Elle se sauve du couvent, rejoint sa mère, découvre ses activités de prostituée mondaine auxquelles elle va aussi se livrer. Mais toujours déchirée entre Dieu et la tentation, Cristiana se perd et se détruit jusqu'au point de non retour...
Sergio Bergonzelli laisse rarement indifferent et cette Nonne perverse fait certainement partie de ses meilleurs films.
Construit comme un drame, La monaca indemoniata s'interesse avant tout à la tragédie que vit malgré elle Cristiana, jeune fille d'une beauté quasi religieuse déchirée entre sa dévotion pour Dieu et sa vie de femme. En plein doute, le sort va s'acharner sur elle en pavant sa route de personnages qui vont encore plus la perdre un peu comme le chemin de l'Enfer est pavé de ses victimes.
Et l'enfer Cristiana va le connaitre contre son gré, victime d'un destin qu'elle ne controle plus.
C'est déjà ce peintre qui tombe amoureux de sa beauté, voyant en elle la réincarnation d'une sainte et avec qui elle succombera à la tentation.
Puis le retour de son fiancé en cavale suite à un hold-up qu'elle va cacher dans le clocher mais surtout Soeur Eleonara, beauté androgyne qui lui fait découvrir les amours saphiques en lui offrant son amitié mais en lui volant son fiancé.
Humiliée, trahie, blessée dans sa chair et son âme, Cristiana s'enfuit du couvent et rejoint sa mère dont elle découvre la vie orgiaque. Entrainée dans ce monde, elle donne libre cours à ses pulsions lubriques mais elle y retrouve le peintre qui désormais voit en elle la parfaite réincarnation de la nonne du Diable dont il veut capter le visage terrifiant.
Lorsque Eleonara, meurtrie par le mal qu'elle a fait, se sentant responsable de la déchéance de Cristiana tente de racheter son âme en la retrouvant, il est trop tard. Cristiana est une putain.
Véritable tragédie et coup du sort, ce nunsploitation tire toute sa force non seulement de son scénario plutôt intelligent mais surtout de l'interet que Bergonzelli semble porter à ses personnages notamment celui de son héroine déchirée entre le Bien et le mal.
La nonne perverse, c'est l'impossibilité de faire un choix, le déchirement de l'Etre face à ses propres choix qu'il ne peut assumer par la force des choses.
Cristiana c'est tout le malheur ou la malchance qui s'acharne sur une pauvre âme bien malgré elle, la condamnant aux affres de la souffrance et de la perdition, un ange déchu qui ne pourra pas tomber plus bas.
La réussite de l'entreprise en revient à l'interprétation de Toti Achili, personnifiant à merveille et avec grande justesse cette jeune fille en proie aux tourments de l'âme, à la fois forte et fragile, désespérée, perdue mais terriblement belle.
Tourné en Grèce dans de splendides décors naturels, La monaca indemoniata a une certaine fraicheur de par l'humour que Bergonzelli lui insuffle par moment, avec ces nonnes batifolant dans le lac, Cristiana faisant l'amour le pied attaché aux cloches les faisant sonner à toute volée sous le regard ébahi des soeurs, le fiancé de Cristiana courant en slip au milieu du couvent devant les nonnes effarées aprés que celle ci lui ai jeté par haine ses habits hors du clocher.
L'erotisme y tient une bonne place et on retiendra l'orgie dans l'avion rapellant quelque peu les tendances de l'euro-trash, les indispensables ébats saphiques entre Cristiana et Eleonara ou la vie de prostituée de Cristiana le tout enrobé d'une BO entetante alternant les chants des soeurs et un rock psychedelique martelant.
Ici, point de happy end, la tragédie de Cristiana prendra fin lors d'un final à la fois cruel et émouvant qui la conduira à l'ineluctable aprés une dernière et terrible trahison.
Si elle connaissait déjà l'Enfer sur Terre, en un dernier geste de folie, elle y foncera définitivement, ultime geste vers Dieu qu'elle aura trahi jusqu'au bout par la force des choses.
Une ironie qui verra la réunion des personnages qui la menèrent au drame et à qui il ne restera que les larmes et le repentir pour expurger leurs fautes.
Avec son coté psychédelique fort plaisant, ses flash-back kaleidoscopés, La monaca indemoniata est une oeuvre à la fois sauvage et amusante, brute et douce qui ne laisse pas indifferent prouvant une fois de plus que Bergonzelli malgré ses défauts fut parfois un réalisateur talentueux.
Aux coté de Toti Achili dont ce fut le seul film, on retrouve Eva Czemerys en putain mondaine extraordinaire, la polonaise Magda konopka dévouée aux sexy comedie all'italiana en soeur bisexuelle par qui le tourment arrive, Magda elle aussi pleine de justesse dans son jeu, Vassilis Karis qu'on ne présente plus et Jerry Ross bellatre blond pour qui Eric aurait vendu son âme.. et en slip m'sieurs dames!!
Eric est fatigué.... J'avais mis deux fois la même jaquette!! 
Erreur rectifiée!!