Ah La merveilleuse visite.. quel plaisir d'en parler enfin. J'ai ressorti ma VHS cette nuit et l'ai revisionné aprés des années où la flemme s'était pris de moi.. ou la peur d'être trahi dans me souvenirs d'enfance!
Sorti en 1975 sur nos écrans cette ultime oeuvre de fiction de Carné, malgré son petit budget, s'avere assez vite non seulement interessante mais parfois même trés belle dans le sens pure du terme.
Oscillant sans cesse entre le réalisme et la poésie empreinte de naiveté, La merveilleuse visite a tout simplement les qualités de ses défauts, c'est à dire cette naiveté justement mais aussi ceux de l'innocence et de la simplicité.
La Merveilleuse visite est un conte, un trés beau conte dont le coté merveilleux justement est parfois gaché par un coté plutot maladroit dans le réalisme, lorgnant par instant vers un certain cinéma populaire qui fait ombrage au coté conte.
Mais chaque défaut rebondit sur une qualité, les faisant vite oublié au profit du rêve, de la générosité, de l'humanisme et de la pureté qui s'en dégage, pureté representé par cette ange échoué sur une plage.
Par delà son aspect fantastique, la merveilleuse visite est aussi un regard sur les travers des êtres, leur fausseté, leur hypocrisie, les espoirs et desespoirs, les échecs de la vie et les regrets vu par les yeux innocents de l'Ange, ceci par le biais de certains personnages ou tout simplement de dialogues.
Point de stereotypes ou de jugements, Carné s'en garde bien il tente smplement de mettre en image un certain idéalisme. Place à l'absolu, place aux differences dans ce bas monde où ces éléments n'ont pas toujours leur place.
Carné y sublimine aussi l'Amour vu par delà le sexe, tout devient donc quasiment parfait dans cet absolu tant visé.
Malgré sa naiveté et son coté parfois populaire, La merveilleuse visite c'est aussi de trés belles séquences comme celle où L'Ange pénetre dans le vieux cimetierre de pierre, se cachant derrière les croix ancestrales, celle où il emmene Dhelia sur la plage, la marée montante, les vagues se fracassant sur les rochers, les isolant du monde, véritable tableau empreint d'une poésie féerique, cette féerie qu'on retrouve aussi lorsque l'enfant demande à L'Ange de marcher sur l'eau dans une petite mare prés d'une stéle.. sans parler de l'image finale, l'envol de l'Ange.. mouette blanche symbole de paix et d'amour dans un ciel serein, alors que L'Ange vient d'être chassé par la haine, la peur et l'incomprehension de la population malgré l'amour que lui portait le vieux Mesnard, amour teinté de jalousie qui le conduit à pécher.
Cette féerie est aussi renforcée par la trés belle musique d'Alan Stivell toute empreinte de cette magie celte et bretonne. On ne peut parler du film sans évoquer aussi la beauté des paysages bretons qui sied à merveille au coté fantastique du film.
Toute une galerie d'acteurs franchouillards se mèle à la population bretonne:
Roland Lesaffre, Lucien Barjon, la grande Marie Marquet, Jean-Pierre Castaldi tout jeune et etonnament bon ici.. et une apparition de William Berger.
On ne peut oublier Gilles Kholer dans le rôle de l'Ange.. beauté presque surnaturelle, jeune homme blond imberbe aux yeux trop bleus, au regard à la fois doux et transpercant d'où émane la lumière, contraste entre le froid et la chaleur du mystère.
Et amateurs de beaux petit fessier tout rond et charnu comme Eric, vous serez ravi.. par la nudité de l'Ange
! Point de nudité frontale ici.. Carné faisant bien attention de toujours cacher le sexe de l'ange
.. mais c'est bien connu, les anges n'ont pas de sexe!!
Gilles preta sa nudité par la suite à un des jeunes heros de Bilitis.
Et on a aussi droit au fessier encore quasi innocent de Castaldi!!!!!!
Ce n'est ici pas le meilleur film de Carné ni son oeuvre la plus poético-fantastique encore moins celle qui résume le travail du réalisateur mais La merveilleuse est tout de même une belle surprise pleine d'espoir et de naiveté qui ne peut que toucher.
Gilles kohler aujourd'hui.. Les anges vieillissent..
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