Enfant, la petite Libera assiste à l'arrestation de son père, un anarchiste, par la police. Devenue adulte, elle a hérité de ses idées et de son tempérament inflexible, tempérament hélas fort embarassant pour son mari et ses enfants puisque l'on est en pleine montée du fascisme en Italie, dans les années 20. Libera va s'impliquer dans la Résistance...
"Libera, mon amour..." est un film rare, mal distribué à sa sortie (il y a quand même eu une cassette en France) et qui fut un échec commercial pour Bolognini. Il y retrouvait Claudia Cardinale, qu'il avait dirigé très tôt, dans "Le bel Antonio", et lui donne un beau rôle de mama italienne aux idées rouges et noires. "Libera, mon amour" brasse alors les genres : reconstitution historique, épopée familliale, guerre, comédie, drame...
Tout y passe, avec les qualités qui nous font aimer le cinéma italien : qualité des acteurs, musique de la langue qui se mêle à celle composée par Morricone, qualité de la photo et de la reconstitution historique, beaux décors naturels... Le film est surtout réussi dans sa première partie, celle qui a le ton d'une comédie et nous montre Libera se fâcher avec tous les petits fascistes, refusant tous les compromis au grand dam de sa famille qui se fait expulser de toutes les villes italiennes successivement !
La seconde partie, plus dramatique, est moins réussie, plus maladroite. La Cardinale paraît moins crédible en super-résistante. Mais, bon, cela reste d'un niveau agréable. La fin est assez glaçante. Elle reprend l'idée d'une autre épopée italienne, "1900" : la libération de l'Italie est une révolution qui a été supprimée au peuple. En fait, rien n'a changé, les élites restent en grande partie les mêmes : des fascistes appelés à rester à de nombreux postes administratifs (juge, police...)
Film passé sur France 3 dimanche, au cinéma de minuit de Patrick Brion dans une copie superbe (1.85, VOSTF italienne, avec sous-titres placés assez hauts pour permettre de zoomer en 14/9)...