
Le docteur Chapin découvre qu'au moment où les gens sont terrifiés, un organisme étrange apparaît le long de leur colonne vertébrales et disparaît quand ils crient ! Il décide de mener une expérience sur lui-même...

William Castle présente le film...
Après "La nuit de tous les mystères", William Castle s'associe avec la major Columbia et reprend l'acteur Vincent Price à son service dans une histoire de science-fiction-horreur complètement invraisemblable, mais néanmoins amusante et originale !

Le clou du film nous montre ainsi un "Tingler", retiré de la colonne vertébrale d'une femme muette morte de peur - elle n'a donc pas pu crier pour chasser le Tingler. Il rampe et attaque ses proies. L'inquiétant parasite manque même à plusieurs reprises de tuer Vincent Price !

Vincent Price porte le film avec compétence, oscillant habilement entre sérieux et ironie, sachant nous captiver par sa gestuelle et sa diction même au cours de bavardages scientifiques qui, récités par un acteur plus quelconque, nous plongeraient rapidement dans l'ennui...

"The Tingler" est une série B, certes, mais une série B de luxe, bien mise en scène, jamais ennyeuse et bien jouée, parvenant à nous faire avaler son point de départ scénaristique pour le moins osé...

Mais les films de Castle sont, bien entendu, avant tout connus pour ses fameux gadgets commerciaux. "The Tingler" recourait à plusieurs d'entre eux. D'abord, au cours du tournage, une boite vérouillée par de lourds verrous était posée dans un coin du studio et gardée par un agent de sécurité. Des bruits étranges sortaient du coffre... Selon Castle, c'est là que le monstre du film était entreposé entre les prises. Cette astuce était en fait un gimmick pour que la presse hollywoodienne s'intéresse au tournage...

Un autre, le plus connu consistait en le procédé "percepto". En fait, dans les plus grandes salles où le film était montré, des vibreurs étaient fixés sous plusieurs fauteuils des cinémas (un sur dix) et actionnés par le projectionniste, à des moments donnés. Il s'agissait de faire croire au spectateur que le Tingler l'attaquait, et qu'il devait crier pour le neutraliser !

Le Tingler vu aux rayons X
A un moment, la salle est plongée dans les ténèbres et Price, en voix off, invite les spectateurs à hurler pour faire fuir le Tingler qui s'est introduit dans la salle !
Sur le DVD zone 1, cette intervention, accompagnée de nombreux cris, est diffusée en surround, sur les voies arrières de votre home cinema. Alors que le reste de la bande-son est en mono d'origine. Effet fun garanti !
Sur ce film, une autre astuce publicitaire consistait à faire s'évanouir une "spectatrice" (en fait une figurante payée par le cinéma) et de faire évacuer par des infirmiers. La pauvre aurait en effet succombé à l'attaque du "Tingler" !

En 1999, Columbia a sorti une sympathique édition "40 ème anniversaire de ce titre en zone 1. Le film est en noir et blanc, en 1.85 d'origine 16/9 ; attention, il y a un plan colorié à un moment, donc, ne coupez pas les couleurs de votre diffuseur ! Ce disque propose quelques suppléments amusants, dont une featurette d'un quart d'heure réalisée en 1999 ; y est notamment interviewé l'acteur David Hickman, absolument hilare lorsqu'il évoque ce film...
Il y a des notes de productions par John Waters en personne. Une bande-annonce savoureuse, animée par William Castle en personne. Et aussi la "version drive-in" de la scène où le public est dans l'obscurité : cette fois-ci, c'est William Castle qui assure la voix off, suppliant les passagers des voitures de hurler, comme nous entendons des cris du style "Le Tingler est dans la voiture ! Au secours !", etc.
Avec aussi une piste sonore espagnole et divers sous-titres (mais pas en français...)