Verdict - André Cayatte (1974)

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Superwonderscope
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Verdict - André Cayatte (1974)

Message par Superwonderscope »

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André Leoni (Michel Albertini) est un jeune homme accusé du viol et du meurtre d'une jeune femme (Muriel Catala). Sa mère (Sophia Loren), persuadée de son innocence, va tout tenter pour le sauver de la peine de mort. Jusqu'à enlever la femme du vieux juge Leguen (Jean Gabin) réputé pour sa sévérité. Allant à l'encontre de ses convictions, il va tenter de convaincre le jury, alors que toutes les preuves accusent le jeune homme.

Une musique sombre et lancinante de Louiguy donne le ton : du désespoir d'un mère pour tout faire afin de sauver son enfant de la mort. Le rythme du film est également au diapason, ce qui le fait parfois accuser de problèmes de rythme. Sophia Loren est impériale, tout en retenue, sans jamais déborder de son role tenace. Gabin est lui aussi plus retenu que d'habitude, peut etre du fait d'un role moins évident : sa femme, diabétique, est l'objet du chantage. Il se partage entre la sévérité de son jugement et un côté plus humain lorsqu'il s'agit de se femme (le dernier regard qu'il lance à S.Loren est à ce titre plutot émouvant)

On retrouve certians habitués de chez Cayatte (Marthe Villalonga, en l'occurence, qui avant d'etre la mère juive de service pendant les 25 années suivantes, était une actrice dramatique remarquable). Henri garcin, en avocat de la défense sentant se dérouler une action qu'il ne peut maitriser, est lui aussi d'une solidité dramatique très posée. On paerçoit brievement, co-production italienne oblige, Umberto Raho dans un petit role.

Le film, au fur et à mesure du procès, montre à la fois le récit des témoins mais surtout ce qui s'est réellement passé par des flash-backs successifs que l'on comprend être les souvenirs de l'accusé.

Cayatte en profite toujours pour pointer les lacunes de la justice et l'iniquité de certains articles de lois (ici l'article 353 , disparu depuis). Pointé justement par le personnage même du juge, supposé justement ne pas effectuer de tels commentaires. Sans cynisme, il montre également une bourgeoisie lyonnaise en proie à des doutes sur une jeunesse qu'il croyait dorée et exempte de vice...

Le sujet même de l'histoire n'est pas tant la justice (comme pour Justice est faite) que la relation mère-fils et la relativité de la notion de culpabilité.

Ce n'est pas le plus passionnant des films de Cayatte, mais le numéros des acteurs lui donnent plus de force que de coutume. A noter une scène finale dont Cayatte reprendra l'essentiel pour celle de A Chacun Son Enfer, d'un sujet (presque) jumeau.

Vu sur une assez jolie copie 1.66:1 (avec ancien générique Warner des 70's), surune idffusion de décembre 1997 sur France 3. (à ma connaissance, pas de DVD dispo)

NB : Jean Gabin porte le même nom que le personnage joué par Marcel Mouloudji dans Nous sommes tous des assassins, du même André Cayatte, en 1952. Ce personnage risquait lui aussi la peine de mort.
umbertolenzi
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Message par umbertolenzi »

Vu sur France 3 aussi il y a quelques années, choppé un peu par hasard.

Même si mes souvenirs ne sont plus très frais je garde ce sentiment d'avoir été impressionné par le duel Gabin/Loren, tout en retenue.

Du bon cinéma Français comme je l'aime :D
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