Chargé par son patron, un homme d’affaires italien, de recruter et ramener en Italie un joueur de basket noir militant d’une organisation type Black Panthers, Giovanni Bontiglio va découvrir en sa compagnie l’Amérique, la vraie ...
Nanny Loy marche ici sur les traces d’Ettore Scola et son très beau Permette ? Rocco Papaleo et de Mario Monicelli avec La Mortadella qui, tous deux, étaient parti au début des années 70 à la conquête de l’Amérique, terre d’espoirs et de liberté, pour n’y trouver que chaos, oppression et autres désillusions de toutes sortes. Même constat amer donc pour le réalisateur napolitain dans ce Sistemo l’America e torno : son héros traverse tout au long du film un pays particulièrement peu accueillant où règne solitude, indifférence et injustice.
Pas très rigolo donc tout ça, et même plutôt morose, le film s’éloignant à cet égard des œuvres de Scola et Monicelli. Sistemo l’America e torno est plutôt un road movie, mais à l’italienne, filmé sans chichi, dans un style très documentaire qui impressionne par moment – la séquence de l’émeute dans le quartier noir qui ne sent pas du tout le stock-shot – et ne pêche niveau authenticité que par le doublage systématique de toute les voix.
Dans les rôles principaux, on retrouve le comparse de Vittorio Gassman du génial Che c’entriano noi con la rivoluzione ? de Corbucci, Paolo Villagio, acteur comique peu connu en France, très sobre pour l’occasion, et Sterling St Jacques, qui, si j’en crois IMDB, s’est surtout illustré comme mannequin par la suite avant de mourir prématurément du Sida au milieu des années 80.
Film écrit par Loy lui-même et le binôme Leonardo Benvenuti / Piero De Bernardi, lequel retrouvera les terres américaines dix ans plus tard en participant à l’écriture du Once upon a time in America de Leone.
A retenir également la très belle photo de Sergio d’Offizi.
Malheureusement pas de DVD de dispo pour ce titre qui semble être sorti en France en salles à l’époque sous le titre un peu con de Black is beautiful mais n’avoir pas été distribué en VHS ensuite.
L'affiche du film (pour ceux qui n'ont pas la vue qui baisse) :
