On est face cette fois à un thriller futuriste scindé en deux parties distinctes ce qui ne nuit en rien à sa qualité.
Le film débute ainsi comme un film de genre assez indeterminé, plutôt neutre sans référence particulière mais fort efficace puis glisse progressivement vers une seconde partie beaucoup plus teintée d'influences d'auteur.
Le film n'en souffre aucunement et demeure d'un bout à l'autre un film fort honnête et même captivant.
Voilà une belle dénonciation de l'influence que peut avoir la télévision et plus précisemment la publicité sur le spectateur.
Crichton tente de dénoncer les manipulations dangereuses de la publicité dont on détourne les objectifs de départ pour un insideux endoctrinement dans une société qui de plus en plus cherche la perfection.
On est donc en présence de quatre mannequins qui approchent la perfection, l'Idéal rêvé pour le spectateur, si parfaite que les actrices publicitaires sont progressivement remplacées par leur double virtuel dont la perfection physique et corporelle est calculée par ordinateur.
La séduction et la beauté deviennent donc les facteurs pernicieux de la manipulation du telespectateur voyeur devenant telespectateur consommateur, hypnotisé par un flash subliminal caché dans l'image.
Mais la perfection existe t'elle? Crichton n'en semble pas convaincu car même ses pimbeches virtuelles demeurent imparfaites. Si elles semblent l'être quand elles sont immobiles, leur corps devient imparfait dés qu'elle bougent. La perfection est l'oeuvre de Dieu et L'Homme n'est pas Dieu. Le système Looker n'est donc pas au point. Ses actrices préfabriquées ne sont que des poupées imparfaitement parfaites donc qui doivent être éliminées.
La perfection n'est qu'apparence ou leurre crée selon les normes d'une société. Sa quête est donc voué à la destruction et la mort. Mais comme dans toute société quelqu'elle soit, celui qui donne s'attend à recevoir. L'argent est par conséquent le lien qui unit le donneur, ici l'actrice et le receveur, la société de publicité même dans un univers de robotisation. Enfreindre la régle c'est déjà un pas vers la destruction.
Sur ces différentes idées, Crichton a bati un film solide jamais ennuyant ou rébarbatif malgré les thémes abordés.
Looker bâti comme un film de SF classique maintient un efficace suspens jusqu'à sa dernière partie. La séquence d'ouverture en est un exemple parfait, trés belle et bonne mise en bouche distillant un angoissante atmosphère de mystère.
Correctement mis en scéne, bénéficiant d'un bon rythme malgré une dernière partie un peu répétitive mais peu gênante pourtant, Looker apparait comme un agréable film de SF jamais ennuyant et totalement visionnaire.
Crichton a su avec intelligence nous projeter dans un futur plus que probant- l'auscultation par ordinateur- à la fois débilitant et fascinant voire hypnotisant où cette Eve des temps nouveaux a pour mission d'asservir et d'endoctriner le spectateur béat d'admiration, l'argent à la clé.
Sous ces airs de petit film anodin, Looker est un une oeuvre beaucoup plus subtile qu'elle n'y parait, une critique sociale où Crichton n'oublie ni l'humour ni l'ironie comme quoi film intelligent rime aussi avec film distrayant.
Certains pourront reprocher à Looker un coté mysogine sous-jacent




Rythmé par une trés BO aux remiscences argentesques pour son theme principal, Looker nous permet de revoir Albert Finney, James Coburn en magnat cynique et d'apprécier les plastiques

A une époque où l'image donc la publicité et les médias surtout celle de la télévision ont pris une telle importance, où la recherche de la perfection physique

Le corbeau toujours aussi beau et physiquement parfait!!