Merci SWS

de m'avoir par le biais de ce thread fait sortir ma VHS de mon étagère où elle trainait depuis 4 ans- merci Peter aussi

.. et me forcer à écrire cette review.. car voila bien un film qui mérite une petite chronique....
Présenté à Avoriaz 86, The quiet earth- Le dernier survivant pour sa sortie salle- du réalisateur de Utu reprend le thème classique des derniers hommes sur notre planète suite à une catastrophe, ici, une experience nomée "Eclair" sur l'envoi d'energie dans l'univers.
Un des responsables de celle ci, Zac, se réveille un matin, découvrant qu'il semble être l'unique survivant de la planète.
On pense de suite au Survivant avec C. Heston ou Le monde la chair le diable auquel il se rapproche le plus d'ailleurs.
La première partie du film rassemble les clichés habituels du genre, balayage du vide, de cette ville, Wellington, dépeuplée et sans dessus dessous où Zac, le héros, erre, se laisse aller à ses fantasmes.
Mais ici, Murphy tente de cerner le personnage en évitant tout grandiose. Il tape dans le quotdien, l'ordinaire pour mieux capturer le desespoir puis la résignation de Zac avant son défoulement et l'eclatement de ses pulsions destructrices qui finissent par refaire surface.
Murphy accumule les plans travaillés et soignés, les découpages inventifs donnant au fim cette vitalité qui desormais fait entièrement défaut à notre univers jusqu'à la découverte de deux autres survivants, une femme, Joanne et Api, un maori.
A partir de là, The quiet Earth tout en dosant soigneusement dialogues et action prend une tournure plus mystique sur la vie et la mort.
Pour Murphy la mort n'existe pas, ne peut exister, remettant en question toutes les bases de notre civilisation ou religion.
Si ces trois personnages sont en vie c'est qu'au moment où la catastrophe se produisait, ils se donnaient la mort.
Murphy ne choisit pas la facilité, loin de là. Il préfère à la Genèse, les nouveaux Adam et Eve, une fin plus travaillée, plus hermétique et surtout difficile d'accés, une fin inattendue et d'une totale originalité.
La mort n'est qu'une autre dimension dans laquelle le survivant de l'ultime sacrifice passera, se réveillant sur une plage que balaie une mer d'huile, un ballet de planètes inconnues dans un ciel nouveau rouge et bleu surplombant l'infini. Grandiose et déroutant tableau défiant toute logique.
La mort n'est qu'un passage d'une dimension à une autre et les heros sont en vie car morts au moment où la Terre mourrait.
Voilà une théorie fort originale qu'on accepte ou pas mais sur laquelle repose le film de Murphy, sobre, efficace et etrangement jamais ennuyant malgré sa lenteur typique à un certain cinéma neo-zelandais et australien.
L'inteprétation tout en justesse y est aussi pour beaucoup. Bruno Lawrence, Peter Smith et l'étrangement banale et diaphane Alisson Routeledge forment un trio idéal, deux hommes, une femme et les rivalités qui s'imposent jusqu'à leur abandon par Murphy pour l'Elu.
Du pur cinéma fantastique.