Ralph Burton, un mineur noir, se retrouve coincé et isolé suite à un éboulement souterrain. Après plusieurs journées, il parvient à déblayer un passage et à sort à l'air libre. Il se rend compte que tout le monde a disparu. Il parvient à atteindre New York, totalement désert, et découvre que la ville a été évacuée suite au déclenchement de la troisième guerre mondiale. Evacuation inutile d'ailleurs, tous les habitants de la planète Terre ayant été tué par la pollution mortelle dégagée par les armes empoisonnés ! Ralph pense donc être le seul humain encore en vie sur Terre. Jusqu'à ce que...

"La chair, le monde et le diable" est une assez grosse production de science-fiction américaine, produite par la MGM et mettant en vedette Harry Belafonte, alors plus connu comme chanteur que comme acteur. Ce film prend le parti ds'aborder le péril atomique avec sobriété et réalisme, à l'instar d'un autre titre très proche, sorti la même année : "Le dernier rivage" de Stanley Kramer, avec Gregory Peck...

"La chair, le monde et le diable" est surtout connu pour sa première demi-heure qui frise l'expérimentation. Nous ne voyons que Sidney Poitier qui parcourt des villes désertes, et même arrive dans un New York totalement désert, arpentant, solitaire, les avenues de Wall Street, avec en bruit de fond, des rafales de vents et des grondements de tonnerre. Des séquences depuis abondamment imitées par d'autres films célèbres : "28 jours après", "Le survivant", "Le jour des morts-vivants", etc.

photo de plateau posée en couleurs, mais le film est entièrement en noir et blanc
Les images, en scope noir et blanc, sont belles, le film intrigue et intéresse. Puis, Ralph va rencontrer une survivante et, si la manière dont ils s'organisent pour survivre, pour tromper l'ennui, s'avère intéressante à suivre, le récit s'enlise un peu sur des problèmes de racisme, de love story peut-être très avant-gardiste à l'époque, mais qui, aujourd'hui, paraissent lourds. Sans compter que Harry Belafonte nous chante quelques chansons à des moments assez mal venus. Le dénouement, après une belle poursuite dans les rues de New York, se clot sur une fin un peu facile, un peu trop "porteuse de message".

Bref, un film à voir, ne serait-ce" que pour son début qui est vraiment un classique du cinéma de SF, mais dommage que le film ne tienne pas la distance sur toute sa longueur.

Pour l'instant, ce film n'est pas sorti en DVD, mais il passe de temps en temps sur le câble. Je l'ai vu sur CinéFX dans une copie 2.35 en noir et blanc en VOSTF qui, bonne surprise, était dans une stéréo qui m'a l'air tout à fait de correspondre à un mixage d'époque (déplacements latérales des voix très appuyés) ! La copie était belle pour un passage sur le câble, mais si Warner, qui en a les droits je crois, veut le ressortir en DVD, un petit coup de nettoyage ne fera pas de mal...