Jeune athlète sourde, Jilian s'entraîne pour le marathon. Le petit truand Mickey récupère une précieuse pièce de collection volée dans un musée. Mickey étant repéré par Philip Brock, un flic corrompu à l'origine du vol, il cache la pièce dans le beeper de Jilian et quitte la ville en empruntant la voiture de son ami Ben. Mais la voiture explose et Mickey trouve la mort dans cet attentat. Lors de l'enterrement, Jilian fait la connaissance de Ben. Elle est bientôt interrogée par la police.
Réalisé par Robert Greenwald, un téléaste auteur ces dernières années de plusieurs documentaires brûlots anti-Bush, Hear no evil rappelle lointainement dans son « concept » des films comme Seule dans la nuit de Terence Young, Blind fear de Tom Berry ou – de loin le meilleur des 3 - Blind terror de Richard Fleischer à cette différence près qu’ici notre frêle victime m’est justement pas vraiment frêle et surtout non pas aveugle mais sourde.
Une large part du suspense tourne donc autour de l’infirmité de l’héroïne qui, bien que sourde comme pot, se débrouille donc comme un chef face à ses assaillants. Ce qui est sans doute une bonne chose pour elle, mais pas pour le spectateur qui du coup s’emmerde un peu devant ce spectacle dénué de tension nous refilant pour le même prix une poussive histoire de corruption policière et de pièce de monnaie volée.
La réalisation est molle, finalement plus inspirée dans les séquences décrivant la relation naissance entre l’héroïne et le beau gosse du film que dans les scènes d’action ou d’angoisse, filmées avec indifférence. La présence au sein de l'intrigue de plusieurs personnages de policiers corrompus aux méthodes d'interpellation et d'interrogation musclées, associée à une petite remarque située en début de film, vient nous rappeler que le film a été tourné 2 ans après l'affaire Rodney King. Mais les auteurs ne développent malheureusement pas cet aspect intéressant de leur scénario. A noter également que le générique de début est particulièrement loupé esthétiquement parlant.
Ambiance TV également du côté de l’interprétation qui rassemble Marlee Matlin, DB Sweeney, Martin Sheen et John C. McGinley (j’adore sa gueule à celui-là).
Pas terrible du tout.