Schyzo Dream (1987) Sandor Stern

[Jeremie]

Petite perle oubliée empruntant, certes, pas mal à "Psychose", mais annonçant un certain "Love Object".

Leon & Ursula sont jeunes frères et soeurs et vivent dans un contexte stricte, froid et autoritaire. Riches, leurs deux parents restent assez distants avec les deux petits : la mère est un glaçon maniaque, et le père, le Dr Linden, tient un cabinet de médecine dans l'un des quartiers de leur grande maison. Celui-ci se sert d'un mannequin "pédagogique" pour leur expliquer certaines règles ou conditions, jouant ainsi au ventriloque. Seul problème : si la petite Ursula comprend bel et bien le jeu de son pater, le solitaire Léon croit bien que le mannequin translucide est bel et bien vivant ! Mannequin nommé d'ailleurs Pin (voire Pinoc dans la V.F).
Devenu adolescent, Léon est toujours persuadé que Pinoc est vivant et souffre d'un problème de double personnalité de plus en plus alarmant...



Un film d'épouvante canadien relativement inquiétant, brillant surtout dans une première partie troublante à souhait, où l'on reste persuader que le pire est à venir : le jeune héros du film ne vit qu'à travers une éducation stricte voire tordue, ce qui donnera pour effet de le "bloquer" littéralement contrairement à sa jeune soeur. On nous sert même une scène assez dérengeante où le pauvre mioche assiste impuissant aux ébats coquins entre une femme de ménage nympho et le fameux mannequin
Par la suite, "Pin..." devient plus linéaire, sorte de "Psychose" moderne où Leon remplace Norman Bates et où Pinoc prend la place de la moman momifiée. L'inquiétude persiste (Pinoc est t-il vivant ?) jusqu'à un final pas super renversant, mais quand même gentiment malin.
Spoilers : D'ailleurs, je pense que le Twist aurait été encore plus intéressant si on apprennait que Pinoc est vraiment vivant !!

Dispo chez Anchor Bay en zone 1...
[/u]

[eric draven]

Venu de la TV, Sandor Stern a du mal à sortir des sentiers archi battus des telefims. (On lui doit entre autre Amytiville 4)

Ce PIN devenu en video chez nous Schyzo dream en est une fois de plus la preuve.
Sur un scénario interessant mais pas trés original, Stern se contente de reprendre les bases de ce thème récurrent du fantastique qu'est la schyzophrénie et du mannequin vivant ou du moins ce qu'on veut nous faire croire, l'ambiguité étant de mise, le jeune héros, garçon frustré s'étant coupé de la réalité ne vivant qu'à travers cet ami de plastique inquiètant.

A cette trame, Stern y ajoute une grosse dose de Psychose où Pin tient le rôle de la mere de Norman bates, ce dernier étant representé ici par le jeune Leon.

Stern essaie d'instaurer un certain climat de malaise et de peur sourde, tente quelques scénes plutot glauques- la femme de ménage faisant l'amour avec le mannequin sous l'oeil voyeur de Leon- et essaie d'entrainer le spectateur dans la vertigineuse descente dans la schyzophrénie et le meurtre de Leon.

Interessant certes mais la réalisation molassone et la platitude de la mise en scene font s'effondrer toutes ces belles intentions. C'est là qu'on se souvient d'où vient Stern malheureusement.

Le final qui n'a rien d'original car trés- trop?- prévisible renforce la gentille deception ressentie tout au long du film.
Pin avait tout pour être un excellent film, ce n'est qu'une gentille petite série d'horreur psychologique aux faux airs inquiètants, trop molle pour être efficace, trop conventionelle pour être attachante, juste une bonne petite distraction dans la droite lignée des descendants de Norman Bates.

Si David Hewlett est plutot bon dans la peau de leon, on evitera la VHS francaise et son abominable VF aux profit du DVD anchor bay pour les interessés.