Pas si grave...

[rusty james]

3e film de Bernard Rapp, "Pas si grave" est un road movie classique mais attachant qui narre l'avanture en Espagne de 3 frères, aussi différents les uns des autres que possible, adoptés à l'age de 5 ans par un couple dont le père (Alejandro Jodorowski), immigrès Espagnol est sur le point de mourrir.
Réuni à nouveau tous les 3 pour l'occasion après une longue sépartion ils apprennent de la bouche de leur père, qui est aussi un sculteur farfelu, que son dernier voeux serait de pouvoir contempler la vierge brune, une statuette qui est concervé en Espagne. Il leur demane de le lui rapporter...
On découvre alors une galerie de portrait sympathique : un commissaire de police qui la nuit joue les transformistes, une jeune femme chirurgienne qui a commencé comme boucher, un ancien toréador reconverti en bareman (Jean-François Stevenin)...
Rythmé tantôt par le son de la trompette du musicien qu'interpète Romain Duris, tantôt par la musique de Manu Ciao ou de Sergent Garcia, le film est une ode à la joie de vivre dont l'Espagne et la musique sont les plus beaux exemples. Bernard Rapp dit d'ailleur dans les bonus que si le titre n'avait déjà était pris le film ce serait appelé La vie est belle.
Bernard Rapp certes moins précis et mécanique que Dans une affaire de goût (mais le thriller est ausi un genre qui s'y prête particulièrment bien) réussi malgrès quelques léger faux pas un film léger qui à le mérite de vous mettre de bonne humeur. Il cherche constament à prendre le contre-pied de ce à quoi on pourrait s'attendre (mis à part quelques clichés comme ce pseudo hommage à Almodovar qui m'a semblé un peu déplacé par exemple).
Bien sûr les codes du road movie sont respectés : l'évolution des personnages qui apprennent à travers leur périple quelque chose sur eux-même et sur la vie, les confrontations entre les protagonismes...
Bernard Rapp s'en sort don avec les honneurs et illustre parfaitement l'adage : "vivre d'amour (à noter ici une belle histoire d'amour entre deux hommes, c'est assez rare pour être souligner me semble t'il, car trop souvent plein de clichés inutiles, ce qui n'est pas le cas ici...) et d'eau fraîche" qui peut parfois être péjoratif mais qui ici prend toute çà valeur...

[Superwonderscope]

du sur le DVD Z2 1.85: 1 / 16/9 5.1 qui casse rien ( un comble avec un film qui joue énormement sur la musique).
c'est un road movie sympathique, jamais méchant, jamais passionnant, jamais ennuyeux.
L'ennui, c'est que Rapp trébuche sur les clichés qu'il souhaite détourner. L'Espagne, c'est forcément bourré de jolies filles libérées issues de la movida qui couchent avec les jolis garçons car son "porblème c'est qu'elle veut etre libre". l'Espagne, c'est forcément la tauromachie, les restants de franquisme, etc. L'Espagne, c'est forcément les drag queens à la Almodovar (la scène est ridicule, d'ailleurs, et fait remplissage!) Ca fait un peu pacotille et le scénario s'essoufle après la mise en route. Le pseudo-argument de retrouver une tete de Vierge Pourpre sculptée demeure légère, franchement et tout reste cousu de fil blanc.

L'ambiance est cependant légère, dommage que le tout manque de liant. Duris en gay, ça le fait pas trop (aucune scène compromettante, ceci dit, il a beau etre amoureux du capitaine, on en voit aucune trace ni emotionà l'écran!) .Les 3 héros (Duris, Portal, Bouajila) bien que (faux) frères ne semblent pas spécialement proches, hormis une très belle scène entre Portal et Bouajila, suite à une crise d'épilepsie. Les deux frères semblent proches, vraiment. C'est bien la seule fois, et Portal fout tout par terre en la jouant comme un manche au final. A l'image du film : se voulant léger et sérieux, mais terriblement superficiel.

mention spéciale au Capitaine Ramon(joué par Pep Munné), capitaine de Guardia Civil le jour, drag queen la nuit . Il est formidable, surtout quand Jean-Michel Portal le traite de fiotte et qu'il lui colle un pain " Je suis peut etre pédé, mais certainement pas "una fiotta" "
La seule scène où j'ai ri dans le film.