poignante.
Au dela de l'image homosexuelle qu'il tente à employer ici, le film de Miller est surtout une representation de la betise et de la cruauté humaine face à la difference, cette difference qui mene à la repression.
En prenant deux héros totalement opposés, un moniteur viril qui ne pense qu'au sport et aux jeux dit d'hommes et un jeune homme à la sensibilité exacerbée qui prefère au sport le theatre et la lecture, Miller va mettre le feu aux poudres et laisser éclater les vrais sois.. ceux qu'on refoule au fond de son ame car ils font peur.
En découvrant le jeune homme un jour déguisé en femme, le moniteur n'aura de cesse de l'humilier et naitra alors une relation étrange teintée d'ambiguité.
La meilleure.. est un film sur l'oppression et la repression, une repression qui nait de la difference justement, Marc usant et abusant de sa force et de son pouvoir sur Philippe.
La repression est présente partout y compris dans le décor, une colonie perdue au coeur de l'Auvergne pluvieuse dirigée par un directeur austère et des moniteurs energiques qui se servent du sport comme outil d'aliénation.
Plus que n'importe où ailleurs, la difference n'a pas lieu d'exister ici, elle est chassée, bannie, reprimée et surtout cassée.
Si philipe se sentait déjà different et anormal, etre pris habillé en femme donc soupçonné d'homosexualité le met irremédiablement en position d'inferiorité.
Jouant de cette découverte, il devra subir les pires humiliations de la part de Marc qui profitera de ce secret pour le dominer, une domination de plus en plus insoutenable menée par une relation trouble de refoulement homosexuel. Marc est troublé mais son refoulement l'amenera à faire subir à Philippe toutes sortes de sévices moraux et physiques.
Si Philippe, épuisé, tentera de devenir comme Marc afin d'etre " normal" ce à quoi il echouera aprés avir tout de même blessé Marc au plus profond de sa chair, ce n'est qu'en s'acceptant qu'il mettra fin à cette oppression.
La difference n'est jamais mieux accepter que noyée dans la médiocrité et l'anonymat du quotidien.
Patrick Bouchitey et patrick Dewaere offrent ici une interprétation remarquable, un duel magistral d'une force remarquable avec un petit débutant qu'on reconnaitra: Michel Blanc. Poignant, intense, emouvant, exacerbé.. chef d'oeuvre du cinéma français!
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Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.
MES FILMS: http://sd-1.archive-host.com/membres/up ... lms_56.rtf
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Il y a tout juste 30 ans, sortait en salles, l'un des plus beaux films de Claude Miller....

avec Patrick Dewaere, Patrick Bouchitey, Christine Pascal, Claude Piéplu, Marc Chapiteau et Michel Blanc ...
Synopsis
Durant l'été 1960, Marc et Philippe sont moniteurs dans une colonie de vacances en Auvergne. Tout les oppose : le premier se veut viril, tandis que le second se montre beaucoup plus réservé et taciturne. Un malheureux concours de circonstances aidant (Marc surprend Philippe habillé en femme), le premier soupçonne l'autre d'être homosexuel. Une relation ambiguë, mélange de sadisme et de vénération, s'instaure alors entre les deux moniteurs...
Le DVD est (enfin) prévu chez MK2, pour le 15 mars, avec en bonus....
Documentaire sur Patrick Dewaere et Interviews de Claude Miller et Patrick Bouchitey



avec Patrick Dewaere, Patrick Bouchitey, Christine Pascal, Claude Piéplu, Marc Chapiteau et Michel Blanc ...
Synopsis
Durant l'été 1960, Marc et Philippe sont moniteurs dans une colonie de vacances en Auvergne. Tout les oppose : le premier se veut viril, tandis que le second se montre beaucoup plus réservé et taciturne. Un malheureux concours de circonstances aidant (Marc surprend Philippe habillé en femme), le premier soupçonne l'autre d'être homosexuel. Une relation ambiguë, mélange de sadisme et de vénération, s'instaure alors entre les deux moniteurs...
Le DVD est (enfin) prévu chez MK2, pour le 15 mars, avec en bonus....
Documentaire sur Patrick Dewaere et Interviews de Claude Miller et Patrick Bouchitey


C'est marrant (façon de parler hein) de voir à quel point la fin de ce film réalisé dans les années 70 transpirait et énoncait plus ou moins consciemment finalement qu'il était très difficile, voire impossible, de vivre une vie heureuse et épanouie dans la marge d'une "norme" hétéro.
Passé ce bémol, à signaler tout de même mais réel -encore plus à le revoir !!- il faut evidemment saluer la grande justesse et sensibilité de ce film, qui montre finalement comme très peu de films les dégats et l'énorme souffrance que peuvent occasionner certaines remarques anodines aux yeux "des autres". Les acteurs sont miraculeux. Hormis donc la réserve sur cette fin, admirable.
Passé ce bémol, à signaler tout de même mais réel -encore plus à le revoir !!- il faut evidemment saluer la grande justesse et sensibilité de ce film, qui montre finalement comme très peu de films les dégats et l'énorme souffrance que peuvent occasionner certaines remarques anodines aux yeux "des autres". Les acteurs sont miraculeux. Hormis donc la réserve sur cette fin, admirable.
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J'aime beaucoup cette fin personnellement trés ancrée 70s bien sur mais tres demonstrative des esprits d'alors. Et quelque part, pas si "passée de mode" que ca car on y voit encore queqlues resonnances aujourd'hui. Dans un monde dit Hetero ou du moins ou la norme est d'etre hétero, la meilleure facon de macher c'est de se fondre dans l'anonymat du quotidien ou la mediocrité.. finalement s'oublier soi même afin d'etre vu comme normal!
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Oui, la première période de Miller, un très grand film, extrêmement brillant, intelligent sur comment une vie quotidienne peut devenir un enfer, petit à petit, par la pure perversité d'un tiers. Excellent, un très grand film français des 70s.
Pour la fin, bah moi, cela ne m'a pas géné, je me suis dit qu'un garçon efféminé pouvait être hétéro, mais bon, hein, ce que j'en sais...
Pour la fin, bah moi, cela ne m'a pas géné, je me suis dit qu'un garçon efféminé pouvait être hétéro, mais bon, hein, ce que j'en sais...
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Heureusement que tous les garçons effeminés ne sont pas forcement gay... comme ts les gros virils ne sont pas forcement heteroManolito a écrit : je me suis dit qu'un garçon efféminé pouvait être hétéro, mais bon, hein, ce que j'en sais...


Plus serieux, la sortie de ce DVD anniversaire est une excellente nouvelle.. Acquisiton obligatoire.. d'autant plus que je possède une copie TV du film etrangement courte.. cette copie ne fait que 80mn!! Serait ce une version coupée qui jadis passa..


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- Localisation : le coffre d'une bagnole au fond d'un etang pres d'un motel glauque
...c'est drôle cette affiche typiquement "gros rire du samedi soir made in 70's" qui a du donner une bien fausse idée du film à pas mal de spectateru de l'époque.
J'ai decouvert ce film vers 10/12 ans un soir à la télé ...et tout seul! (...le premier full-frotal que j'ai jamais vu, c'etait là!
...bein oui, ça marque a c't'age là!) ça m'avais vachement secoué!
Je l'ai revu par aprés mais là, ce serais bien qu'il sorte vite le dévédé becauz ça fait qd même quelques années que je l'ai pas revu.
Je me souviens d'un film trés dur dans les rapport Phillipe/Marc, trés trouble et ambigu, car finalement on ne sais plus lequel des deux à le plus envie de se faire l'autre, et qui prend le plus de plaisirs a ce petit jeux de tortures psychologique (...oui, enfin, pas que psychologique!) d'un interpretation effectivement impresionante de justesse, jusque dans les moindres second rôle (Michel Blanc émouvant et Pieplu, imperial)
J'ai decouvert ce film vers 10/12 ans un soir à la télé ...et tout seul! (...le premier full-frotal que j'ai jamais vu, c'etait là!

Je l'ai revu par aprés mais là, ce serais bien qu'il sorte vite le dévédé becauz ça fait qd même quelques années que je l'ai pas revu.
Je me souviens d'un film trés dur dans les rapport Phillipe/Marc, trés trouble et ambigu, car finalement on ne sais plus lequel des deux à le plus envie de se faire l'autre, et qui prend le plus de plaisirs a ce petit jeux de tortures psychologique (...oui, enfin, pas que psychologique!) d'un interpretation effectivement impresionante de justesse, jusque dans les moindres second rôle (Michel Blanc émouvant et Pieplu, imperial)
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15 mars, 15 mars!!!milton arbogast a écrit :...ce serais bien qu'il sorte vite le dévédé


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Avant d'apprendre quelle est la meilleure façon de marcher... avec ou sans madeleine de Proust!!milton arbogast a écrit :...plus que trois fois dormir alors!eric draven a écrit :15 mars, 15 mars!!!milton arbogast a écrit :...ce serais bien qu'il sorte vite le dévédé![]()

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Re: La meilleure façon de marcher- C. Miller- 1976
Découvert en salles à l'occasion de la ressortie en copie restaurée. Je suis tt de même un chouia moins entousiaste que vous tous. C'est un bon film, bien sur hein, intelligent, important, qui traite avec finesse et pertinence de sujets sensibles et difficiles, pas de soucis. Les acteurs sont tous très bons et Bouchitey est exceptionnel. Mais au delà de ça, je ne sais pas, je n'ai pas specialement été touché plus que ça. Je ne trouve pas le film "si" cruel, je trouve le final completement HS, je ne sais pas, un petit truc manque pt etre, du moins pr moi, je ne suis jamais totalement rentré dedans je crois, tout simplement. Ca reste très bien, je suis d'accord, mais certains autres films de Miller m'ont bien plus touché au final.
PS : Je l'ai vu au Champo donc (très belle copie), et il y a plusieurs soirées organisées autour du film, avec différents intervenants suivant les dates, je me souviens de Bouchitey, Bruno Nuytten, le chef op', le compositeur de la zik, et pt etre une ou deux autres projo.
PS : Je l'ai vu au Champo donc (très belle copie), et il y a plusieurs soirées organisées autour du film, avec différents intervenants suivant les dates, je me souviens de Bouchitey, Bruno Nuytten, le chef op', le compositeur de la zik, et pt etre une ou deux autres projo.
"J'ai essayé de me suicider en sautant du haut de mon égo. J'ai pas encore atteri... "
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Re: La meilleure façon de marcher- C. Miller- 1976
Moi ce qui m'a plu dans ce film ce n'est pas tant l'opposition supposé hétéro/homo mais la représentativité (très forte dans les années 70 et j'en sais quelque chose puisque c'est ma génération) de ce qu'être hétéro était censé signifié. D'où l'ambiguité de Dewaere qui au fond n'est qu'un petit bonhomme que ses schémats emprisonnent dans certain stéréotype (et à contrario Bouchitey me fait plus l'effet d'un mec qui se cherche que d'un homo pas assumé). Ce qui est marrant c'est que trente ans plus tard on continue d'opposer deux sexualité, sans se demander si finalement il ne s'agit pas d'une seule et même sexualité ('hétéro ou homo) vu sous des angles, des sensibilités et des schémats différents. Le fait de se déguiser en femme n'est pas nécessairement une approche homosexuelle des choses, ni bien entendu de faire gonfler ses muscles et de gueuler fort est une approche hétéro. Pour moi Bouchitey est un type avec une certaine sensibilité, d'autant exacerbé qu'elle est refoulé par le modèle d'alors (et pas grand chose n'a changé puisqu'aujourd'hui il s'agit de s'afficher dans une catégorie ou une autre, avec des bornes très précises, des codes très calculés, même si les apparences sont parfois plus flous)
Se faire traiter de con par des imbéciles est un plaisir de gourmet.
"Les anglais sont timides, charmants et monotones. Un peu comme du veau de choix dans une assiette à fleurs."
Alexandre Vialatte
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