Les Anges exterminateurs - 2006 - Jean Claude Brisseau

[infernalia]

Bon, j'ai attendu, attendu et j'en ai déduit que puisque personne n'en parlait personne n'aimait et donc je peux supposer que là ou je vois du grand Art, on va me répondre "nanar".... et bien tant pis.

Pourquoi le mettre en fantastique d'abord, et bien parce qu'il est inclassable, érotique, onirique, féérique et qu'il ne s'embarrasse pas vraiment de l'unité du genre.

Et bien j'ai adoré. Je trouve qu'il est un des rares cinéastes français à continuer à imposer son univers singulier entre la naïveté du propos et l'intelligence de ses questions, mélangeant tous les genres et les tons.
Evidemment, "Les anges exterminateurs" commence par frapper par sa dimension autobiographique (le cinéaste faisant passer des castings érotiques à ses actrices et se retrouvant piégé par ses fantasmes). Mais il dépasse très rapidement ce point de départ pour s'interroger sur notre rapport à la beauté féminine, à notre dimension de spectateur, interrogation sur la mise en scène érotique mise en parallèle avec la mise en scène cinéma... Il interroge notre rapport à la sexualité comme le cinéma le montre rarement, questionne le rapport entre art et réalité, plaisir et transgression.... Et c'est souvent vertigineux.
Filmé clairement dans l'urgence (avec plein de faux raccords), "Les anges exterminateurs" est comme toujours chez Brisseau parfois maladroit, mais reste toujours unique. Les scènes érotiques en elle-mêmes sont magnifiques. Voilà un cinéaste qui continue de me conquérir à chacun de ses films.

[Dirty Tommy]

Il est certain que Jean-Claude Brisseau est un cinéaste marginal et mal aimé. Il emprunte pourtant des chemins autres que les pistes cyclables du cinéma bobo parisien ( ). J'aurais bien voulu voir ce film mais le temps d'aller au cinéma (horaires de salle d'art et d'essai très contraignants) et l'argent me faisant défaut, j'ai du renoncer à ce projet.

De Brisseau, je n'ai pu voir que Les savates du bon dieu dont le sujet, si je me souviens bien, est d'une actualité brûlante. Comme tu l'écris dans ta petite chronique, ce film est lui aussi inclassable entre poésie, onirisme , fantastique et chronique sociale...

J'avais commencé à regarder Noce blanche mais j'ai pas tenu. J'étais jeune...

J'aimerais bien voir ses autres films comme e bruit et de fureur...