Poursuivi sans relâche par un tueur à gage, le président Bolunda est victime d’un attenta lors de sa visite officielle en Afrique du Sud. Durant sa convalescence, l’infirmier en chef de la clinique décide de l’enlever pour obtenir une rançon. Dès lors s’engage une chasse à l’homme effrénée où s’acheminent cascades de voitures et poursuites d’hélicoptères.

Je continue ma petite exploration de la courte filmographie de Peter Collinson avec ce Target on an assassin, baptisé chez nous Un Risque à courir et – signe peut-être d’une exploitation chaotique à travers le monde - également connu sous 4 ou 5 autres titres anglais alternatifs.
Première constatation : cette production sud-africaine oscillant entre le pur film d’action, le thriller politique et le drame à échelle humaine témoigne clairement d'une tentative de renouvellement de la part de son auteur après plusieurs travaux fortement ancrés dans le même univers et les mêmes obsessions personnelles. On retrouve bien quelques similitudes dans cette tendance qu’a Peter Collinson à enfermer ses personnages dans des lieux clos ou exigus au cœur d’une nature semblant hostile et sans limite (cf la cabane isolée d’Open Season, l’hôtel au milieu du désert de And then they were none vs le final dans le téléphérique ici) et le climax fonctionne selon un schéma sensiblement identique à ceux de Fright et Tomorrow never comes. Mais, dans l’ensemble, Peter Collinson tente avec cette histoire d’un brave gars condamné par la maladie s’improvisant kidnappeur pour assurer un avenir à sa fille quelque chose de nouveau, d’assez éloigné des portraits d’individus torturés (au propre comme au figuré) largement antipathiques évoluant dans un monde de fous qu’il nous brosse habituellement.
Les intentions sont donc des plus respectables mais le résultat n’est malheureusement pas très convaincant. Tout d’abord, le scénario a beaucoup de mal à jongler entre sa partie thriller et celle tenant plus du drame intimiste, laissant notamment sur le carreau toute la partie complot politique et développant très mal tout ce qui touche à la relation entre le personnage principal et celui du président africain – on comprend par exemple mal pourquoi le second s’attache ainsi au premier. En outre, toutes les scènes entre le kidnappeur et sa fille, déjà très pataudes dans leurs dialogues, sont définitivement massacrées par une musique atroce. Enfin, la photo étrangement « hamiltonienne » de Brian Probyn – qui avait fait auparavant un super boulot sur Straight on till morning comme sur le Badlands de Malick – va à contre sens total d’un sujet qui, abordant des thèmes tels que le kidnapping et l’assassinat politique, se veut tout de même très ancré dans la réalité.
Côté interprétation, tout le monde a tendance à en faire un peu trop, en particulier Anthony Quinn et John Phillip Law. La seule satisfaction réelle qu’apporte le film vient finalement de l’efficacité de la mise en scène de Peter Collinson qui retrouve par moment la virtuosité de The Italian job ou de Open season (la séquence de la première tentative d’assassinat du président).
Vu sur une VHS bien fatiguée des éditions Caroline (ce qui me pousse par conséquent à la réserve quant aux reproches faits plus haut sur la photographie). Il existe un DVD Zone 1 mais il ne m’inspire pas trop confiance.