The Sell-out - Peter Collinson (1976)

Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team

Répondre
manuma
Messages : 3001
Enregistré le : dim. mai 08, 2005 9:44 am
Contact :

The Sell-out - Peter Collinson (1976)

Message par manuma »

Deux anciens espions de la CIA se retrouvent au centre d’un petit pacte conclu par deux hauts responsables des services secrets russes et américains visant à éliminer les agents des deux camps considérés comme les plus compromettants pour leurs ex-employeurs.

Image


Second film d’espionnage de Peter Collinson après Innocent bystanders, The sell-out est un mélange d’éléments thématiques et formels intéressants, propres à l’univers du cinéaste anglais, et d’idées foireuses, de maladresses et de grosses lourdeurs qui nous ramène du côté de Target of an assassin et Tomorrow never comes dans la filmo de son auteur.

Du côté des choses qui fâchent, démarrons par l’absence d’ambition réelle du scénario qui réclame du spectateur une attention plus que soutenue sans vraiment lui offrir quoi que se soit d’original en retour. Vient ensuite la piètre prestation de Gayle Hunnicutt qui surjoue chacune de ses nombreuses crises de nerfs. La musique funk-jazz du film m’arrange pas non plus les choses, donnant notamment aux séquences d’action un petit côté James Bond plutôt incongru au sein de qui se veut une histoire d’espionnage sombre et sérieuse. Dans le même registre de reproches, l’emploie de Rémy Julienne pour toutes les cascades automobiles des 20 dernières minutes du film s’avère une idée des plus malheureuses : on a subitement l’impression de se retrouver dans un film décontracté, spectaculaire et artificiel à la The Italian Job (aux cascades déjà réglées par Julienne) au moment où on aurait dû voir le film atteindre son pic de tension dramatique.

Malgré tout, l’ensemble n’est pas sans charme non plus. Les extérieurs du film, tournés à Jérusalem, donnent un indéniable cachet à l’ensemble, Oliver Reed et Richard Widmark forment un intéressant duo et l’on retrouve par moment les aspects les plus noirs et les plus originaux de la personnalité de Peter Collinson, notamment dans la froide indifférence avec laquelle il filme la mort ou l’élimination de la plupart des protagonistes de l’histoire ou encore dans cette scène de séduction musclée entre Oliver Reed et Gayle Hunnicutt qui mets légèrement mal à l’aise. Enfin, à travers la richesse de composition de certains de ses plans, ses effets de montage perturbants ou sa façon de jouer avec les gros plans et plans larges, la réalisation vient nous rappeller que Peter Collinson est également un talentueux filmmaker … et même si au final toutes ces techniques très fin sixties donnent un aspect légèrement désuet, voire anachronique, au film.

Plus réussi que les deux précédents films du cinéaste mais évidemment très en deça de ses travaux du début de la décennie 70.

Enregistré sur Ciné Polar il y a déjà un bon moment de ça.
Répondre