Radioscopie de la royauté britannique après la mort de la Princesse Diana, ou comment Tony Blair frais émoulu premier ministre, a convaincu la Reine de changer son attitude méprisante envers Diana et a sauvé la Monarchie.
Helen Mirren est tout simplement bluffante. Une grande actrice d'une retenue incroyable. On pouvait s'attendre à une charge contre la royauté : il n'en est rien. Le film ne verse pas dans la caricature, mais s'autorise quelques flèches bien senties. Le portrait de Blair (dont l'acteur M. Sheen possède une ressemblance étrange, tout comme celle qui joue sa femme Helen McCrory) est juste, sans verser dans la version apocryphe. Le seul à voir son portrait ébréché c'est le Prince Philip -James Crowmell, parfait-, un parfait idiot congénital à la limite de la méchanceté.
Le film possède un rythme régulier, ne laissant guère de temps mort entre les événements. On voitle changement graduel dans la comportement de la Reine, de la prise de conscience du temps qui change - mais pas fondamentalement de ce qu'elle pense : c'est la pirncipale qualité du film de Frears.
Le mélange d'info de l'époque, de re-création de scènes (notamment celle de la poursuite de la voiture avec Diana -un sosie français, par ailleurs- et Dodi Al fayed par des paparazzi), ne fonctionne pas toujours de manière optimale. A se demander si ceci était nécessaire.
Une mise en image cependant assez laide. Beaucoup de grain, de couleurs passées, un peu comme si un voile gris était en permanence lors de la photographie du film. Volontaire ou non, c'est laid à voir.
SWS dit : XX
The Queen - Stephen Frears (2006)
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The Queen - Stephen Frears (2006)
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
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Stephen Frears est décidément un grand réalisateur doublé d'un grand homme.
Nous faire My Beautiful Laundrette ou Sammy et Rosie s'envoient en l'air dans les années 80 et ce The Queen aujourd'hui prouve la maturité et l'intelligence d'un homme qui ne se renie pas, qui aime son pays mais qui n'hésite pas à pointer ses travers.
La relation entre une Reine empêtrée dans les traditions royales, dépassée par l'aura de son ex-belle fille auprès de ses sujets britanniques, et un Tony Blair fraichement arrivé au pouvoir mais qui se soucie de l'unité de son peuple et du fragile équilibre d'une démocratie royaliste est parfaitement dépeinte et décortiquée. C'est drôle, touchant, intelligent, jamais facile, bref du grand 7ème Art !
C'est simple, pour moi The Queen, c'est Les Liaisons Dangereuses retranscrit dans l'Angleterre d'aujourd'hui.
D'une intelligence et d'une subtilité rares, souvent irrévérencieux mais jamais irrespectueux, doté d'un humour typiquement british parfaitement dosé, de dialogues brillants, d'une mise en scène au cordeau où la durée des plans et des réactions sont à la seconde prêt, The Queen est un film aussi brillant que parfait.
Je ne partage d'ailleurs pas le point de vue de SWS sur la photo, que j'ai trouvé parfaite de nuance grisatre et d'éclat royal !
J'adore le parti pris de mise en scène de filmer la reine et tout ce qui l'entoure en caméra posée et de filmer le camp "opposé", celui de Tony Blair en caméra portée. C'est très efficace.
Evidemment, parmi tout ça surnage encore les performances des comédiens, entre parfaits sosies et interprétations mélangeant juste ce qu'il faut d'ironie et de réalisme. Après Helen Mirren et "Tony Blair", viennent tous les autres seconds roles a la fois parfaitement écrits et campés. Bref, c'est du haut vol.
Vu hier soir dans une salle enthousiaste, et parmi les spectateurs figurait Lionel Delplanque, qui a pu au passage assister à une leçon de réalisation d'un film sur le pouvoir, traité avec limpidité et rigueur...
Nous faire My Beautiful Laundrette ou Sammy et Rosie s'envoient en l'air dans les années 80 et ce The Queen aujourd'hui prouve la maturité et l'intelligence d'un homme qui ne se renie pas, qui aime son pays mais qui n'hésite pas à pointer ses travers.
La relation entre une Reine empêtrée dans les traditions royales, dépassée par l'aura de son ex-belle fille auprès de ses sujets britanniques, et un Tony Blair fraichement arrivé au pouvoir mais qui se soucie de l'unité de son peuple et du fragile équilibre d'une démocratie royaliste est parfaitement dépeinte et décortiquée. C'est drôle, touchant, intelligent, jamais facile, bref du grand 7ème Art !
C'est simple, pour moi The Queen, c'est Les Liaisons Dangereuses retranscrit dans l'Angleterre d'aujourd'hui.
D'une intelligence et d'une subtilité rares, souvent irrévérencieux mais jamais irrespectueux, doté d'un humour typiquement british parfaitement dosé, de dialogues brillants, d'une mise en scène au cordeau où la durée des plans et des réactions sont à la seconde prêt, The Queen est un film aussi brillant que parfait.
Je ne partage d'ailleurs pas le point de vue de SWS sur la photo, que j'ai trouvé parfaite de nuance grisatre et d'éclat royal !

Evidemment, parmi tout ça surnage encore les performances des comédiens, entre parfaits sosies et interprétations mélangeant juste ce qu'il faut d'ironie et de réalisme. Après Helen Mirren et "Tony Blair", viennent tous les autres seconds roles a la fois parfaitement écrits et campés. Bref, c'est du haut vol.
Vu hier soir dans une salle enthousiaste, et parmi les spectateurs figurait Lionel Delplanque, qui a pu au passage assister à une leçon de réalisation d'un film sur le pouvoir, traité avec limpidité et rigueur...

"Hey terrorist ! Terrorize this !"
Sympathique, effectivement, et vaut surtout pour l'interprtation de Helen Mirren, époustouflante, et la réflexion assez bien construite sur le passage d'une institution du domaine du pouvoir vers celui de la pure représentation et du showbiz.
Par contre, certains seconds rôles m'ont paru à côté de la plaque (le prince Charles, le prince Philip), et certains détails très "cinéma" (la rencontre avec le cerf finissent par faire qu'on n'y croit pas vraiment. La mise en scène et la photo m'ont effectivement paru sans intérêt particulier. Mais c'est un film qui a quelque chose à dire et qui n'ennuie pas, c'est déjà pas mal...
Par contre, certains seconds rôles m'ont paru à côté de la plaque (le prince Charles, le prince Philip), et certains détails très "cinéma" (la rencontre avec le cerf finissent par faire qu'on n'y croit pas vraiment. La mise en scène et la photo m'ont effectivement paru sans intérêt particulier. Mais c'est un film qui a quelque chose à dire et qui n'ennuie pas, c'est déjà pas mal...
Re:
Même impression sur cette scène, pas vilaine en elle-même mais dont le caractère fictif / symbolique ne colle pas totalement avec le reste. Autrement, et en dépit d'un look télévisuel qui m'a un peu étonné, et même légèrement rebuté au départ, c'est un très bon Frears, fin et féroce, qui ne fait preuve d'aucune complaisance ni envers la famille royale ni envers l'opinion publique.Manolito a écrit :et certains détails très "cinéma" (la rencontre avec le cerf finissent par faire qu'on n'y croit pas vraiment).
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Re: The Queen - Stephen Frears (2006)
Revus ur le DVD français qui accuse son âge, avec des contrastes pas toujours réussis et des niveaux de noirs contestables... une définition médiocre. Déjà que la photo m'avait parue bizarre à l'époque, ça ne fait que renforcer mon sentiment initial.
Sinon, le film reste d'une force certaine. Helen Mirren, incontestablement - dès l'apparition du nom du film au générique, stephen frears lui fait tourner légèrement la tête d'un quart pour faire face au public : ça donne de suite le ton du film. Pas d'hagiographie, mais on pressent un ton irrévérencieux, pointant une comédie qui ne dit pas son nom. C'est très amer par moments. Pluie de doute, avec des beaux moments. Le prince Charles, humanisé lors du décès de Diana et de ses réactions. Philip, décidément bien maltraité (à raison, ceci dit) et ls jeux d'appareils. il n'y a guère que la colère de Blair au final qui m'a apparu plaquée et malvenue. Sorte de concession (petite) pour redorer le blason royal, bien inutile.
De très belles images, parlantes sur la symbolique. La reine bloquée dans son 4x4 aux 3/4 du gué d'une rivière. Plan très large puis la voyant de dos. on ne sait si elle rit ou sanglote. le plan suivant avec le cerf (là aussi symbolique d'une espèce rare qu'on cherche à abattre), montre les larmes et la beauté. J'ai trouvé cela très bien vu.
98mn remarquablement bien emballées, vu à la hausse par rapport à mon sentiment initial. (mais par moments une musique de Desplat déplacée -ahah-, une volonté de Frears certainement pour le décalage, mais j'ai trouvé que certaines mélopées moqueuses ne collaient pas avec les images).
Je me disais en fait que c'est le meilleur film sur Lady Di qui existe. Car si le film s'appelle "The Queen", le cri sujet semble être surtout "Diana", comme un fantôme permanent qui modèle des relations d'état.
Sinon, le film reste d'une force certaine. Helen Mirren, incontestablement - dès l'apparition du nom du film au générique, stephen frears lui fait tourner légèrement la tête d'un quart pour faire face au public : ça donne de suite le ton du film. Pas d'hagiographie, mais on pressent un ton irrévérencieux, pointant une comédie qui ne dit pas son nom. C'est très amer par moments. Pluie de doute, avec des beaux moments. Le prince Charles, humanisé lors du décès de Diana et de ses réactions. Philip, décidément bien maltraité (à raison, ceci dit) et ls jeux d'appareils. il n'y a guère que la colère de Blair au final qui m'a apparu plaquée et malvenue. Sorte de concession (petite) pour redorer le blason royal, bien inutile.
De très belles images, parlantes sur la symbolique. La reine bloquée dans son 4x4 aux 3/4 du gué d'une rivière. Plan très large puis la voyant de dos. on ne sait si elle rit ou sanglote. le plan suivant avec le cerf (là aussi symbolique d'une espèce rare qu'on cherche à abattre), montre les larmes et la beauté. J'ai trouvé cela très bien vu.
98mn remarquablement bien emballées, vu à la hausse par rapport à mon sentiment initial. (mais par moments une musique de Desplat déplacée -ahah-, une volonté de Frears certainement pour le décalage, mais j'ai trouvé que certaines mélopées moqueuses ne collaient pas avec les images).
Je me disais en fait que c'est le meilleur film sur Lady Di qui existe. Car si le film s'appelle "The Queen", le cri sujet semble être surtout "Diana", comme un fantôme permanent qui modèle des relations d'état.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?